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Église Saint-Laurent (Tocqueville)

De Wikimanche

Église de Tocqueville.

L'église Saint-Laurent de Tocqueville est un édifice catholique de la Manche.

Sous le vocable de saint Laurent, elle est intégrée à la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Saire centrée à Saint-Pierre-Église.

Histoire et description

L'église Saint-Laurent de Tocqueville fut donnée à l'abbaye de Montebourg par l'évêque Richard de Bohon vers 1176 ; il revient aux seigneurs du lieu en 1464 puis à l'abbaye de Montebourg [1].

L'origine de l'édifice actuel se situe dans la première moitié du XIIIe siècle, si l'on se réfère aux trois fenêtres à lancettes du chevet. Malheureusement elles sont masquées, d'un côté par le retable du maître-autel et de l'autre côté, par la sacristie.

Cet édifice a reçu beaucoup de modifications au cours des siècles. Les ouvertures de la nef et du chœur ont été refaites ou modifiées.

La nef est flanquée au nord, d'un bas-côté dont les arcades sont soutenues par des piliers cylindriques.

À la fin du XIXe siècle, cette partie a fait l'objet de grands travaux. Le portail ouest a été transféré au nord et remplacé par un portail en pierre calcaire.

Le pignon porte à son sommet une statue du Sacré-Cœur. Pour faire pendant au bas-côté nord, un bas-côté fut construit au sud dans le même style. Ainsi la nef est bien éclairée, par des fenêtres semblables avec des vitraux représentant les apôtres.

Le chœur et le sanctuaire ont été refaits à neuf après Révolution.

À gauche du chœur, bien dégagée par une grande arcade, se trouve la chapelle du rosaire, qui serait l'œuvre des de Hennot, seigneurs du lieu au 14e siècle, ce qui leur donnait droit de séance et de sépulture. Le bas-relief de l'autel représente la descente de croix.

Le clocher commencé avec la construction de l'église est un clocher en bâtière de grande dimension typique du Cotentin. Après les travaux de la nef, fin XIXe siècle, il est rehaussé et deux fenêtres à lancettes accolées sont ouvertes sur chaque face.

La restauration suite aux dégâts de la Seconde Guerre mondiale est confiée à l'architecte Jean Michalon, de Périers, la maçonnerie et le gros œuvre sont réalisés par Turrou[2].

Mobilier

La nef.
Les fonts baptismaux

Le tableau au dessus des fonts baptismaux représente le sacrifice d'Abraham. Il est du 17e siècle et classé monument historique [3]. Les fonts baptismaux datent du 18e.

Le maître-autel avec son retable à deux colonnes, son chapiteau ionique, deux fosses niches à consoles, l'entablement sommé de deux grandes volutes et une gloire rayonnante, sont l'œuvre de Aubin, menuisier à Valcanville.

Saint Laurent est représenté par une statue à gauche de l'autel ainsi que par un vitrail sur le côté droit. Sur le vitrail de gauche figurent les enfants des donateurs. Sur le même côté, sont placées les statues de saint Jacques et sainte Catherine. Sur le côté droit, derrière la chaire, le vitrail représente le sermon sur la montagne ; parmi les trois hommes debout, à droite, celui du milieu aux cheveux courts est de la famille des donateurs. Les six vitraux représentant les douze apôtres datent de 1904. On ne connaît pas l'origine de la chaire actuelle, mais on pense que la précédente a été détruite ou vendue lors de la Révolution, comme tout le mobilier de l'église.

À droite du début de la nef, la chapelle du Sacré-Cœur est aménagée sous le clocher, avec un superbe autel en pierre calcaire et bas-relief représentant l'apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque.

Vers 1750, les deux cloches existantes furent refondues, auxquelles on en ajouta une troisième. Mais à la Révolution, elles furent descendues et envoyées au district de Cherbourg pour faire des canons ; alors qu'il était possible d'en conserver une. À cette époque, les personnes élues composant la municipalité furent, suite à des dénonciations douteuses, relevées de leurs fonctions par un représentant du peuple venu exprès de Cherbourg et remplacées, sur désignation de ce même personnage. Cette nouvelle municipalité, non élue, s'aperçut un peu tard qu'une cloche aurait été bien utile pour rassembler les citoyens de la commune pour les fêtes décadaires. Dans ce climat de troubles, une cloche fut « empruntée » à l'église de Sainte-Geneviève ; cette commune étant alors comprise dans le canton de Saint-Pierre-Église. Toujours en place, elle porte les inscriptions suivantes : L'an 1777, j'ai été bénite par Mtre Michel François Pontus, curé de ce lieu et nommée Michèle, Jacqueline par le dit sieur curé et dame Jacqueline Suzanne Élisabeth Le Maillant, épouse de Mtre André Langlois, Conseiller du Roy Vicomte de Barfleur.

Situation

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Notes et références

  1. Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours…, Vol. 2, 1878, p. 317.
  2. Inventaire du patrimoine de la Reconstruction dans la Manche, Conseil général de la Manche, Conservation des antiquités et objets d’art, 2011.
  3. « Notice n°PM50001343 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.

Liens internes

Lien externe