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Église Saint-Nicolas (Barfleur)

De Wikimanche

L'église de Barfleur.

L'église Saint-Nicolas de Barfleur est un édifice de culte catholique de la Manche, situé à Barfleur.

Histoire

La nef de l'église Saint-Nicolas

Au 11e siècle, l'église de Barfleur se situe à l'emplacement actuel de la station de sauvetage (ou à huit cents mètres au large de la sortie du port, en mer [1]). Les troupes du roi Édouard III d'Angleterre, débarquées en 1346, détruisent l'édifice [2].

Une deuxième église est construite entre 1366 et 1370 mais ruinée deux cents ans plus tard par les ligueurs du Val de Saire dans les guerres de religion. Les pierres sont emportées par les habitants du village, qui les utilisent pour la construction de leur maison. En 1589, elle est abandonnée par le curé et les habitants car un soldat blessé s'y est réfugié le 15 novembre et y a répandu beaucoup de sang. L'église est complètement démolie en 1592 pour bâtir un fort sur son emplacement. La chapelle Saint-Côme du couvent des Augustins fait un temps office d'église paroissiale ; le 6 novembre 1595, une sentence de la Vicomté autorise le curé à y célébrer l'office jusqu'au rétablissement de l'église [3].

Le fort ne dure que cinq ans et en 1597, il est démoli avec les tours et les fortifications de la ville. En 1599, on construit une chapelle provisoire [3].

Le 10 juin 1600, le curé obtient une sentence par laquelle les matériaux du fort seront conservés pour la réédification de l'église [3].

Dès 1612, on collecte des donations pour servir à la reconstruction. Les principaux donateurs sont messire François de Matignon, chevalier, baron de la Luthumière, de Gatteville, de la Haye d'Ectot et madame de Matignon son épouse [3].

Ce n'est qu'en 1630 [4] ou 1637, que les travaux commencent. Seul le chœur, pouvant contenir une centaine de personnes, est achevé. La tour et les chapelles latérales sont achevées en 1695. Les travaux s'arrêtent. Les fonds manquent bien que les fondations de la nef soient bâties [3].

A l'origine, le clocher n'était pas tel qu'on le voit aujourd'hui. La maçonnerie était de dix pieds moins élevée que maintenant. Au-dessus, existait un comble de charpente en forme de pyramide couvert en ardoises. L'entretien en étant trop coûteux, le comble est remplacé par une plateforme voutée et dallée en pierre de granit ; travail exécuté en 1766 et 1767 sous la direction de C-G Mariette, architecte à Valognes [3].

En 1819, Charles de Gerville constate que :

« [...] L'égl. actuelle bâtie vers la fin de 1600 n'a qu'un chevet et une croisée. La nef n'a point été faite.
Le choeur a des collatérales très basses et très chétives et n'est pas voûté.
La croisée ne vaut pas davantage. Elle a au centre une tour quarrée peu élevée terminée en plateforme.
L'anc. égl. étoit tout près au S.E. de l'égl. actuelle. On y en voit la base de 2 colonnes.
Le cimetière (autour de l'égl.) est à l'extrémité N. du bourg, à une espèce de pointe d'où la vue est belle sur la mer vers Gatteville. Il y a dans le cimetière des rochers de granit.
Les MATIGNONS, Sgr. de Gatteville, représentés aujourd'hui par Mr. HOOKE, de Gatteville, ont bâti l'égl. pour assurer leur droit de présentation alternatif qui leur étoit contesté par les habitans. » [5].

Il faut attendre l'arrivée de l'abbé Anthouard, le 2 mai 1827 [3], qui y consacre sa fortune personnelle, pour que tout soit mené à son terme... en 1844, plus de deux siècles après le lancement des travaux [2].

Le déambulatoire et la sacristie sont construits en 1853.

Le 20 juillet 1946, Mgr Roncalli, nonce apostolique en France, futur pape Jean XXIII, y célèbre une messe à l'occasion du centenaire de la mort de Marie-Madeleine Postel.

En août 1969, des voleurs s'introduisent par effraction dans l'église en brisant l'un des vitraux. Ils s'emparent d'un coffre-fort contenant quatre calices, deux burettes en vermeil et un plateau, mais délaissent le produit de la quête [6].

Elle a été inscrite avec la croix ancienne du cimetière au titre des monuments historiques par arrêté du 21 octobre 1988 [7].

Mobilier

Le retable
Relique de sainte Marie-Madeleine Postel.

L'intérieur de l'église recèle un riche mobilier, avec notamment une statue du 15e siècle, deux pietas (16e et 18e siècles), deux bas-reliefs du 17e et quatre statues du 18e.

La chaire, les fonts baptismaux et la perque (ou poutre de gloire) sont du 18e siècle.

Une Visitation, peinture sur toile de l'école flamande (16e siècle) mérite également l'attention.

Entouré de son cimetière marin, l'édifice renferme un baleinier à trois mâts offert à la naissance du peintre Paul Blanvillain.

Une relique de sainte Marie-Madeleine Postel (1756-1846) est exposée dans l'église.

Elle possède un ensemble de douze verrières décoratives à personnages, œuvres réalisées en 1892 par Charles Lorin, maître verrier de Chartres.

Un des vitraux commémore la libération de Barfleur le 21 juin 1944. Représentant Marie-Madeleine Postel posée sur un nuage au dessus de Barfleur, il est réalisé par A.Bessac en 1945.

L'orgue de tribune, construit par la manufacture Merklin et Cie fut présenté à l'Exposition Universelle de 1889 de Paris et acheté par une bienfaitrice qui l'offrit à l'église de Barfleur où il est installé depuis 1890. Il est inscrit monument historique au titre d'objet depuis 2003[8].

L' ex-voto représentant le Marie-Barfleur fut offert en remerciement d'un vœu exaucé.

Dans les arts

Elle a été représentée en par le peintre Franck Boggs (1855-1926) dans une huile sur toile (38 x 55,5 cm), abritée dans les collections du Musée maritime de Tatihou.

Fiche technique

  • Contenance cadastrale : 655 m2

Situation

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Bibliographie

  • Collectif, Barfleur, son église, leur histoire, 2020

Notes et références

  1. « Entre églises et énigmes à la pointe de Barfleur », Ouest-France, site internet, 29 décembre 2022.
  2. 2,0 et 2,1 Barfleur, guide touristique, Office de tourisme de Barfleur, 2010, pp. 15-16.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 Notice historique sur la ville de Barfleur de l'abbé Bellot et L. Drouet, 2000, pp. 69-74.
  4. Ouest-France, 29 décembre 2022.
  5. Charles de Gerville in Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, Saint-Lô, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1999, p. 16.
  6. Ouest-France, 12 août 1969.
  7. « Notice n°PA00110330 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  8. Base Palissy (mobilier), ministère de la Culture (lire en ligne)

Liens internes