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Église Notre-Dame (Le Vast)

De Wikimanche

L'église Notre-Dame du Vast

L'église Notre-Dame du Vast est un édifice catholique de la Manche.

Sous le vocable de Notre-Dame, elle relève, pour le culte de la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Saire centrée à Saint-Pierre-Église.

Histoire

L'abbé Auguste Lecanu écrit ces quelques phrases sur l'église en 1878 :

« L'église Notre-Dame du Vast fut donnée à l'abbaye de Val-Richer en 1146, par l'évêque Algare, avec le lieu, c'est-à-dire le manoir de Sainte-Croix-du-Vast, édifices et dépendances [...] Le droit de représentation était revenu au seigneur. La cure payait une décime de trente-cinq livres. » [1]

L'origine de l'église remonterait donc au moins au XIIe, mais elle a subi de nombreuses transformations au fil des siècles. Le chœur, avec sa voûte entrecroisée d'arceaux en ogive retombant sur des colonnettes, daterait du 14e siècle [2].

Une sacristie est mise en place au XVIIIe, avant les deux chapelles latérales construites entre 1731 et 1771 [3].

Comme dans nombre d'édifices religieux, la tourmente révolutionnaire est désastreuse pour l'intérieur de l'église. Elle est visitée par Charles de Gerville en novembre 1818 :

« La fenêtre derrière le grand autel entièrement peinte ayant trois menaux (sic) avec fleur de lis entr'eux et quatrefeuilles en tracery au dessus.
Chœur voûté à fenêtres petites à fleur de lys (1200). Le reste, croisée, nef et chapelle à gauche du gd. autel, est refait ou moderne.
Clocher sur le portail à l'extrémité ouest. » [4]

L'église est agrandie en 1822 avec la réunion de la chapelle Sainte-Barbe à la sacristie ; la tour est reconstruite entre 1856 et 1864, la chapelle du Rosaire démolie en 1864 et l'ensemble de l'édifice est remanié ; la nef et les bas-côtés sont reconstruits en 1863 dans le style XIIIe siècle [2], un nouveau chœur est construit en 1869 et la chapelle Saint-Hubert est démolie [3]. L'ancien chœur devient la nef.

Dans les années 1876-1877, on achète un orgue et on construit sa tribune. En 1884, les vitraux sont restaurés par la maison Duhamel-Marette, d'Évreux. En 1886, on leur adjoint deux vitraux (baptême de Notre-Seigneur; sacrement de Pénitence) réalisés par la maison E. Hucher, père et fils, du Mans. La même maison fournit encore huit vitraux en 1889 : Notre-Seigneur, Saint-Mathieu, Saint-Luc, Moïse, Sainte-Rose, Saint-Jean, Saint-Marc, Élie.

Une nouvelle sacristie est construite en 1889-1890 sur le côté nord du chœur (à l'emplacement de l'ancienne chapelle du Rosaire) et aménagée en 1901; le chœur est encore reconstruit en 1902 [3]. Dans le même temps, on construit aussi la chapelle de la Vierge.

Un maître-autel en marbre issu des ateliers de Paul Moulin, sculpteur-statuaire à Toulouse, est consacré le 21 octobre 1894 par Mgr Germain.

Trois cloches sont installées et bénies en 1926, suivies en cela de deux vitraux en 1928. La même année, les chapelles et les bas-côtés de la nef sont blanchis.

En janvier 2014, la croix en fonte d'environ 50 kg qui surplombe le clocher tombe, emportant avec elle un des clochetons. Le coût des travaux est estimé en février 2015 à 100 000  puis 120 000  en avril [5][6].

Le 9 décembre 2016, un nouveau clocher est posé sur l'église [7].

Mobilier

La verrière du chevet, datant du XVe siècle est classée monument historique au titre d'objet [8] ; elle est divisée en quatre panneaux (lancettes) :

  • dans le premier, à gauche, saint Jean-Baptiste tient un livre ouvert à la main avec l'agneau, l'oriflamme et la légende Ecce agnus Dei.
  • au deuxième, la sainte Vierge est agenouillée et sa réponse Ecce ancilla domini est inscrite dans le limbe qui entoure sa tête.
  • au troisième, l'archange Gabriel paraît tenant un sceptre avec l'inscription ave gratia plena ; au-dessus le Père éternel assis sur des nuages insuffle à la Vierge un rayon d'or portant une colombe.
  • au quatrième, sainte Marie Magdeleine, en riche costume, tient d'une main une boîte à parfums et de l'autre une aumônière.

Le Christ, Sauveur du monde, le couronnement de la sainte Vierge et le crucifiement sont peints dans les rosaces du tympan.

Au bas de la verrière se trouvent à gauche quatre chevaliers agenouillés, richement vêtus, l'épée au côté, avec quelques hommes du peuple. À droite, on remarque quatre nobles damoiselles dans la même posture, habillées comme au temps d'lsabeau de Bavière. Ces personnages représentent évidemment le donateur et sa famille. Les armes des Suhard [9] sont figurées deux fois dans ce vitrail et également sur la clef de voûte du sanctuaire.

Le maître-autel en marbre blanc placé devant date de 1894. Il est encadré par les statues d'une Vierge à l'enfant et de saint Sulpice, évêque.

Dans le transept, nous observons deux absidioles circulaires dans lesquelles sont placés deux autels en marbre blanc. Celui de gauche possède un bas-relief représentant l'apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque, celui de droite un bas-relief représentant l'Annonciation.

Mis à part la verrière, tous les vitraux sont réalisés par Paul Bony [10] au XXe siècle. Dans le sanctuaire on trouve les quatre évangélistes puis dans le chœur sont rappelés le pape, l'évêque et les apôtres Pierre et Paul. Dans le transept, à gauche, la Cène et l'Ecce homo, à droite, l'Assomption et une Vierge à l'Enfant. Dans la nef, les vitraux de gauche rappellent les sacrements : l'eucharistie, le mariage, l'extrême-onction, la pénitence, la confirmation et le baptême. Ceux de droite se réfèrent aux litanies de la sainte Vierge.

Dans le fond de l'église, un grand tableau représente la sainte Famille (La sainte Vierge, l'enfant Jésus, sainte Élisabeth, saint Jean-Baptiste, Dieu le Père et l'Esprit saint) : signé Adèle Arente,1876, c'est une copie fidèle d'un tableau de Murillo du musée du Louvre [10].

L'orgue de tribune date de 1876.

Clocher

Un clocher est rebâti après 1863 [11]. Au niveau des cloches, il est éclairé sur chaque face par deux longues baies à arc brisé, encadrées de tores et de colonnettes. Il est coiffé d'une flèche et de quatre clochetons. Quatre cloches y prennent place en 1926 ; deux cloches sont au niveau du plancher, les deux autres sont au-dessus. Elles portent les inscriptions suivantes :

  • cloche du bas au nord :
    • d'un côté : l'an du Seigneur 1926, M. l'abbé Eugène Hardy étant curé de la paroisse Notre Dame de Le Vast (sic), MM. Alexandre Thin, maire, Alphonse Fichet, adjoint j'ai été donnée par les paroissiens pour remplacer la vieille cloche.
    • de l'autre côté : j'ai été nommée Marie Jeanne Jacqueline ; Alphonsine, Bienaimée par MM. Alexandre Thin et Alphonse Fichet Mme Bienaimé Poulain Cornille Havard Villedieu les Poëles.
  • cloche du bas au sud :
    • d'un côté : j'ai été bénite ainsi que mes trois sœurs par Mgr Louvard et nommée Edmond, Alice par M. Henri Le Picard et Mme Alice de la Germonière, ma donatrice.
    • de l'autre côté : aux premiers jours d'octobre de l'année jubilaire de 1926, SS Pie XI étant pape, Mgr Louvard, évêque de Coutances et Avranches et M. l'abbé Eugène Hardy, curé de Le Vast (sic).
  • cloche du haut au sud :
    • d'un côté : j'ai été nommée Marie Ange par M. Clovis Potier et Mlle Marie-Ange Potier, nièce du donateur.
    • de l'autre côté : St Sulpice, priez pour nous. J'ai été donnée par M. et Mme Edmond Letellier.
  • cloche du haut au nord :
    • d'un côté : j'ai été nommée Louise Marie Léonie Maria par M. et Mme Désiré Lemonnier, M. Casimir Renouf et Mlle Léonie Alix. Cornille Havard Villedieu les Poëles
    • de l'autre côté : Notre Dame de Le Vast [sic], priez pour nous. MM.Casimir Renouf et Edmond Letellier étant contrôleurs paroissiaux, j'ai été donnée par les familles Lemonier, Alix, Renouf.

Fiche technique

  • Contenance cadastrale : 535 m2

Situation

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Notes et références

  1. Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Coutances, 1878.
  2. 2,0 et 2,1 Marcelle Germain, « Le Vast, une petite Suisse », Ouest-France, 28 février 1973.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Le Vast. Fichier documentaire sur le site du Caoa.
  4. Charles Duhérissier de Gerville, Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, 1999, pp. 448-449-450.
  5. « Le Vast. La boulangerie se mobilise pour la restauration du clocher », Ouest-France, 25 février 2015.
  6. « Le Vast. Mairie : les habitants participent aux travaux de restauration », Ouest-France, 18 avril 2015.
  7. « Le Vast retrouve son clocher », La Presse de la Manche, 10 décembre 2016.
  8. « Notice n°PM50001227 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  9. « Notice n°IM50002467 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  10. 10,0 et 10,1 Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche, site internet.
  11. Ou en 1850.

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