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Église Saint-Pierre (Boisyvon)

De Wikimanche

Église de Boisyvon.

L'église Saint-Pierre de Boisyvon est une édifice catholique de la Manche.

Sous le vocable de saint Pierre apôtre, elle est intégrée à la paroisse Saint-Clément centrée à Saint-Pois.

Contexte historique

La paroisse dut être créée lors des premiers défrichements, d'où son nom d'origine de Bosc-Yvon (le bois du seigneur Yvon).

Un des plus ancien document connu se rapportant au lieu est une charte de 1171 (à l'époque de Henri II Plantagenet et du roi Louis VII).

En 1232, au temps de saint Louis, les Bois-Yvon portent écu palé d'argent et d'azur à six pièces. Ils possédaient de grands biens ailleurs en Avranchin. Le fief changea plusieurs fois de mains et une nouvelle famille, anoblie sous Louis XI, fut autorisée à reprendre le nom ; elle reprit les mêmes armes en les surchargeant d'une « bande » de « gueules » (rouge) qu'elle abandonna par la suite.

L'édifice

Le portail.

L'histoire de l'édifice reste obscure jusqu'à Samson de Bois-Yvon, marié en 1578 et mort en 1630. Sa tombe se trouve dans l'allée centrale. C'est lui qui adjoint une chapelle au nord du chœur. Une fresque y représentait des personnages de l'époque d'Henri IV allant rendre hommage à la Croix ; elle disparut en 1863 lors de l'agrandissement de la chapelle.

Grâce à divers bienfaiteurs (seigneurs, prêtres, paroissiens…), il fut agrandi et décoré au cours des âges : allongement de la nef par création du chœur actuel et construction d'une petite sacristie de forme pentagonale en 1713/17 (voir l'inscription sur le mur sud de la sacristie) ; construction de la chapelle sud en 1856 ; approfondissement de la chapelle nord en 1863 ; agrandissement de la sacristie de même forme en 1867 ; abaissement de la voûte en 1967.

Mobilier

  • les stalles du chœur 1770
  • retable sur l'ensemble du mur au fond du chœur 1772-1773
  • tableau représentant saint Pierre, œuvre de M. Bourgeois, peintre à Falaise, posé au dessus de l'autel en 1860 ; déplacé après restauration, il est maintenant sur le côté sud de la nef.

Statues

  • à droite, Vierge à la colombe, en pierre, du 16e s.
  • à gauche, sainte Geneviève, en bois du 18e, (à l'époque, la paroisse dépendait de l'abbaye de Montmorel, près de Ducey, tenue par les Génovéfains, autrement dit, des chanoines réguliers de l'ordre de Sainte-Geneviève).
  • dans la chapelle Saint-Samson au sud : saint Samson et sainte Suzanne, en bois, courant 17e s.
  • au fond du chœur, au-dessus des portes de la sacristie, saint Pierre à gauche, saint Antoine à droite, installés en 1772 comme éléments du retable.
  • chemin de Croix installé en 1837.
  • chandeliers d'autel en cuivre revêtu d'argent datant du 18e siècle. Ils furent offerts par les parrains et marraines des deux cloches après leur refonte.

Vitraux

Ceux du chœur datent de 1902 ; ils représentent :

  • à droite, saint François d'Assise recevant les stigmates de la crucifixion et, ensuite, sainte Geneviève rendant confiance aux habitants de Lutèce menacée par les Huns
  • à gauche, la France présente à la basilique de Montmartre au Christ et, ensuite, saint Pierre-es-liens délivré par l'ange.

Pierres tombales

Les armoiries et titres seigneuriaux ont été martelés sous la Révolution.

Dans le chœur sont celles des Nollent, seigneurs et dame du lieu, ancêtres des Gaultier de Carville, propriétaires du « Logis » et maires de la commune presque sans interruption de 1811 à 2001.

Devant l'autel, celle de l'abbé Jacques, curé avant et après la Révolution pendant laquelle il avait pu se réfugier à Jersey ; grand bienfaiteur de Bois-Yvon.

Dans l'allée centrale, sont à citer particulièrement celles de Samson et de son frère Pierre, prieur de Saint-Victor près de Vincennes. Les suivantes concernent des prêtres ou des familles ayant joué un rôle particulièrement bénéfique pour la paroisse ; juste à l'entrée, un prêtre et sa sœur sont placés côte à côte, l'inscription disant :

« la mort ne séparera pas ceux que la nature a faits frère et sœur ».

Les deux cloches

Déjà existantes au début du 18e siècle, elles furent refondues avec augmentation de poids en 1849 et baptisées ;

  • la grosse : Ernestine Emérence
  • la petite  : Julie Marie (les prénoms des parrains, Ernest et Jules, étant féminisés).

Les sonneries assurées manuellement jusqu'en 1978 sont maintenant actionnées électriquement avec programmation de l'Angélus à 7 h, midi et 19 h. Depuis le 26 décembre 1999, les heures sont sonnées entre 8 et 22 heures.

Extérieur de l'église

  • au-dessus du porche, lire : A ESTE REFAIT A LA DILIGENCE DE FORESTERIE 1700
  • à droite de la tour : 1634 P. Laurence curé de B.Y.". restaurateur de la partie sud de l'église.
  • au sommet de chacun des contreforts de la tour : à droite, le haut d'un croisillon de calvaire provenant vraisemblablement de l'ancien calvaire de Bourigny brisé en 1867 et désormais surmonté d'un croisillon simple ; sur le contrefort de gauche une pierre de granit portant les armoiries[1] des Bois-Yvon et celles de Demoiselle Claude de la Bellière, épouse de Pierre IV, de Bois-Yvon, neveu de Samson ; elle provient de l'ancien manoir rasé en 1836 pour faire place au « Logis » actuel construit peu après. Ces deux pierres ont été installées en 1997.
  • sur le mur sud de la sacristie, lire : FAICT PAR LES SOINS DE FORESTERIE PROCUREUR DU ROY A AVRANCHES 1713
  • au haut du clocher, la croix et le coq furent placés en 1755 ; ce même coq a été poncé et reverni en l990 lors de la réfection de la toiture ; celle-ci était recouverte en essentes (tuiles de châtaigner) jusqu'en 1805/1811.
  • le presbytère en face de l'église fut bâti en 1873 ; l'ancien, bâti en 1789, est situé à gauche de la route vers la place (voir l'inscription sur le linteau, lire : Fait Faire PAR … LOUIS VIVIER PRèTre CHapelain 1789-)
  • le cimetière, par ses monuments de granite, permet de reconstituer en partie l'histoire de la population depuis 135 ans au maximum. Les plus anciens sont ceux des Gaultier de Carville dans l'angle sud-est.
  • à l'entrée sud du cimetière, l'autel de la sainte Vierge, placé en 1962, est formé par deux linteaux de granit sculptés provenant du vieux manoir.

Autres monuments religieux à proximité

  • La croix Laurence à l'embranchement des routes de Mortain et de Saint-Sever date du début du XVIIe s., quatre prêtres de ce nom ayant été curés ou desservants entre 1542 et 1754, tous de la même famille boisyvonnaise.
  • La croix de la Guérinière, est située à environ 450 m de l'église sur le chemin partant de la place de la mairie. Érigée en 1781, victime de chutes d'arbres à deux reprises, elle a été restaurée en 1991. L'une des inscriptions est incomplète, l'une des pierres du fût ayant été brisée vers 1840/1850.
  • La croix de la Guédoitière sur la route de Saint-Sever précitée.
  • La croix du Bourigny déjà mentionnée.

Situation

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Bibliographie

  • Mémoires de la société d'archéologie, littérature, sciences & arts des arrondissements d'Avranches et de Mortain, volume 11, 1893, pp. 341-350 (lire en ligne).
  • Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, volume 2, 1878, p. 378, (lire en ligne).

Notes et références

  1. Ces armoiries se lisent : écartelé au 1er et 4ème palé d'argent et d'azur de 6 pièces (Bois-Yvon) et au 2ème et 3ème d'argent au chef de sable(noir) chargée de 2 molettes d'argent (La Bellière)

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