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Loisirs à Cherbourg au XXe siècle

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Les cinémas de Cherbourg

En 1895 a lieu la première projection d'un film des frères Lumière dans les locaux de la Société d'encouragement à l'industrie nationale, rue de Rennes à Paris. Le film présenté se déroule à Lyon et s'intitule La Sortie des usines Lumière. Il s'agit du premier film de l'histoire du cinéma. À Cherbourg, la première projection du cinéphotographe a lieu fin septembre 1896, sur la place Divette. Les spectateurs peuvent notamment voir L'Arrivée du train en gare de La Ciotat[1]

Cherbourg est une grande ville de cinéma, de nombreux films y ont été tournés, notamment Les Parapluies de Cherbourg en 1964.

Les différents cinémas de Cherbourg dans les années 1950

  • Le Cinéma du Roule : il était surnommé le « cinéma des puces » car les fauteuils étaient très inconfortables et contenaient des puces. Le patronage était laïque. Il a fermé dans les années 1980. Réhabilité, il abrite actuellement le Vox, une salle de spectacle.
Queue devant l'Omnia après la libération de Cherbourg en 1944.
  • L'Eden : situé rue Cachin, dont la sortie de secours était rue Malakoff. Il a ouvert autour de 1949 et fermé en 1985[2].
  • Le Rex : il se trouvait dans la rue du Général-Leclerc à Tourlaville. Le bâtiment existe encore mais le cinéma n'est plus ouvert.
  • Le Central : ouvert en 1925. Il est situé face au pont tournant de Cherbourg. Il communiquait avec le Café du grand balcon. Il était composé d'une seule grande salle, mais a été divisé en plusieurs salles suite aux nombreuses fermetures. C'était le cinéma le plus fréquenté. Racheté en 1991, il se nomme actuellement l'Odéon.
  • L' Eldorado : il se situe face à la mairie de Cherbourg. C'était le plus populaire et le moins cher après le cinéma du Roule. L'Eldorado a été détruit mais un bar porte son nom.
  • L'Omnia, aussi appelé le Pathé : situé rue de la Paix, il a été racheté dans les années 1990 par la municipalité et n'accueille plus que de rares événements. C'était le plus cher mais aussi celui qui projetait le plus d'actualités (ce qui n'intéressait pas forcément les jeunes) : c'était le moins fréquenté des cinémas de Cherbourg.
  • Le Club 6 : était installé rue de la Paix. Il a été racheté en 1983 et a fermé en 2004.
  • Le Cinéma Saint-Joseph : il a fermé avant la Seconde Guerre mondiale. Il était situé rue des Ormes

Fonctionnement et clientèle

Pour projeter un film, le gérant doit demander une autorisation à la mairie. Si le maire accepte, il faut prévenir les pompiers et la police pour la sécurité en les informant du jour, de l'horaire et du film proposé. Il faut donc s'y prendre longtemps à l'avance. Avant 1915, les cinémas ne sont pas très sûrs ; on demande aux gérants de mettre en place des sorties de secours en cas d'incendie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands réquisitionnent la salle de cinéma de l'Eldorado afin de se programmer une « séance personnelle ». Par ailleurs, le maire et les députés de Cherbourg affirment que la guerre n'a aucune incidence sur l'activité des cinémas.

La clientèle cherbourgeoise dépendait de la qualité des cinémas. Plus les cinémas étaient entretenus, meilleure était leur réputation et plus les prix des séances étaient élevés. Majoritairement, la clientèle des cinémas était aisée à l'exception de celle du cinéma du Roule, le « cinéma aux puces ».

Métiers du cinéma dans les années 1850 à 1939

Publicité française de 1902 pour le chronomégaphone de Gaumont, concurrent du cinématographe des Lumière.

L'exploitant de salle de cinéma est responsable de la programmation des séances et gère la sortie des films ainsi que leur diffusion. Il est donc responsable de l'exploitation cinématographique. Il doit faire la promotion locale du prochain film à sortir afin d'encaisser un maximum de recettes. De plus, il se doit de maintenir de bonnes relations avec les spectateurs afin qu'il soient satisfaits et qu'ils aient envie de revenir dans son cinéma.

Les musiciens, placés au fond de la salle, jouaient un morceau durant le film avant la création de la bande sonore.

Les bruiteurs servaient de doublure au personnage quand il n'y avaient pas de musique. Ils produisaient les bruits après le tournage et le montage du film. Et les conférenciers pouvaient parfois être présents pour raconter la narration du film présenté.

Les cinémas n'avaient que quelques employés. Majoritairement, il y avait seulement deux à trois personnes :

  • le gérant,
  • un homme à tout faire,
  • une personne chargée de l'accueil, de la vente des billets ainsi que de l'installation de la clientèle.

Le cinéma et Cherbourg

Le cinéma occupait une place non négligeable dans la vie cherbourgeoise. Le nombre de salles était conséquent pour une ville de cette taille. Les avancées techniques, comme le son, apparaissent dans les cinémas de Cherbourg en novembre 1929, avec les films Le Monde est à nous et Rosalie projetés au Central.

Plusieurs classiques du cinéma français ont été tournés à Cherbourg, comme Le P'tit Parigot de René Le Somptier en 1926, ou encore La Marie du port de Marcel Carné avec Jean Gabin en 1950. Mais le plus emblématique reste Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy tourné l’été 1963, qui contribue encore aujourd'hui au renom international de cette ville. Bien avant pourtant, au temps où Cherbourg était connu pour ses paquebots et son port d’arrivée, de départ ou de transit, de nombreuses stars y passaient (Charlie Chaplin, Burt Lancaster, etc.). C'est d'ailleurs ici que sont nés le cinéaste Jean-Charles Tacchella et l’acteur Jean Marais.

Par ailleurs, un festival est créé en 1982, la Cinemovida, festival du cinéma hispanique ainsi que des festivals de cinéma d'Irlande et de Grande-Bretagne.

Les bains de mer

Les bains de mer sont des lieux où les personnes peuvent se baigner dans la mer ou l'océan et ainsi profiter des vagues et de la spécificité de l'eau marine. Ils peuvent être ludiques tout comme thérapeutiques. Ils ont été crée au XVIIIe siècle en Angleterre et les bains de mer à but thérapeutique ont atteint la France dans les années 1820. Ainsi, Dieppe et Boulogne-sur-Mer sont les premières villes françaises à avoir inauguré un établissement de bains de mer.

Cherbourg a très vite suivi la mode des bains de mer lancée par la duchesse de Berry. En 1829, la ville possède déjà un établissement appelé les « Bains Dauphins ». Il se situait sur le rivage des Mielles. En 1830 à la chute de Charles X, ils sont débaptisés et deviennent les « Bains Louis-Philippe ». Après des débuts difficiles, ils connaissent enfin la consécration après avoir été vendus en 1863. Une société s’y intéressa : elle inaugure le 15 juin 1864 le nouveau casino qui met à disposition de la clientèle les cabines de bains de mer avant la création de la digue en 1895. Les travaux durent quatre mois. Cet investissement permet à la clientèle de s'élargir ; en effet, les bourgeois parisiens font désormais le déplacement par les chemins de fer pour venir se baigner dans les bains de Cherbourg et jouer au casino. Touristes ou hommes d'affaires peuvent désormais profiter de celui-ci avec ses salles de jeux ou de réception, ses cabines aux élégantes arcades, ses jardins et même son théâtre à l'italienne. De plus, on peut y manger, y boire et les orchestres y font des concerts de 16 h à 18 h.

Cet édifice disparaît en 1943, car il se trouvait dans la ligne de tir des troupes allemandes lors de l'occupation. Son souvenir ne subsiste que grâce au nom des tours qui ont pris sa place un peu plus tard : les tours du casino.

Les théâtres de Cherbourg

Les salles du Trident

En 1991, le théâtre à l'italienne de Cherbourg est labellisé « scène nationale » par le ministère de la Culture. Suite à la fusion de Cherbourg et Octeville, le théâtre municipal octevillais de la Butte est intégré, avec la salle du Vox réhabilitée, au sein d'une nouvelle structure, le Trident. Le Trident est dirigé depuis juin 2006 par Mona Guichard.

Le théâtre de la Butte

Construit en 1986 sur la place René-Cassin, accolé à l'ancienne mairie d'Octeville, le théâtre de la Butte est une salle de 400 places.

Le Vox

Le Vox une ancienne salle de patronage laïque, devenue par la suite un cinéma. La salle a été rénovée en 2000 et transformée en salle de spectacle. Elle offre 240 places en placement libre et dépend de la Scène nationale. Elle se situe avenue de Paris et est reconnaissable à sa grande façade rouge vif.

Notes et références

  1. « 1896 - Le cinéphotographe intrigue et attire », 120 ans en Cotentin, La Presse de la Manche, 2009.
  2. Dates à confirmer.


Sources