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Moulin d'Agneaux

De Wikimanche

Le moulin d'Agneaux est un ancien moulin de la Manche, situé sur la rivière la Joigne dans la commune de Saint-Gilles.

Histoire

Citations

« Entre les moulins des Communettes et d'Agneaux, se trouvait la partie la plus étroite, la plus sauvagement resserrée de la vallée de la Joigne. »[1]
« Avec le moulin d'Agneaux, nous arrivons au plus important et au dernier des moulins qui fonctionnent encore sur la Joigne. Sa construction dans la banlieue de Saint-Lô, lui donna au cours des siècles un débouché certain pour l'écoulement de ses farines, d'autant plus que les terres emblavées, les gagnages, étaient toujours cultivés d'une façon intensive dans le voisinage des villes importantes. Et Saint-Lô n'a pas cessé depuis longtemps déjà, d'être considéré comme une ville importante au point de vue du commerce des grains et des bestiaux. Vous savez le dicton : Avranches le pimpant, Granville le puant, Coutances le gourmand, Saint-Lo le marchand !
D'autre part enfin, ce moulin a eu la chance jusqu'ici d'être resté depuis plusieurs générations dans la même famille, ce qui n'a pas peu contribué à provoquer des améliorations successives et heureuses, rationnellement appliquées, compte tenu des circonstances de lieu et de temps, ce qui assura sa marche et son existence même aux époques de crise générale.
Pourquoi ce nom de Moulin d'Agneaux, alors qu'il se trouve construit sur le territoire de Saint-Gilles, et en rapport direct àvec cette bourgade par le chemin du Valon ou Vallon ? Sans doute parce que le faubourg de Saint-Lô, que fut d'abord la commune d'Agneaux n'ayant cessé de prendre de l'importance depuis le Moyen-âge, il s'établit des échanges commerciaux constants et de plus en plus fréquents entre ce faubourg et le moulin d'Agneaux. Un autre chemin, passait par les villages de Joigne et de la Carandière, facilitait ces échanges. »[1]
« Il semble manifeste qu'au début le moulin d'Agneaux fut le moulin banal de la famille seigneuriale qui construisit le château fort d'Agneaux en 1066, dans le temps où le moulin de Canisy était le moulin banal des seigneurs de Canisy. La famille d'Aigneau (ainsi s'orthographiait jadis le nom du lieu) doit avoir en sa possession, à ce sujet, des parchemins du plus haut intérêt.
Les Archives départementales de la Manche n'en possèdent pas à notre connaissance. Il est seulement indique dans l'Annuaire départemental de 1840, que le moulin d'Agneaux servait à moudre les grains, le blé surtout.
II n'a d'ailleurs pas varié dans sa destination primitive, ni pour l'huile, ni pour le tan, et comme il a été dit plus haut, son matériel industriel a été l'objet de perfectionnements considérables et bien compris.
Aujourd hui, c'est un moulin qui bien qu'ayant gardé pour l'imprévu, quand toutefois le courant est « bon meunier », une de ses vieilles roues à aube, fonctionne d'ordinaire par le moyen d'une turbine, et c'est le seul aménagé de la sorte dans la vallée de la Joigne. »[1]
« Depuis peu de temps, le moulin d'Agneaux est devenu un moulin à turbine, avons nous dit. La force ainsi récupérée a permis l'emploi de machines nouvelles et d'un rendement supérieur, plus perfectionnées que les anciennes et actionnées dans les périodes de sécheresse par un moteur de secours au mazout (essence minérale non rectifiée), et a fait de ce petit établissement la copie réduite mais fidèle des plus grands moulins à eau. Il est aujourd'hui monté et conditionné de façon à moudre une quantité de grains considérable.
Son seul obstacle, car il y a toujours un revers à la médaille la plus brillante sur son avers, est la conversion toujours plus étendue des terres à céréales en herbages. Qu'importe n'est-iï pas vrai, les perfectionnements apportés à une installation de ce genre, si la matière première manque ? Et c'est le cas pour la région. Le meunier d'Agneaux ne peut donc augmenter son chiffre d'affaire qu'au détriment des autres meuniers. »[1]
« Une visite au moulin d'Agneaux, quand le temps est beau et lorsque le patron s'y montre de bonne humeur, est toujours intéressante. Nous y sommes allé plusieurs fois et y avons été chaque fois bien accueilli par maître Lefèvre, meunier après son père et son grand-père, au même endroit. »[1]
« Avec le moulin d'Agneaux s'achève au courant de notre plume imparfaite et digressive, la description sans prétention des vieux moulins de la vallée de la Joigne qui ont à travers mille entraves, subsisté jusqu'à notre époque. Cette vallée encore très étroite, et bordée de coteaux boisés, s'elargit peu à peu, et finit par s'évaser comme le haut d'un col de carafe à quelques centaines de mètres de la Vire nonchalante où se jette enfin la Joigne après avoir recueilli à gauche et sur le territoire de Saint-Gilles, les ruisseaux de l'Hôtel Carrière, de la Poterie et de la Bretonnerie.
L embouchure se voit entre le village de Candol et le pont de St-Lô. »[1]
« A cet endroit du confluent de la Joigne et de la Vire, se trouve le raccordement de la voie ferrée de Saint-Lô à Vire, avec celle de Saint-Lô à Coutances.
En vue de faciliter les travaux d'infrastructure de ces chemins de fer, posés à voie unique depuis bientôt un siècle sans que depuis ce temps-là on ait trouvé le moyen d'y ajouter une seconde voie, le cours de la Vire a été légèrement modifié, et peut être aussi celui de la Joigne. »[1]


Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Fernand Vatin, Les Moulins de la Joigne, libr. Lemasson, Saint-Lô, 1941.

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