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Adeline Dudlay

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Adeline Dudlay par Nadar.

Adeline Dudley, aussi Mademoiselle Dudley, pour l'état civil Adeline Dulait, née à Bruxelles (Belgique) le 22 avril 1858 et mort à Paris le 15 novembre 1934, est une comédienne liée au département de la Manche.

Elle ajoute Marie Ravenel à son répertoire

À Gréville, en 1898.

Adeline Dulait entre au conservatoire de Bruxelles [1] en 1867. Mais c’est à Paris qu’elle obtient son premier prix de tragédie en 1876, et qu'elle fait ses débuts la même année, le 27 septembre, à la Comédie-Française [1]. Elle devient sociétaire le 1er janvier 1883. C'est une grande tragédienne. Elle joue tout le répertoire classique (Andromaque, Hamlett, Électre...) et fait de retentissantes créations, comme Anne de Kerville, Les Maucroix, La Reine Juana (1893) ou Frédégonde en 1897 [1].

Elle réside de longues années à Landemer, dans la Hague, où elle passe régulièrement l’été [1].

Signature.

Le 25 septembre 1898, à Gréville-Hague, elle lit un poème lors de l'inauguration de la statue de Jean-François Millet.

Sauvée des flammes.

Le 8 mars 1900, elle est sauvée des flammes par les pompiers lors de l'incendie du Théâtre français, dans lequel meurt la comédienne Jane Henriot [2].

Un jour, avant la guerre de 1914, la Société des Violetti fait appel à son grand talent pour célébrer la bonne meunière et écrivain, Marie Ravenel [1]. Elle dit avec âme les délicieuses pastorales de la douce poétesse de Fermanville et sait communiquer à la foule qui l’acclame l’émotion profonde dont elle-même est animée [1]. Ce geste d’une grande artiste rendant hommage à la modeste « fleur des champs » de notre rivage normand touche beaucoup nos concitoyens [1].

La journaliste Camille Delaville en fait le portrait suivant [3] : elle « n’aime pas le monde, […] ni se peint ni les lèvres, ni les joues, ni les yeux, ni les cheveux », « le soir elle ne reçoit pas, elle a un jour comme tout le monde ; on ne trouve guère chez elle que des mères de famille et des messieurs très sérieux ». (...) « Malgré son talent, le comité du Théâtre pensa un temps la congédier étant donné que « Mlle Dudlay avait cessé de lui plaire et que la tragédie ne lui avait jamais plu ». La presse s’empara de l’affaire, le public prit partie pour cette « Rachel blonde », et c’est le ministre qui décida de la maintenir à la Comédie-Française. »

Adeline Dudlay, qui a quitté le Théâtre Français en 1909, est à Cherbourg au moment où la guerre est déclarée [1]. Elle se dévoue en faveur des œuvres de secours aux blessés et de toutes les initiatives charitables, mettant généreusement toutes les ressources de son immense talent au profit des comités qui s’efforcent de réparer les maux de la guerre [1].

Ayant résolu de quitter le Cotentin, elle a pour dernier geste de faire don de 400 volumes d’auteurs français et anglais à la bibliothèque de Cherbourg [1].

Elle est inhumée à Paris, au cimetière du Père-Lachaise (95e division).

Bibliographie

  • Henri Sertais, Une tragédienne de la Belle Époque : Adeline Dudlay et la Comédie-Française (1858-1934), éd. Garnier Arnoul, 1962.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 et 1,9 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4.
  2. « L'incendie du Théâtre-Français », Le Petit Journal Illustré, mars 1900.
  3. Camille Delaville, Mes contemporaines, éd. Sévin, 1887.

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