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Fondé le [[7 février]] [[1869]] par [[Victor Chesnais]], avocat, l'hebdomadaire défend les idées républicaines, puis de gauche. Il est la propriété de Y. Caraes. Sa rédaction est dirigée par Édouard Lurienne, qui meurt en [[1941]].  
Fondé le [[7 février]] [[1869]] par [[Victor Chesnais]], avocat, l'hebdomadaire défend les idées républicaines, puis de gauche. Il est la propriété de Y. Caraes. Sa rédaction est dirigée par Édouard Lurienne, qui meurt en [[1941]].  


Le [[1er février|1{{er}} février]] [[1872]], il est repris par l'imprimeur Gagnant, auparavant à Flers et à Argentan (Orne), où il dirigeait ''Le Grelot'' <refname=LDD1>''Le Didac'doc'', n° 56, février 2015. </ref>.
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En [[1873]], la [[Cour d'assises de la Manche]] condamne Gagnant, propriétaire-gérant, à six mois de prison et 2 000 F d'amende, « condamnation sans précédent dans la presse », selon Fernand de Rodays, journaliste au ''Figaro'' <ref name=LF1>''Le Figaro'', 26 juin 1873. </ref>. ''Le Granvillais'', « un petit journal rouge [...] rédigé (quand il est rédigé) par des exilés, des communards de Jersey » <ref name=LF1/> avait publié des articles de Grard, auparavant rédacteur à ''[[La Digue de Cherbourg]]'', ridiculisant le [[Jérôme Hyacinthe Penhoat|vice-amiral Penhoat]], préfet maritime de Cherbourg <ref name=LDD1/>.  
En [[1873]], la [[Cour d'assises de la Manche]] condamne Gagnant, propriétaire-gérant, à six mois de prison et 2 000 F d'amende, « condamnation sans précédent dans la presse », selon Fernand de Rodays, journaliste au ''Figaro'' <ref name=LF1>''Le Figaro'', 26 juin 1873. </ref>. ''Le Granvillais'', « un petit journal rouge [...] rédigé (quand il est rédigé) par des exilés, des communards de Jersey » <ref name=LF1/> avait publié des articles de Grard, auparavant rédacteur à ''[[La Digue de Cherbourg]]'', ridiculisant le [[Jérôme Hyacinthe Penhoat|vice-amiral Penhoat]], préfet maritime de Cherbourg <ref name=LDD1/>.  
Le [[24 septembre]] [[1938]], le journal dénonce l'arrivée d'une  quantité formidable de main d'œuvre étrangère » au lendemain de la [[Première Guerre mondiale]], dans laquelle il ne voit que « la lie des hors-la-loi, des sans travail, des interdits de séjour, les Juifs de Pologne, de Russie, du Maroc, etc., ceux dont les noms illustrent les faits divers de la presse par leurs crimes » et qui trouvent « dans cette période de décadence, un terrain propice au déchaînement de leurs passions, au développement de leurs tares raciales et à la diffusion de leurs théories internationales » <ref name=LDD1/>. La voie étant ouverte à l'antisémitisme, le journal renchérit le [[1er octobre|1{{er}} octobre]] avec un article d'Abel Gaboriaud, initialement publié dans ''L'Ère nouvelle'' : « Les Juifs qui sont venus chez nous, invoquant l'asile, se sont livrés à un travail lent, persévérant mais ardent, pour renverser toutes nos hiérarchies, nos disciplines et nos valeurs et pour leur substituer l'anarchie qu'ils auront créée, leur hiérarchie et leur valeur »<ref name=LDD1/>.
Le [[21 septembre]] [[1940]], notable exception, » Camille » (Édouard Lurienne, ancien rédacteur en chef) revient  à la une avec un article intitulé « L'épuration continue » dans lequel il dénonce la préparation des lois raciales du gouvernement de Vichy <ref name=LDD1/>.


Racheté par Georges Goueffic en octobre [[1942]], ''Le Granvillais'' cesse de paraître le [[2 juin]] [[1944]] pour renaître sous le nom du ''Renouveau'', le [[25 août]] [[1944]], puis de ''L'Essor de la Manche'' le [[27 avril]] [[1945]].
Racheté par Georges Goueffic en octobre [[1942]], ''Le Granvillais'' cesse de paraître le [[2 juin]] [[1944]] pour renaître sous le nom du ''Renouveau'', le [[25 août]] [[1944]], puis de ''L'Essor de la Manche'' le [[27 avril]] [[1945]].
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La bibliothèque municipale de Granville possède sa collection complète. À [[Saint-Lô]], les [[Archives départementales de la Manche]] disposent d'une collection bien fournie. À Paris, la Bibliothèque nationale ne réunit que quelques exemplaires.
La bibliothèque municipale de Granville possède sa collection complète. À [[Saint-Lô]], les [[Archives départementales de la Manche]] disposent d'une collection bien fournie. À Paris, la Bibliothèque nationale ne réunit que quelques exemplaires.


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[[Catégorie:Média de la Manche|Granvillais]]
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[[Catégorie:Entreprise de Granville|Granvillais, Le]]
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Version du 15 mai 2020 à 08:48

Une du Granvillais du 21 septembre 1940

Le Granvillais est un ancien journal de la Manche, publié à Granville de 1869 à 1944.

Il a d'abord pour sous-titre « Courrier de la Côte. Politique, littéraire, maritime et commercial », puis « Organe de défense républicaine » [1]. Le sous-titre disparaît en août 1940 [1].

Histoire

Fondé le 7 février 1869 par Victor Chesnais, avocat, l'hebdomadaire défend les idées républicaines, puis de gauche. Il est la propriété de Y. Caraes. Sa rédaction est dirigée par Édouard Lurienne, qui meurt en 1941.

Le 1er février 1872, il est repris par l'imprimeur Gagnant, auparavant à Flers et à Argentan (Orne), où il dirigeait Le Grelot [2].

En 1873, la Cour d'assises de la Manche condamne Gagnant, propriétaire-gérant, à six mois de prison et 2 000 F d'amende, « condamnation sans précédent dans la presse », selon Fernand de Rodays, journaliste au Figaro [3]. Le Granvillais, « un petit journal rouge [...] rédigé (quand il est rédigé) par des exilés, des communards de Jersey » [3] avait publié des articles de Grard, auparavant rédacteur à La Digue de Cherbourg, ridiculisant le vice-amiral Penhoat, préfet maritime de Cherbourg [2].

Le 24 septembre 1938, le journal dénonce l'arrivée d'une quantité formidable de main d'œuvre étrangère » au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans laquelle il ne voit que « la lie des hors-la-loi, des sans travail, des interdits de séjour, les Juifs de Pologne, de Russie, du Maroc, etc., ceux dont les noms illustrent les faits divers de la presse par leurs crimes » et qui trouvent « dans cette période de décadence, un terrain propice au déchaînement de leurs passions, au développement de leurs tares raciales et à la diffusion de leurs théories internationales » [2]. La voie étant ouverte à l'antisémitisme, le journal renchérit le 1er octobre avec un article d'Abel Gaboriaud, initialement publié dans L'Ère nouvelle : « Les Juifs qui sont venus chez nous, invoquant l'asile, se sont livrés à un travail lent, persévérant mais ardent, pour renverser toutes nos hiérarchies, nos disciplines et nos valeurs et pour leur substituer l'anarchie qu'ils auront créée, leur hiérarchie et leur valeur »[2].

Le 21 septembre 1940, notable exception, » Camille » (Édouard Lurienne, ancien rédacteur en chef) revient à la une avec un article intitulé « L'épuration continue » dans lequel il dénonce la préparation des lois raciales du gouvernement de Vichy [2].

Racheté par Georges Goueffic en octobre 1942, Le Granvillais cesse de paraître le 2 juin 1944 pour renaître sous le nom du Renouveau, le 25 août 1944, puis de L'Essor de la Manche le 27 avril 1945.

Face à l'échec de ces titres, et au classement sans suite des accusations de collaboration contre Le Granvillais et Georges Goueffic, un nouvel hebdomadaire paraît en décembre 1948 sous le titre Le Républicain de la Manche.

Consultation

La bibliothèque municipale de Granville possède sa collection complète. À Saint-Lô, les Archives départementales de la Manche disposent d'une collection bien fournie. À Paris, la Bibliothèque nationale ne réunit que quelques exemplaires.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Françoise Poggioli, Bibliographie de la presse française - 50. Manche, Bibliothèque nationale, Paris, 1970.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Le Didac'doc, n° 56, février 2015.
  3. 3,0 et 3,1 Le Figaro, 26 juin 1873.

Lien interne