Actions

Reconstruction dans la Manche

De Wikimanche

La Reconstruction est la période s'étalant de 1944 à 1964 qui suit la Libération de la Manche .

Après les bombardements de 1944, il faut reloger 200 000 sinistrés, restaurer 13 000 maisons et 250 églises ainsi que de nombreux édifices publics[1]. Les villes détruites sont privées d'eau et d'électricité.

Des ruines aux chantiers

Avant de reconstruire, il faut déminer : deux ans sont nécessaires à 165 démineurs français et 1 850 prisonniers allemands pour nettoyer 8 000 hectares dans le département. Ces opérations coûtent la vie à 13 Français et 53 Allemands[2]. Avant de reconstruire, il faut donner un linceul et un cercueil à toutes les victimes des combats. La recherche des corps cesse en octobre 1944[2]. Avant de reconstruire, il faut déblayer. Les habitants s'y emploient avec les moyens du bord : pelles, pioches et brouettes. Les pierres extraites des décombres sont stockées, elles seront réemployées à la reconstruction.

Une délégation du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) créé en octobre 1944 a pour mission d'approuver et contrôler des plans de reconstruction et d’aménagement (PRA) du bâti détruit par fait de guerre. Elle gère les passations de marchés après les appels d’offre, et les crédits affectés aux réparations d’urgence, ainsi que l'établissement de cités provisoires de baraquements pour loger les populations sinistrées[3].

Le problème du logement est au cœur des débats lors des élections cantonales de 1945. Les sinistrés, insatisfaits des secours qui leur sont prodigués, déclarent par voie d'affiche que seuls les candidats s'engageant à inclure dans leur programme « la réparation intégrale des dommages de guerre et le versement rapide d'avances substantielles » auront leurs suffrages[2].

Les sinistrés s'organisent. En mars 1945, la Manche totalise 64 associations ayant pour objectif « le remboursement total des pertes ». Ce n'est qu'en octobre 1946 qu'une loi pose le principe de « l'indemnisation des sinistrés par la réparation intégrale des dommages subis par faits de guerre ». Les conditions du financement ne sont précisées qu'en 1947[2].

À Saint-Lô, « capitale des ruines », on s'interroge pendant un an, avant de décider de relever les murs sur place[2]. En attendant, la solidarité internationale s'organise : des baraques en kit arrivent de Suisse, du Canada et de Suède. La Croix-Rouge irlandaise fournit 170 t de matériel médical qui débarquent à Cherbourg[2] .

Architectes, ingénieurs, entrepreneurs et artistes expriment leur créativité qui donnera le « style des années cinquante ».

Bibliographie

  • Archives départementales de la Manche, Catalogue de l'exposition « Une Renaissance au XXe siècle : la reconstruction de la Manche, 1944-1964 », éd. Orep, 2011
  • Maurice Lantier (étude collective menée sous la direction de) , Du provisoire au définitif : la reconstruction de Saint-Lô , Université inter-âges de Saint-Lô.

Notes et références

  1. Invitation de la presse à l'exposition « Une Renaissance au XXe siècle » aux Archives départementales de la Manche, 2011 (lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Manche 1944-1956. Le retour à la vie, Hors série Ouest-France, 2004
  3. Wikipedia