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Lande de Lessay

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La lande de Lessay est un site remarquable de la Manche, situé au sud de Lessay.

Description

C'est une vaste étendue de terre de faible relief et de pauvre végétation. Elle couvre environ 5 000 hectares [1]. Il n'y pousse que des ajoncs, de la bruyère et une maigre herbe rase.

Elle est traversée sur toute sa longueur par la route menant à Coutances en une impressionnante ligne droite, sur 11 kilomètres [2].

La lande de Lessay est une Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et fait partie du réseau Natura 2000. On y trouve notamment l'azuré des mouillères.

Une importante foire, créée au XIIIe siècle par les moines bénédictins de l'abbaye de Lessay [2], la Sainte-Croix, s'y tient chaque année, en septembre.

L'écrivain Jules Barbey d'Aurevilly a fait de la lande de Lessay, « la terrible lande », le cadre de plusieurs de ses romans. Il la décrit remarquablement dans L'Ensorcelée (1852)... « sans l'avoir jamais vue » [3] :

« La lande de Lessay est une des plus considérables de cette portion de Normandie qu'on appelle la presqu'île du Cotentin. (...) Placé entre La Haye-du-Puits et Coutances, ce désert normand, où l'on ne rencontrait ni arbres, ni maisons, ni haies, ni traces d'hommes ou de bêtes que celles du passant ou du troupeau du matin dans la poussière, s'il faisait sec, ou dans l'argile détrempée, s'il avait plu, déployait une grandeur de solitude et de tristesse désolée qu'il n'était pas facile d'oublier. La lande, disait-on, avait sept lieues de tour. Ce qui est certain, c'est que, pour traverser en droite ligne, il fallait à un homme à cheval, et bien monté, plus d'une couple d'heures. Dans l'opinion de toute le pays, c'était un passage redoutable... »
« Si l'on en croyait les récits des charretiers qui s'y arrêtaient, la lande de Lessay était le théâtre des plus singulières apparitions. Dans le langage du pays, "il y revenait". Pour ces populations... braves et prudentes, qui s'arment de précautions et de courage contre un danger tangible et certain, c'était là le côté sinistre et menaçant de la lande, car l'imagination continuera... la puissante réalité. »

Louis Beuve, lui aussi, a chanté cette terre dans son poème La Graind Lainde de Lessay (1902).

Faune

  • Un petit lépidoptère, l'azuré des mouillères, y a été découvert en 1992 et fait l'objet d'un suivi depuis 1996 [4].
  • Fourmis genre Myrmica scabrinodis : fourmi-hôte de l’azuré des mouillières [5]

Flore

  • Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) ou Pulmonaire des Marais : plante hôte de l’azuré des mouillières [5].

Première Guerre mondiale

Cantonnement militaire (1919).

Pendant la Première Guerre mondiale, la lande de Lessay devient un immense camp militaire, où sont regroupés jusqu'à 20 000 soldats [6]. Dès 1915, les 136e et 336 e régiments d'infanterie y séjournent, suivis par des troupes américaines et 1 800 Polonais [6].

Situation

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Notes et références

  1. Anselme-Laurence, « La Manche à vol d'oiseau », L'illustration économique et financière, numéro spécial « La Manche », 28 août 1926
  2. 2,0 et 2,1 « Les Guides bleus : Normandie », Librairie Hachette, 1921, p. 364.
  3. Jean Canu, Barbey d'Aurevilly, éd. Robert Laffont, 1965, p. 229
  4. Maxime Jouin, « Suivi de l'azuré des mouillères et de sa plante hôte dans les landes de Lessay », GPN, juillet-août 2011.
  5. 5,0 et 5,1 « Manche : des bénévoles recherchés pour compter les œufs d’un papillon », La Presse de la Manche, site internet, 20 août 2019 (lire en ligne).
  6. 6,0 et 6,1 Michel Hébert, La Guerre de 14-18 et le rôle de la Normandie dans le conflit, éd. Charles Corlet, 2008.

Lien externe