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Raid allemand sur Granville (1945)

De Wikimanche

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Le raid sur Granville est une offensive allemande de la Seconde Guerre mondiale qui a lieu à Granville dans la nuit du 8 au 9 mars 1945.

Le débarquement a eu lieu depuis déjà dix mois et les forces alliées ont reconquis une grande partie du territoire français quand l'armée allemande décide de mener un raid à Granville, devenu un port charbonnier stratégique [1]. Lancée depuis Jersey, l'opération a pour objectif de s'emparer de ravitaillement qui fait gravement défaut dans les Îles Anglo-Normandes, de plus en plus isolées, et de tenter de prouver aux combattants allemands encore engagés sur divers fronts que le sort de la guerre n'est pas jeté et que leur armée garde des capacités de porter des coups à l'ennemi.

Le raid est conçu et dirigé par l'amiral Friedrich Hüffmeier, qui a bénéficié de renseignements précis sur la situation à Granville grâce à des renseignements fournis par cinq prisonniers qui avaient réussi à s'échapper du port manchois le 21 décembre 1944 [1].

Le soir du 8 mars, la force d'attaque allemande placée sous l'autorité du lieutenant de vaisseau Carl-Friedrich Mohr appareille de Jersey. Elle est composée de quatre avisos-dragueurs, trois barges de débarquement, trois vedettes rapides, deux dragueurs de mines auxiliaires et un remorqueur. À bord d'eux, se trouvent environ 150 soldats [2].

À l'approche de Granville, l'escouade navale commence à tirer au canon sur la ville, créant la panique dans plusieurs quartiers [2]. Le groupe le plus important débarque dans le port et un autre plus petit aborde près de la tranchée aux Anglais et investit aussitôt le Normandy Hôtel et l'hôtel des Bains, où se trouvent de nombreux officiers américains [2]. Bénéficiant de l'effet de surprise, le commando allemand réussit à saborder trois cargos britanniques, le Kyle Castle, le Nephrite et le Parkwood, ainsi qu'un cargo norvégien, le Heien. Des dommages importants sont également causés à aux équipements du port, notamment à ses écluses et à ses grues, et des incendies sont provoqués en divers endroits. Dans l'action, une quinzaine de militaires américains sont tués, ainsi que six militaires britanniques [1]. On déplore également 22 blessés et une trentaine de militaires faits prisonniers. Côté allemand, on compte trois tués et quinze blessés [1]. Par ailleurs, 67 prisonniers allemands sont libérés et ramenés dans les îles Anglo-Normandes [2]. On déplore aussi six morts et plusieurs blessés parmi les habitants [3].

En quittant le port, le dragueur de mines allemand M412 s'échoue. Ses occupants le sabordent, non sans être emparés auparavant du caboteur américain Eskwood avec lequel ils peuvent fuir [2].

Dès le 13 mars 1945, le lieutenant de vaisseau Mohr est récompensé par la croix de chevalier de la croix de fer pour avoir mené l'opération avec succès.

Bibliographie

  • Jacques Mordal, Hold-up naval à Granville, éd. France Empire, 1964
  • « Le raid sur Granville », 39-45 Magazine, n° 27, avril 1988
  • « L'incroyable raid allemand sur Granville », 39-45 Magazine-Historica, n° 126, 2015
  • Jean-Charles Stasi, L'Incroyage raid allemand sur Granville, éd. Orep, 2015

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Jacques Marion, « Le dernier débarquement en Normandie », Études normandes, n° 2, 1995 (lire en ligne).
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Raymond Lefèvre, « Le raid sur Granville », in « Le Cotentin et les îles de la Manche dans la tourmente », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, 1987, P. 89-101.
  3. La Presse cherbourgeoise, 10 mars 1945.

Lien externe