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Trappe de Bricquebec

De Wikimanche

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La Trappe de Bricquebec est un fromage de la Manche créé à Bricquebec par les moines trappistes de l'abbaye de Bricquebec.

À noter que, pour cet usage, le parler local privilégie souvent le mot trappe au masculin, permettant de distinguer aisément dans la conversation :

  • « La Trappe » (de Bricquebec), appellation familière désignant l'abbaye cistercienne ;
  • « Le Trappe » (de Bricquebec), le fromage produit à l'origine par les trappistes.

Histoire

Pour assurer la pérennité de la communauté, et plus particulièrement pour assurer sa survie économique, les moines décident, après 1870, de se lancer dans la production de fromage, imitant en cela de nombreuses abbayes trappistes. La première ayant été l'abbaye Notre-Dame de Port-du-Salut (Entrammes - Mayenne), dès 1815.

La Trappe de Bricquebec est un fromage à base de lait de vache, à pâte pressée non cuite, à l’origine au lait cru puis pasteurisé, de 45 % de matière grasse, d’un poids moyen de 250 grammes, qui se présente sous forme d’une petite meule de 22 cm de diamètre.

Le fromage Providence des trappistes de Bricquebec.

D'abord commercialisée sous le nom « Providence », le fromage connaît un succès immédiat, notamment dans la région de Cherbourg. Mais, très vite, les moines distribuent leur fromage dans une aire géographique plus importante. La production prend de l'ampleur et ne cesse de croître jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

À cette époque, l'abbaye traite le lait de 230 producteurs, soit environ 2,5 millions de litres de lait par an. Elle occupe alors, en plus des moines, une trentaine d'ouvriers. La fromagerie a donc un poids important dans l'économie locale.

L'après-guerre est plus difficile pour l'abbaye. Elle doit en effet subir la concurrence de nombreuses sociétés qui se lancent dans la fabrication de Saint-Paulin au lait pasteurisé, banalisant son produit.

Les moines décident en 1961 d'arrêter la production de fromage. Ils revendent alors la marque « Providence » à Valco, la coopérative laitière de Valognes, et se spécialisent alors dans l'élevage bovin puis, plus récemment, dans l'élevage porcin (Les Charcuteries de la Trappe).

Bibliographie

  • Claude Hurel, « La fromagerie de la Trappe à Bricquebec », Revue de la Manche, n° 149, 1996
  • Alain Cruchet, Antoinette Duboc, Maurice Lécrivain, « Histoire de la fromagerie de la Trappe de Bricquebec », La Passion des étiquettes de fromage, octobre 2009, n° 176