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Jules Leménicier

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Jules Leménicier, né à Sainte-Mère-Église le 24 décembre 1891 et mort dans la même commune le 6 juin 1944, est une personnalité de la Manche, quincailler.

Biographie

Il est le fils de Jules Leménicier et d'Augustine Lebréquier, quincaillers à Sainte-Mère-Église. Issu du recrutement de la classe 1911 [1], il est mobilisé et participe au conflit de la Première Guerre mondiale. Le 6 août 1918, il est cité à l'ordre de son régiment pour action d'éclat : « Agent de liaison remarquable par sa bravoure et son sang-froid, s'est particulièrement distingué aux combats des 8 et 9 juillet 1918. En accomplissant parfaitement sa mission sous les tirs de mitrailleuses et d'artillerie les plus violents » [1].

Distinction

  • Croix de Guerre, Étoile de bronze [1].

Première victime civile des combats de juin 1944

Nous sommes le 6 juin 1944 à l’aube. Quelques heures plus tôt, des parachutistes américains ont occupé sans coup férir le bourg de Sainte-Mère-Église abandonné par les artilleurs allemands de Fauville. La nuit a été calme et, contrairement à ce qu’on peut voir dans Le Jour le plus long, on n’a pas entendu un coup de feu.

Mais, à 8 h 15, l’artillerie allemande se déchaîne sur la bourgade, qu’elle pilonne durant plus de quarante-huit heures, causant la mort d’une quarantaine de personnes dans la population civile. La première de ces victimes s’appelle Jules Leménicier, fauché dans son magasin de quincaillerie de la route nationale. Le malheureux commerçant est tué sur le coup vers 9 h. Le même obus blesse grièvement le coiffeur René Jamard, un Saint-Lois de quarante-et-un ans, qui décédera peu après.

Jules Leménicier est, lui, un enfant du pays. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il est fort connu à Sainte-Mère-Église, où sa femme est épicière. Sa famille est rudement éprouvée car, le lendemain, sa belle-sœur, madame Omer Leménicier (1894-1974) est très grièvement blessée au visage. Par la suite, elle doit subir une vingtaine d’opérations. Nous devons ces renseignements inédits à un témoin survivant de ces tragiques événements, Raymond Paris, de Sainte-Mère-Église. Alors âgé de vingt ans, il se trouve aux côtés de Jules Leménicier quand ce dernier est tué. Il n’échappe lui-même que de justesse à la mort.

L'évocation du souvenir de Jules Leménicier est un hommage à la mémoire de tous ces anonymes qui, chez nous, payèrent de leur vie la libération de la Manche. Ils sont, on le sait, des milliers. Et Jules Leménicier est vraisemblablement le premier à succomber aux combats du 6 juin 1944.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 AD50, Registre Matricules Cherbourg, classe 1911 (1 R 1/155 - 1 R 1/159), page 10/70, matricule au recrutement n° 1257 (lire en ligne).

Article connexe

Source

René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, ISBN 2914541171.