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Pierre Drieu La Rochelle

De Wikimanche

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Pierre Drieu La Rochelle.

Pierre Drieu La Rochelle, né à Paris le 3 janvier 1893 et mort dans cette même ville le 15 mars 1945, est un écrivain lié au département de la Manche.

Drieu et la Manche

Pierre Drieu La Rochelle a d’étroites attaches familiales avec notre département. Son père, Emmanuel Drieu La Rochelle (18631934) était en effet Coutançais [1]. Cet avocat et homme d’affaires est lui-même le fils d’un pharmacien de Coutances dont l’officine, située rue Geoffroy-de Montbray, fut détruite par les bombardements de 1944 [1]. L'écrivain est rarement venu dans la cité épiscopale, mais il l’évoque à plusieurs reprises dans son œuvre quand il parle de son enfance [1]. En outre, il a de la famille à Avranches [2]. Il est le neveu de l'artiste Maurice Dumont [1].

Fin 1940, il devient le directeur de « La Nouvelle Revue Française », Gaston Gallimard s'étant réfugié dès 1939, pour quelques mois seulement, au Haras de Mirande.

Comme « un feu follet dans la nuit »

Parce qu’il est un écrivain fasciste et qu’il se fait le chantre de la collaboration avec l’Allemagne nazie, Pierre Drieu La Rochelle n’a évidemment pas bonne presse dans notre littérature. Certains, comme Sartre, ont même essayé de le discréditer à jamais aux yeux des générations à venir. Le célèbre philosophe l’a dépeint comme un être « lâche et mou » qui « ne pensait rien, ne sentait rien, n’aimait rien » ! [1] Plus tard, cela n'empêche Louis Malle de s’inspirer de Feu follet, un des meilleurs romans de Drieu, pour en faire un de ses films les plus bouleversants.

Pour reprendre une expression de Robert Brasillach, autre grand écrivain fasciste, fusillé en 1945, Pierre Drieu La Rochelle peut être comparé à « un feu follet dans la nuit ». De cette lueur qui brille en effet dans la nuit la plus lugubre, il ne reste qu’une légende sulfureuse et, heureusement, quelques œuvres étincelantes qu’on a souvent du mal à trouver dans les meilleures bibliothèques.

On ne s’étend pas ici sur le destin de celui que l’écrivain normand Yves Jacob a décrit comme un « fasciste singulier », peut-être hanté par le souvenir de ses ancêtres vikings [1]. Autre écrivain normand, Bernard Gourbin trace aussi son portrait dans ses Inconnus célèbres de Normandie (Albin Michel, 1995). Dans Une histoire vivante de la littérature d’aujourd’hui (Perrin, 1964), Pierre de Boisdeffre en a sans aucun doute brossé le portrait le plus équilibré. « En lui, a-t-il écrit, la qualité de l’homme était minée par le sentiment irrémédiable de la décadence français. Rarement, le contraste entre l’acuité de l’intelligence et la faiblesse du caractère aura été poussé à un tel degré ». On ne peut pas oublier que son « orgueil de la collaboration » dicte à Drieu des « lignes insensées » du genre « L’hitlérisme me parût plus que jamais comme le dernier rempart de quelque liberté en Europe », mais on ne peut non plus jeter toute son œuvre aux oubliettes [1].

Pierre Drieu La Rochelle se donne la mort pour échapper au peloton d’exécution.

Publications

  • L’Homme couvert de femmes, 1925
  • Le Feu follet, 1931
  • Rêveuse bourgeoisie, 1935
  • Gilles, 1939

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Bibliographie

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541147.
  2. On trouve également en 1978 un J. Drieu la Rochelle, représentant, à Cherbourg (Annuaire officiel des abonnés au téléphone) ; on relève encore en 2012 une personne portant ce patronyme à Carneville (Pages Blanches).

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