Actions

Église Sainte-Colombe (Gréville-Hague)

De Wikimanche

L'église de Gréville-Hague.

L'église Sainte-Colombe est un monument cultuel et historique de la Manche, sis à Gréville-Hague, commune déléguée de La Hague.

Dédiée à sainte Colombe, elle relève, pour le culte, de la paroisse Bienheureux Thomas-Hélye centrée à Beaumont-Hague.

Histoire

L'édifice primitif est constitué d'une nef dotée d'un seul bas-côté du côté nord. Les arcades de la nef et du chœur sont portées par des piles carrées d'un intérêt notable et d'un type très rare, cantonnées aux angles de colonnettes à chapiteaux qui annonçaient la fin de l'art roman.

En 1774, on prolonge la nef d'une travée, où se trouvent les fonts baptismaux actuellement. On refait également le mur collatéral ; c'est à cette époque également que toute la grande nef est couverte d'une voûte sur croisée d'ogives.

Le clocher tel qu'il se présente actuellement a été construit hors-œuvres en 1554 comme en témoigne le blason extérieur « de Pierre Heuzey ». Le rez-de-chaussée, aménagé en chapelle comporte côté ouest, un large enfeu qui aurait abrité jusqu'à la Révolution, les douze apôtres ; une seule des ces statues aurait résisté, celle du « saint Pierre » placée actuellement à l'extérieur au-dessus du portail. C'est dans cette chapelle que les célèbres statues découvertes en 1993 ont retrouvé leur place. Les ogives de la voûte à trou de cloches central retombent dans les angles sur des culots sculptés : chevalier, jeune homme, cheval, vieillard. Le linteau de la piscine, mais également celui de la porte de l'escalier du clocher sont ornés d'une accolade et surmontés du blason des Heuzey « d'azur à la botte ou hauziau de sable éperonnée d'or ».

La chapelle jouxtant celle décrite plus haut est construite également au XVIe siècle. Elle comporte une voûte dont les ogives reposent sur des culs de lampe au symbole des quatre évangélistes : lion et aigle côté nord, ange et taureau côté sud, elle communique avec le chœur par deux arcades, la colonne centrale cylindrique est sans chapiteau.

La construction de la chapelle décidée en 1568 a été retardée par le conflit entre Robert Lebourgeois, possesseur du fief de Gruchy, Pierre Heuzey, curé de Gréville et les promoteurs Jacques Dumoncel, beau-frère de Gilles de Gouberville et sa femme.

De l'autre côté du chœur, une chapelle en abside à trois pans orientée vers le nord est venue s'ouvrir dans la dernière travée du collatéral au cours du XVIIe siècle. Cette chapelle est dénommée « Chapelle St Jacques du Val Ferrand ».

Face à la chapelle du clocher et créant avec elle un faux transept, une chapelle sans caractère a été réalisée probablement vers la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Sur le mur gouttereau entre les deux chapelles nord des arcatures du XIIIe siècle sont peintes à fresque.

Peinte par Jean-François Millet.

Telle qu'elle se présente actuellement, cette église n'a pas changé par rapport à ce qu'elle était lorsqu'elle fut immortalisée par Jean-François Millet, qui y reçut le baptême sur les fonts baptismaux le 5 octobre 1814, et qui pendant les années de son adolescence remplissait les fonctions de thuriféraire alors que son père était maître chantre au lutrin.

Des vitraux ont été brisés les 18 et 21 juin 1843 [1][2].

Édifice du XIIe siècle, cette église n'est plus de pur style roman. D'importants éléments du bâtiment original ont disparu mais elle apparaît bien comme un signal : dressé à l'extrême limite des Terres, grignoté, usé par le temps, la mer, le vent riche d'histoire et de beauté.

Elle est inscrite monument historique depuis 1971[3].

Mobilier

La nef.
Les peintures murales du XIIIe siècle
les peintures murales conservées dans l'église se situent dans l'actuel bas-côté nord du sanctuaire. Elles s'étendent sur une longueur de 2,18 m sur le mur gouttereau.
Le support de l'autel central
il s'agit en fait de l'ancienne chaire. Cette oeuvre du maître Laqueur Pierre Bobot, date de 1942. Les six panneaux en laque de chine qui l'illustrent ont été ciselés sur fond écail, les motifs en sont gravés, légèrement polychromés et rehaussés d'or et d'argent. Ils représentent le seigneur et ses apôtres.
Le retable
le retable actuel fut mis en place par le curé Marion de la Martinière entre 1805 et 1827. La statue en plâtre du "Sauveur" fut placée entre 1852 et 1854 en remplacement d'un tableau qui tombait en lambeaux du fait de l'humidité (dommage qu'on ait pas demandé à Millet de peindre un nouveau tableau).
En 1860, le retable fut polychromé. De chaque côté surmontant les portes de la sacristie, les statues de sainte Colombe (titulaire de l'église) et de saint Barnabé en bois peint proviennent probablement de l'ancien retable mis en place entre 1744 et 1753.
La Vierge de Gloire (ou de Perque)
du XVIe siècle provenant de l'ancienne poutre de gloire et recouverte par une peinture plus récente. Dommage qu'on ait perdu le saint Jean qui lui faisait pendant.
Sainte Marguerite
en bois de chêne polychromé du XVIIe siècle avec une tête en pierre beaucoup plus récente, probablement restaurée au début du XIXe siècle.
L'ensemble la mort, la mise au tombeau, la résurrection
en 1993, en réalisant un drainage à l'extérieur de l'église, 8 statues du moyen âge furent découvertes.
Ces statues furent glissées dans les fondations en 1774 lorsque l'église fut agrandie d'une travée. En 1997, elles ont retrouvé leur place dans la chapelle "des douze Apôtres" ; l'ensemble datant de la fin du XVe siècle a pour thème : la mort, l'ensevelissement et la résurrection.
Le Christ au cœur
cette très belle sculpture traite un thème complètement inconnu pour l'époque. Le christ est représenté mort offrant son cœur. Est-ce une première représentation du Sacré-Cœur ? Cette sculpture reste une énigme pour les spécialistes.
Le Saint Sépulcre
autour du Christ gisant dont on peut remarquer la qualité artistique malgré les détériorations se trouvent :
  • Joseph d'Arimathie qui tient la couronne d'épine
  • Saint Jean, sur son visage se lit la souffrance. On remarque la larme sur la joue gauche
  • La Vierge au visage triste et recueilli, s'incline vers le Christ gisant, sa main essuie les larmes.
  • Une sainte femme retrouvée le visage épaufré a subit un début de restauration.

Deux personnages manquent à cette mise au tombeau : Sainte Marie Madeleine et, aux pieds du Christ, Nicodème. Peut être sont elles dans quelque endroit de l'église.

Le Christ ressuscitant
cette statue malheureusement décapitée représente le Christ sortant du tombeau marchant sur les soldats figurés à petite échelle.
La Statue de la Vierge à l'enfant
du XIIIe siècle, en pierre polychrome haute de 1,80 m, elle fut retrouvée en 1909 cachée derrière un retable probablement à la Révolution.

Extérieur

La tombe de Jean Fleury
dans le cimetière, une tombe se remarque pour le poème gravé sur la stèle, c'est là que repose Jean Fleury.
Le saint Pierre à l'extérieur
cette statue du XVe siècle, selon la tradition orale faisait partie d'un ensemble des douze apôtres. A la Révolution, elle fut la seule rescapée, décapitée. On recolla la tête et la plaça à l'endroit où elle se trouve actuellement. Au cours de la dernière guerre, sa tête disparu pour de bon. Elle resta en place jusqu'aux années 1960, date à laquelle les services de l'architecture demandèrent que cette belle statue de pierre calcaire soit mise à l'abri des intempéries. En 1996, on décida de faire le moulage de l'original auquel on ajusta une tête de saint Pierre de la même époque (Saint Pierre de Hoquigny). L'original est en sécurité.

Fiche technique

  • Contenance cadastrale : 420 m2

Situation

Chargement de la carte...

Bibliographie

  • « Gréville L’église Sainte-Colombe », Vikland, n° 26, 2018.

Notes et références

  1. Le journal de Cherbourg et du département de la Manche, 22 juin 1843.
  2. Le journal de Cherbourg et du département de la Manche, 25 juin 1843.
  3. « Notice n°PA00110424 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

Liens internes