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Max Leban

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Max Jacques Lucien Émile Leban, né à Saint-Pierre-et-Miquelon le 29 mai 1909 et mort à Suresnes (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine), fusillé au Mont-Valérien le 2 décembre 1943[1], est un résistant lié au département de la Manche.

Biographie

La famille Leban est originaire de la région de Granville et est installée à Saint-Pierre-et-Miquelon depuis plusieurs générations. Lucien Leban est armateur lorsque naît son fils Max. Ruiné par la guerre, il fait un bref retour aux sources et tient une ferme à Saint-Aubin-des-Préaux avant de s'installer à New-York.

Max Leban vit donc aux États-Unis jusqu'en octobre 1929, époque où il débarque à Granville pour s'engager dans l'armée. Affecté dans l'Infanterie, il suit les cours de l'École des Sous-Officiers à Saint-Maixent avant d'être renvoyé dans ses foyers avec le grade de sergent-chef.

C'est à cette époque qu'il fonde un foyer et s'installe à Paris, où il tient une blanchisserie. Il quitte Paris pour Paramé (Ille-et-Vilaine) où il est employé à la Compagnie Lebon (actuelle EDF).

En 1935, Max Leban se met à son compte comme agent immobilier à Paramé (Ille-et-Vilaine).

Mobilisé en 1939, il est affecté au centre d'instruction de la Mission française de liaison auprès de l'armée britannique qu'il quitte pour être versé dans un dépôt du train avant d'être démobilisé le 23 juillet 1940.

De retour à Saint-Malo, il reprend son activité professionnelle et entre dès 1941 dans la Résistance, d'abord au Réseau « Johnny », vite démantelé, puis devient l'un des membres les plus actifs du réseau « Jade Fitzroy ».

Max Leban est arrêté en 1943 par la Gestapo à Saint-Malo. Torturé, il est incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, puis transféré le 24 octobre à Fresnes (Val-de-Marne). Condamné à mort par un tribunal allemand à Paris, il est fusillé au Mont-Valérien le 2 décembre 1943 avec six autres malouins du réseau Jade-Fitzroy : Arthur Lambert (Vlado), René Boltz, Marcel Bosquet, Marcel Cotteret, Léon Humbert, Isidore Leroux et quatre Polonais .

Extrait de la lettre écrite par Max Leban à son épouse Émilienne avant d'être fusillé le 2 décembre 1943

Fresnes, le 2 décembre 1943,

Ma bien tendre aimée Mimie,
Mes chers petits enfants,
Hier j'ai eu le bonheur ma chérie de te voir la dernière fois. Il faut avoir du courage, beaucoup de
courage car ton petit homme qui t'a tant aimée avec ses enfants va donner sa vie pour que vive la France.
Ce matin à 9 heures je serai allé rendre compte au Bon Dieu de ma vie et je suis certain qu'il sera clément..
Dans un moment je vais avec mes camarades assister à la sainte messe et communier. Il faudra
remercier tous ceux qui ont été bons pour moi et pardonner à tous ceux qui m'ont fait du mal. Je viens ma
chérie à l'instant de recevoir l'absolution et je pars le coeur tranquille dans une vie meilleure où je vais
rejoindre ma petite Jacqueline, mon papa, ma maman, ma bonne maman et tous les miens. Tu me rejoindras
un jour là haut au ciel près du Bon Dieu et nous serons à nouveau heureux. Jusqu'à ce temps sois bonne
chrétienne élève chrétiennement mon petit Jacky, ma Jacqueline, mon petit Lulu et mon petit Michel que
j'embrasse bien tendrement. Fais en de bons Français et confies toi comme moi à la Divine Providence dont
les desseins sont impénétrables.
Après la guerre, demande à mon frère Jacques de te donner quelque chose sur l'héritage de maman,
ce sera un acte de justice de sa part.
Tout ce que j'ai t'appartient mais je voudrais que Jacky quand il sera homme ait ma bague que ton
père détient et Jacqueline le piano. Pour le reste fais au mieux de tes intérêts. Remercie bien Monsieur et
Madame Sommier de toutes leurs gentillesses et dis leur que je les considère comme de la famille.
Je voudrais que les enfants les considèrent comme leur oncle et tante.
Les enfants après la guerre seront pupilles de la nation et tu auras moins de mal pour les élever.
Adieu à tous, à papa, maman, cousine Jacqueline, l'oncle Costard et à sa famille.
Adieu mes petits enfants soyez bons pour votre maman qui vous aime tant.
Adieu Mimie chérie, toi qui m'a donné tant de joie, nous nous reverrons bientôt au ciel.
Reçois les derniers baisers et la bénédiction de celui qui t'a tant aimée.
Adieu à tous, VIVE LA FRANCE
Max Leban

Distinctions

À titre posthume, ont été décernées à Max Leban [2]:

  • Une citation à l'ordre de l'Armée
  • Une citation à l'ordre du corps d'armée portant attribution de la croix de guerre avec palme et étoile de vermeil
  • La médaille de la Résistance (décret du 9 janvier 1986)

Hommages

Son nom est inscrit sur les monuments commémoratifs :

  • La Cloche du Mont Valérien de Suresnes (Hauts-de-Seine), dédiée aux résistants et aux otages fusillés par les Allemands au Mont Valérien entre 1941 et 1943 [2].
  • Monument aux morts de Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) [3]
  • Monument aux morts de Bazouges-la-Pérouse (Ille-et-Vilaine) [3]
  • Monument commémoratif de la résistance de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) [3]
  • Depuis 1987, une rue de Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) et une allée de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) portent son nom [2].

Notes et références

  1. « Leban Max, Jacques, Lucien,Émile », Le Maïtron, site internet, (lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Michel Le Carduner, « Rues du souvenir », L'Arche musée et archives, Collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon, site internet (voir en ligne)
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Fiche biographique, MemorialGenWeb, site internet, 2001 (voir en ligne)

Lien interne

Article connexe