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The Viking DNA Project

De Wikimanche

The Viking DNA Project est une étude britannique intéressant en partie la Manche, ayant pour but de déterminer la proportion d'ascendance viking dans la population étudiée.

En 2015, l'université de Leicester (Angleterre) engage une étude destinée à connaître l'intensité de la colonisation scandinave aux IXe et Xe siècles dans quatre régions de l'ouest européen, trois en Grande-Bretagne et une en France : le Cotentin [1].

Les 15 et 16 juin, les chercheurs britanniques ont recueilli l'ADN de 89 volontaires cotentinais ayant un nom de famille présent en France depuis le XIe siècle ou d'origine scandinave, ou bien avoir quatre grands-parents ayant toujours vécu dans un rayon de 50 km autour de son lieu de vie actuel [1].

Les prélèvements, annoncés par la presse et la radio, par l'intermédiaire du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin, ont lieu, pour ceux qui ont pu se déplacer, dans une salle prêtée par la mairie de Valognes, la Maison du Patrimoine[2]. Des résultats individuels sont promis ; chaque test coûte 300 euros, mais est gratuit pour le bénéficiaire[3][4]. Les participants, déçus, n'obtiennent pas en 2016, ces résultats individuels pourtant promis.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) redoute de possibles « détournements » des résultats de cette enquête. « On craint que cela développe l'idée qu'il y a des vrais Normands et de faux Normands », explique-t-il. « Il faut faire effectivement très attention à ce qu'il n'y ait pas de récupération », confirme Pierre Bauduin, professeur histoire médiévale à l'université de Caen [1]. Le professeur britannique Richard Jones, en lien avec le Craham de Caen, et qui supervise l'enquête, réfute catégoriquement ce risque : « Nous n'étudions que 2 % de l'ADN pour en conclure éventuellement qu'il y a une probabilité qu'autour du Xe siècle une personne ait un ancêtre scandinave. Tout est possible pour les 98 % restants [1] ».

Les résultats « provisoires » de l'étude, c'est à dire globaux, à cause de l'obstacle de la loi [5], sont restitués en avril 2016 à Valognes [6]. Le Pr Richard Jones indique que l'échantillon pris en compte révèle une « diversité génétique » plus grande qu'attendu et aussi « plus ambiguë » [6]. Certes, des traces d'un peuplement viking ont été trouvées mais dans des proportions limitées. Tout de même, 59 % des échantillons présentent des marqueurs probables d'un peuplement viking [7]. Pour le Pr Jones, l'échantillon « met en avant plutôt une colonisation danoise que suédoise ou norvégienne : issue d'une diaspora celtico-viking venue d'Irlande plutôt que directement du Danemark » [6]. Mais il a été également trouvé des marqueurs germaniques, balkaniques et même d'Afrique du Nord, voire géorgiens et arméniens [6]. Pour l'universitaire britannique, l'étude confirme que « l'histoire du peuplement de la Normandie est complexe » [6] [8] .

La revue trimestrielle Vikland, numéro 19 Novembre-décembre 2016 Janvier 2017, sous la plume d'Arnaud Le Fèvre, commente ces analyses [9].

La CNIL n'a pas rien fait pour interrompre, voire interdire cette opération comme la loi Informatique et libertés lui en donnait le pouvoir, alors qu'en 2018, elle émet des réserves sur un amendement voulant élargir le fichier ADN national[10].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « À la recherche des vikings dans le Corentin », Le Monde, 16 juin 2015.
  2. Ouest-France, 18 avril 2015.
  3. Ouest-France, 16 juin 2015.
  4. La Presse de la Manche, 16 juin 2015.
  5. « Les Vikings ont laissé des traces dans le Cotentin » France Bleu, site internet, 22 avril 2016 (lire en ligne).
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 et 6,4 Yann Halopeau, « ADN en Cotentin : Normands, pas tous Vikings », Ouest-France, 23-24 avril 2016.
  7. Élodie Armand, « De l'ADN de Viking dans les veines d'habitants de Normandie »,normandie-actu, site internet, 25 avril 2016.
  8. « Des Vikings, les normands, pas si sûr » Le Point, site internet, 22 avril 2016 (lire en ligne).
  9. Sur la trace des Vikings : l'ADN cotentinois parle.
  10. 20 minutes, site internet, 16 novembre 2018 ( lire en ligne).

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