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Édouard Lelandais

De Wikimanche

Édouard Lelandais, né à Villedieu-les-Poêles le 26 septembre 1922 et mort à Minden (Allemagne) [1] le 15 avril 1945 [2], est un résistant déporté de la Manche, « Mort pour la France ».

L’un de ces nombreux résistants anonymes…

Édouard Lelandais fait partie de la longue liste des résistants anonymes dont même les proches n’ont jamais eu l’entière connaissance de leurs faits et gestes de résistance.

Radio-électricien de formation, il se soustrait plusieurs fois au STO [3]. En mars 1943, en gare de Folligny, sans dire un mot à qui que se soit, il monte dans un train qui emmène les requis devant suppléer la « relève » mais en descend aussitôt par la porte d’en face et s’échappe [3]. Il devient alors un clandestin et travaille de ferme en ferme sous différents noms d’emprunt [3]. L’une des familles, les Sauvage, dans les polders du Mont Saint-Michel, le dissimule plusieurs mois [3].

Ses convictions le font entrer en Résistance, aux côtés, notamment, d’Abel Froger [3]. Il est dénoncé auprès du chef de la Gestapo Ernest Jünger alias « Dufour » [3]. Sa femme, enceinte, est arrêtée, sa famille est mise sous surveillance [3]. Il se constitue prisonnier le 16 mai 1944 [3]. Soumis à interrogatoires et tortures par les Allemands qui sont persuadés qu’il appartient au réseau Lerouxel, il ne dit rien sur ses activités, ni sur ses camarades de combat [3]. Il est alors expédié directement à la prison de Saint-Lô le 19 mai, puis transféré à la caserne Bellevue sans aucune explication [3].

Le 23 mai, Édouard Lelandais est embarqué dans un wagon à bestiaux plombé, pour l’Allemagne, dans un convoi dans lequel se trouvent 442 hommes et 184 femmes parmi lesquels les Manchois: Eugénie Bouley, Maurice Eude, René Eude, Renée Eude et Jules Flambard. Dans les minutes qui précèdent son départ, il apprend sa condamnation aux travaux forcés, sans être jugé [3].

Technicien en électricité industrielle, il se déplace d’usine bombardée en usine bombardée. Sur son petit carnet, seule relique personnelle, sa famille apprend qu’il a travaillé en Bavière, puis en Basse-Saxe et enfin dans les mines de sel de la Rhénanie du Nord à Hardverstadt, où il contracte le typhus [3]. À l’hôpital, il sympathise avec l’un de ses gardiens, qui, dans le désordre de la débâcle allemande, trouve un prisonnier français en instance de rapatriement [3]. Le 15 avril 1945, il l’emmène à l’hôpital où Édouard Lelandais agonise, sans soins [3]. Il meurt en leur présence vers 16 heures [3]. Il est âgé de vingt-deux ans. Le gardien allemand remet au prisonnier français l’alliance, la croix en or, le portefeuille et le carnet de notes d’Édouard Lelandais et fait une déclaration officielle à la Croix-Rouge internationale. Deux jours plus tard, la famille Lelandais est informée du décès par l’ex-prisonnier parisien qui les recevra aussitôt à Paris…

Le passé de résistant d’Édouard Lelandais, malgré des obsèques très solennelles à Avranches à la fin décembre 1948 [4], restera comme celui de bon nombre de ses camarades, méconnu…

Hommages

Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :

Source

Notes et références

  1. Ville située entre Hanovre et Osnabrück.
  2. Fondation pour la mémoire de la déportation (lire en ligne).
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 et 3,14 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4.
  4. « Les obsèques de M. Édouard Lelandais, mort en déportation », Ouest-France, 28 décembre 1948.

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