Actions

Régis Messac

De Wikimanche

La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.
Régis Messac (1937).

Gilbert Régis Antoine Messac, né à Champagnac (Charente) le 2 août 1893, porté disparu et déclaré mort en Allemagne à une date postérieure au 19 janvier 1945[1], est un écrivain lié à la Manche, « mort pour la France ».

Biographie

Suivant la trace de ses parents instituteurs, il devient enseignant. Mais, mobilisé pour la guerre en 1914, il y est gravement blessé le 8 décembre 1914 (trépané). Il se flattera de n'avoir jamais utilisé une arme contre « l'ennemi ».

La guerre terminée, il est reçu à l'agrégation de grammaire en 1922, puis part en Écosse et au Canada, où il enseigne dans différentes universités. De retour en France en 1929, il enseigne au lycée de Montpellier puis obtient le doctorat ès lettres avec une thèse de littérature comparée sur les origines de la littérature policière.

Entre les deux guerres, il attire l’attention sur lui en publiant un pamphlet intitulé À bas le latin ! qui lui attire les foudres de l’Université [2].

Syndicaliste révolutionnaire et pacifiste, il est désigné, en 1935, comme secrétaire de la Fédération générale de l'Enseignement. Il est nommé au lycée Charles-François Lebrun de Coutances en octobre 1936, où il sera professeur de français et de latin.

Écrivain et poète, membre de la Société des écrivains normands, il publie deux romans d'anticipation (il est considéré comme un des inventeurs du genre), en 1935 Quinzinzinzili et en 1937 la Cité des asphyxiés et collabore à diverses revues syndicales, révolutionnaires, pacifistes, libertaires ou de littérature prolétarienne. Son œuvre publiée compte une trentaine d'ouvrages. Il est l'auteur d’une thèse sur le roman policier et il écrit les premiers essais littéraires français sur la science-fiction.

Durant l'occupation allemande, il prend part (toujours en pacifiste) à la Résistance [3], ce qui lui vaut d'être arrêté, en plein cours [4], le 10 mai 1943. Il est alors titulaire de la chaire de 4e au lycée de Coutances, poste qu'il avait lui-même demandé et qu'il occupait depuis sept ans [3].

Il est détenu à la prison de Saint-Lô jusqu'au 7 octobre 1943. Condamné à un an de détention, il est déporté Nacht und Nebel [5] pour être rejugé en Allemagne par le tribunal du peuple à Breslau.

Régis Messac quitte Paris vers le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) le 11 novembre 1943 par le convoi I.152 [6]. Il voyage à bord d'un wagon-cellulaire emportant 61 hommes de nationalité française. Parmi les autres déportés de ce transport se trouvent les Manchois Brûlé, Duros, Francolon, Gautier, Lecarpentier, Leclerc, Legaigneur, Leparquier et Roulier [6]. Le wagon est décroché en gare de Strasbourg (Bas-Rhin) pour que les prisonniers soient dirigés vers le camp de Natzweiler-Struthof en raison d'un contre-ordre donné à la suite des bombardements de Cologne [6].

À son arrivée au camp, Messac se voit attribuer le numéro matricule 5962 [7]. Il est transféré au pénitencier de Brieg du 3 juillet au 13 octobre 1944. Il est ensuite interné au camp de concentration de Gross-Rosen. Porté disparu, la date fictive de la mort de Régis Messac est fixée au 15 mai 1945 par jugement du tribunal de Coutances en date du 26 juin 1946.

On lui doit encore quelques romans dont Valcrétin, qui est écrit à Coutances juste avant son arrestation [8].

Régis Messac est le père du journaliste et syndicaliste Ralph Messac (1924-1999), que l'on entendait sur Europe 1 dans les années 1960 et 1970.

Hommages

Source

Notes et références

  1. « Mission de recherche des victimes de guerre en Allemagne », in Régis Messac, Lettres de prison, Paris, Éditions ex nihilo, 2005, pp. 107-110.
  2. René Le Texier, Coutances, histoire et description, éd. Ocep, 1973, p. 72.
  3. 3,0 et 3,1 Roland Godefroy, « Régis Messac, pionnier de la science-fiction d'expression française », La Presse de la Manche, 4 octobre 1972.
  4. « Régis Messac: Au revoir  mes enfants », Ouest-France, 29 janvier 2018.
  5. "Nuit et brouillard" - interprétation du signe NN accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 Fondation pour la mémoire de la déportation.
  7.  Ce matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche. 
  8. 8,0 et 8,1 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN 2914541147.
  9. « Simon Igel et Régis Messac, anciens déportés des camps de la mort, honorés », La Manche Libre, site internet, 27 janvier 2018.

Article connexe