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Sû la mé

De Wikimanche

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Sû la mé est une chanson de la Manche, devenue un hymne du Cotentin.

Elle est composée (paroles et musique) par Alfred Rossel, probablement en 1895, et publiée la même année dans L'Union Normande du 30 novembre. Elle est ensuite reprise en « petit format » sous le titre de Recueil de chansonnettes normandes, puis en 1913 dans les Œuvres complètes, éditées par l'imprimerie Charles Valin à Caen.

Comme beaucoup d'autres chansons de Rossel, Sû la mé fut interprétée pour la première fois par le chanteur normand Charles Gohel. Depuis, de nombreux chanteurs et groupes ont inscrit cette belle chanson à leur répertoire : Emilio Corfa, Marinade, Magène, Dany Doucet, les Marins du Cotentin...

Le texte ci-dessous est celui de Rossel, dans son orthographe d'origine [1], avec tout ce que celle-ci comporte de spontané, mais aussi parfois de contradictoire et de maladroit, et non telle qu'il est aujourd'hui présenté le plus souvent, dans une graphie dite « normalisée ».


Sû la mé
A Monsieur Louis BEUVE
Refrain
Quand je syis sû le rivage,
Byin tranquile: êt'-ous coum' mai ?
J'pense à ceuss' qui sount en vyage,
En vyage ou louan sû la mé.
En vyage ou louan,
En vyage ou louan, sû la mé.


Couplets
I.
La mé ch'est vraiment superbe,
Et j'aim' byin, quand i fait biaô,
L'été dans nous clios en herbe
La vaî s'endormin eun miot.
Mais quaund o s'fach', la vilaine,
Et qu'no z-entend de tcheu nous
La gross' vouaix de la siraine,
No z'en a quasiment poû.
Refrain
II.
J'aim' byin dans les jours de faête,
Quand nous batiaôx sont à quai,
A l'abri de la tempaête
A Tchidbourg, comme ou Becquet;
Ch'est là qu'i sont l'mûx, sans doute,
Des trouais couleurs pavouaisâés;
Mais, la nyit, dans la Déroute
Hélas ! qu'i sont exposâés !
Refrain
III.
Quand o saôt' pas d'ssus la Digue
Dont o fait tremblyi les bliocs,
Qu'à l'ancre l'vaisseau s'fatigue,
Ah, ver ! je pense ès mat'lots.
Arrverront-i-lûs villages
Et pourront-i-ratterri ?
J'avaons de si maôvais parages
De Barflieu jusqu'à Goury.
Refrain
IV.
J'i deux fils dans la mareine
— Deux forts et hardis gaillards; —
L'eun revyint de Cochincheine,
L'aôtre de Madagascar.
I rentrent, lû corvâe faite;
D'y penso, no n'en vit pas,
Mais, que j'pliains, sans les counnaîte,
Ceuss' qui sont restâés là-bas.
Refrain

L'écouter

Chantée par André Dalibert

Notes et références

  1. Du moins telle qu'elle figure dans l'édition dite du Millénaire (du rattachement du Cotentin à la Normandie) de 1933, où l'auteur avait effectué un certain nombre de corrections graphiques (Alfred Rossel, Poésies et Chansons, Édition du Millénaire, Asnières, 1933, p. 102-103).

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