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Église Saint-Malo (Canville-la-Rocque)

De Wikimanche

L'église de Canville-la-Rocque.

L'église Saint-Malo de Canville-la-Rocque est un édifice catholique de la Manche.

Dédiée à saint Malo, elle relève, pour le culte, de la paroisse Notre-Dame-des-Isles centrée à Barneville-Carteret.

Historique et description

Elle a été construite fin 15e - début 16e siècle au cœur du bourg. Elle a été restaurée entre 1992 et 1995. Elle comprend un clocher en bâtière.

La chapelle seigneuriale, au nord de l'édifice, probable lieu de sépulture des seigneurs de la paroisse, est décorée entre 1520 et 1540, de peintures murales d'une richesse exceptionnelle.

Les fresques sur les voûtes, figurant la lune et le soleil, le Jugement dernier et les quatre évangélistes, ont été classées Monuments historiques en 1923. Les peintures murales, longtemps oubliées derrières un badigeon, mises au jour en 1952 et entièrement révélées en 1981-1982, représentent la légende du pendu dépendu [1].

Les murs du porche d'entrée sont couverts de graffitis étranges.

Les fonts baptismaux datent du 17e siècle [2].

La légende du pendu dépendu

Cette légende, représentée sur les murs de l'église, est liée à Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle met en scène, en 1130, un jeune pèlerin germanique, en pèlerinage avec ses parents. Refusant les avances d'une servante d'auberge à Santo Domingo de la Calzada dans la Rioja, il est piégé par celle-ci qui cache dans ses bagages une coupe d'argent. Accusé de vol, il est pendu, et ses parents poursuivent leur voyage jusqu'au tombeau de saint Jacques. À leur passage au retour, ils découvrent leur enfant vivant, toujours au bout du gibet. Convaincu de son innocence, le juge le libère et châtie l'accusatrice à sa place [3].

L'ensemble des fresques est découvert en 1981-1982 sous l'impulsion du maire Guy Roulland. Elles sont considérées à l'époque par des spécialistes comme « uniques en France » [4]. Il s'agit peut-être d'une commande des seigneurs espagnols du château voisin d'Olonde, vers 1520 [5]. On trouve d'ailleurs des fresques semblables dans l'église espagnole de Santo Domingo de la Calzada.

Après leur redécouverte, les peintures de Canville sont restaurées. En 1993, Mgr Fihey bénit l'église entièrement renovée [6]. Six des quatorze scènes originelles sont aujourd'hui visibles : la pendaison du pèlerin, le départ des parents, leur requête au juge, la dépendaison, le jugement de la servante, et son supplice [1].

La fresque

Administration

Contact : 02 33 04 87 57.
Fax : 02 33 52 29 81.
Ouverture : toute l'année.

Situation

Dans le bourg.
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Bibliographie

  • V. Juhel, « Église de Canville-la-Rocque et ses peintures murales », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Coutances, 1993, pp. 42-48

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Janine Michel et Pierre Hébert, « Canville-la-Rocque » dans Denise Péricard-Méa et Louis Mollaret, Dictionnaire de Saint Jacques et Compostelle, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2006, p. 33.
  2. Normandie : Cotentin et Îles Anglo-Normandes, Guide vert, Michelin, 2010.
  3. Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin, éd. Isoète, 2007.
  4. Jocelyne Rat, « Canville-la-Rocque est fière de son patrimoine », Ouest-France, 3 septembre 1987.
  5. Guillaume Le Du, « Les fresques espagnoles de Canville », Ouest-France, 6 août 2000.
  6. « Canville-la-Rocque redécouvre son histoire », Ouest-France, 16 juin 1993.


Liens internes

Lien externe