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Église Notre-Dame (Cametours)

De Wikimanche

Église de Cametours.

L'église Notre-Dame de Cametours est un édifice catholique de la Manche.

Dédiée à Notre-Dame, elle relève, pour le culte, de la paroisse Saint- François-d'Assise centrée à Cerisy-la-Salle.

Histoire

Chevet de l'église de Cametours.

Selon l'abbé Lecanu :

« L'église Notre-Dame-de-Cametours fut donnée à l'évêque Hugues de Morville par Guillaume de Soulles, et l'évêque la rétrocéda en 1221 à l'hôtel-Dieu. Cependant le patronage avait été réservé ou revint dans la suite aux évêques. » [1]
La paroisse pendant la Révolution

À cette période séjournait à Cametours Dom Julien César Adrien Osouf, dernier prieur claustral de l'abbaye de Cerisy-la-Forêt. Il fut prêtre réfractaire lors de la période révolutionnaire.

Un jeune de Cerisy mais habitant Cametours, Louis Callenge, se révéla être un grand apôtre à l'égard de tous les prêtres martyrisés et de ceux que la Révolution poursuivait de sa haine. De toute la vitesse de ses jambes, coureur infatigable, il allait avertir de l'arrivée des Bleus ceux qui étaient en danger. Il portait des messages et des paroles de confiance à ceux qui parfois ne sortaient que la nuit. Il fut d'un grand secours pour l'abbé Harel de Cerisy et la famille Sébeville à Savigny. Deux enfants Menand, enrôlés dans les Chasseurs du Roi, furent tués à la Fosse. Le combat fut très brutal. Au début tout annonçait la déroute des Républicains, mais l'arrivée de deux corps de gardes mobiles, l'un de Saint-Lô, l'autre de Coutances, fit un massacre des royalistes. Soixante morts restèrent sur le champ de bataille; on l'appela ici « le tombeau des Chouans ». Les jeunes Sébeville rentrèrent sains et saufs. On montre sur la place de Cametours une maison à gros barreaux de fer où l'on enferma les Chouans prisonniers.

L'église de Cametours fut achetée par Pierre Delalande. Dans la crainte des révolutionnaires, il fit enterrer dans un champ voisin la croix du calvaire des Vasges, route de Cerisy. La belle statue de la Vierge de l'église fut enterrée sous le pont de l'étang. Les familles Guérin et Hinard achetèrent les ornements et les mirent à l'abri [2].

L'église existante

L'édifice actuel est construit au XIXe siècle [3].

Au mois de janvier 1895, la grosse cloche, pesant 896 livres, se brise en sonnant l’Angélus. Une souscription est faite auprès des habitants pour acquérir trois nouvelles cloches. La petite cloche a pour parrain l’abbé Osouf et pour marraine Mlle Élyse Badin. La deuxième cloche a pour parrain et marraine M. et Mme Hinard. La grosse cloche a pour parrain M. Marcel Hébert et pour marraine Mlle Maria Hébert, sa sœur.

En 1897, le vieux presbytère, qui était couvert de chaume, est l'objet de grosses réparations.

L'église est restaurée en 1932, et Mgr Louvard consacre le maître-autel le 23 octobre 1934. La sonorisation est installée à l’église en 1957.

En 1958, Mgr Simonne vient bénir et ériger un nouveau chemin de croix.

Le 11 septembre 1965, Mgr Guyot bénit les travaux de restauration de l'église.

Liste des curés

Jusqu'au XVIIIe siècle

Seuls quelques noms des curés de la paroisse sont connus jusqu'au XVIIIe siècle :

  • 1601-1614 : Pierre Le Campion
  • 1674 : Jacques Lerozier
  • 1703 : M. Goueslard curé; François Blanchard, vicaire.
  • 1729 : Michel Ménard, curé, décédé en 1729 et inhumé dans le cimetière de Cametours.
  • 1757 : Jacques Holiche curé; Jean Leterouilly vicaire. Louis Hacquebec, né à [Monthuchon]] est prêtre habitué.
  • 1760 : Lolouet est prêtre
  • 1761 : Jacques David, curé; Louis Hacquebec, vicaire.
  • 1765 : Nicolas, Louis Leplanquais, curé décédé en décembre 1767.
  • 1768 : Louis Hacquebec est nommé curé desservant, Maître César, Romain Couvert, vicaire, M. Rouet, vicaire, originaire de Saint-Denis-le-Gast

À la fin du XVIIe siècle quelques jeunes se préparant à la prêtrise:

  • En 1761 : Julien Lechevallier, acolyte, sous-diacre en 1762.
  • En 1773 : Osouf acolyte, Cauchard, acolyte, sous-diacre et diacre en 1774. Ordonné prêtre en 1775 et nommé vicaire à Saint-Lô; mort en exil pendant la Révolution.
  • En 1775 : Adrien Lejolivet, acolyte et sous-diacre, diacre en 1777 prêtre en 1778.
  • En 1778 : Lefevre sous-diacre, prêtre en 1785 et jureur lors de la Révolution
  • En 1787 : Pierre Henault sous-diacre en 1788

Curés et vicaires de Cametours au XIXe et XXèmee siècles

  • En 1804, M. Hacquebec était curé de Cametours, il avait pour vicaire M. Roulle; il prêta serment puis se rétracta. Il mourut en 1816.
  • 1816 : M. Corbet de Cerisy-la-Salle, eut pour vicaires MM. Roulle, Turgis de Cametours, Bernard de Montpinchon, Colin de Coutances, Hébert de Montpinçhon. Il mourut en 1840. C'est lui qui fit construire la chaire dans l’église de Cametours et placer le chemin de croix.
  • 1840 : M. Le Nourry de Saint-Lô, eut pour vicaire M. Leroux de Saint-Martin. Il mourut en 1860. C'est lui qui fit paver l'église, fondre deux cloches.
  • 1860 : M. Leboulanger eut pour vicaires MM. Binet de Muneville, Burnouf, Levillain de Périers, fit bâtir le presbytère.
  • 1863 : M. Bellée, ancien aumônier de la Marine, originaire de Barneville; il eut pour vicaires successifs MM. Ameline, Guillaume, et Briard. Il mourut dans sa famille à Barneville, en 1869. C'est sous son pastorat que l'autel de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs fut consacré par Mgr Bravard et que fut offerte la statue de saint Sébastien.
  • 1869 : M. Boulay de Saint-Nicolas-de-Coutances; il eut pour vicaires MM. Blanchère, Lebastier, Papin, Benoit, Noel, Robin. II donna sa démission en 1891 et mourut la même année.
  • En 1884, Mgr Germain vint présider la fête de Notre-Dame-de-la-Compassion.
  • 1891 : l’abbé Leroulley.
  • 1901 : M. l’abbé James.
  • En 1905, la croix des Vages se trouva renversée par un attelage de meunier. Restaurée, elle fut bénite le 10 octobre 1905 par M. Étienne, archiprêtre de Saint-Lô.
  • 1945, M. l’abbé Pierre Vautier; ancien directeur de l'école Germain à Coutances de 1937 à 1945.
  • Le 28 avril 1946 eut lieu la première messe de M. l'abbé Eugène Bouillon. Le samedi 8 février : inhumation de M. l’abbé James, décédé à Sainte- Mère-Église où il s’était retiré.
  • 1954 : M. l’abbé Leloutre.
  • Le 27 février 1966 : première messe solennelle de M. l'abbé Gilbert Lemerre .

De 1800 à 1966, dix curés se sont succédé à Cametours.

Depuis 1966, la paroisse de Cametours est rattachée à celle de Cerisy-la-Salle.

Sources
Archives paroissiales

Cloches

À la fin du XIXe siècle, trois nouvelles cloches, fondues par les frères Viel de Villedieu-les-Poêles, ont été installées dans le clocher de l'église.

La grosse cloche a pour emblèmes le Christ, Notre Dame de Lourdes, saint Michel, le Sacré-Cœur et les armoiries de Léon XIII et de Mgr Germain

La seconde a pour emblèmes le Christ, saint Sébastien, saint Louis, Notre-Dame de la Salette et les armoiries de Léon XIII et de Mgr Germain.

La petite a pour emblèmes le Christ, saint Pierre, saint Paul, la Vierge et l’Enfant, les armoiries de Léon XIII et de Mgr Germain.

On lit sur la grosse cette inscription :

«  Je pèse 810 kilos. L'an 1895 (26 septembre), sa Sainteté Léon XIII, étant pape, j'ai été bénite par Mgr Germain, Evêque de Coutances et Avranches, et nommée Maria-Alexandrine-Marcelle-Fernande, par M. Marcel-Ferdinand Hébert, et sa sœur, Mlle Maria-Célestine Hébert, de Cametours ; Je suis due à la générosité des habitants. Conseil de fabrique : MM. Léopold Leroulley, curé ; Ismaël Levallois, maire ; Alexandre Fossey, président du Conseil ; Alexis Cauchard, président du Bureau ; J.-P. Hinard, secrétaire ; Pierre Joret, trésorier ; Gustave Rihouey, membre du Conseil. »

On lit sur la deuxième :

«  Je pèse 575 kilos, 500. L'an 1895 (26 septembre) j'ai été bénite par Mgr Germain, en présence de M. Leroulley, curé, et de M. Levallois, maire, et nommée Louise-Hortense-Alphonsine-Adèle, par M. Jean-Pierre Hinard, et son épouse Louise-Marie Delauney, de Cametours.

Je suis due à la générosité des enfants et amis de la Paroisse.»J

On lit sur la petite cloche :

«  Je pèse 418 kilos. L'an 1895, Léon XIII étant pape, j'ai été bénite par Mgr Germain, évêque de Coutances et Avranches, en présence de M. Leroulley, curé, et de M. Levallois, maire, et nommée Elise-Marie-Victoire-Alexandrine-Henriette, par M. Alexandre Osouf, curé de Neufmesnil, et Mlle Elise-Louise Badin, de Cametours. Je suis due à la générosité des habitants de Cametours.»

Les poutres de soutien des cloches ont été restaurées en 2023.

Mobilier

Le chœur.

Une Vierge à l'enfant du XIIIe siècle, en calcaire polychrom,e est classée monument historique au titre d'objet en 1939 [4].

Sur le maître-autel, un bas-relief en marbre blanc du XIXe siècle est à la gloire des saints de la France chrétienne; à droite : saint Michel, saint Martin, le baptême de Clovis par saint Rémi, saint Louis roi; à gauche : Jeanne d'Arc, deux reines, l'une pratiquant la charité à un enfant et l'autre, en adoration devant la croix, sainte Clothilde et sainte Geneviève en bergère [5].

L'édifice est éclairé par seize verrières du XXe siècle réalisées par les ateliers Mauméjean, sauf deux [5].

Situation

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Bibliographie

  • Renault, « Cametours », Annuaire du département de la Manche, vol.27, 1873, p. 64 (lire en ligne).

Notes et références

  1. Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours…, vol. 2, 1878, p. 327.
  2. Albert Pipet, Histoire de Cerisy-la-Salle et ses environs, éd. Corlet, Condé-sur-Noireau, 1988, p. 85.
  3. René Gautier (dir.), 601 communes et lieux de vie de la Manche, éd. Eurocibles, 2014, p.125.
  4. « Notice n°PM50000155 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  5. 5,0 et 5,1 Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche, site internet.

Liens internes

Lien externe