Actions

« Histoire du département de la Manche » : différence entre les versions

De Wikimanche

m (+cat)
(ajout reunification)
Ligne 23 : Ligne 23 :
Le tourisme et le développement de la plaisance sont donc des cartes essentiels de l'avenir économique de la Manche. Mais l'avenir est aussi du côté de la valorisation d'une filière agroalimentaire de haute qualité environnementale axée sur les AOC et les terroirs ainsi que d'une filière conchylicole et ostréicole dont le développement exige un environnement marin préservé. De même, le futur développement du fret portuaire à Cherbourg et à Granville est envisageable dans le cadre de coopérations économiques à l'échelle régionale normande : pour stimuler ce nouvel essor économique et dynamiser ses territoires le département de la Manche sera peut-être amené un jour prochain à faire partie d'un ensemble régional plus vaste que la seule petite Basse-Normandie...
Le tourisme et le développement de la plaisance sont donc des cartes essentiels de l'avenir économique de la Manche. Mais l'avenir est aussi du côté de la valorisation d'une filière agroalimentaire de haute qualité environnementale axée sur les AOC et les terroirs ainsi que d'une filière conchylicole et ostréicole dont le développement exige un environnement marin préservé. De même, le futur développement du fret portuaire à Cherbourg et à Granville est envisageable dans le cadre de coopérations économiques à l'échelle régionale normande : pour stimuler ce nouvel essor économique et dynamiser ses territoires le département de la Manche sera peut-être amené un jour prochain à faire partie d'un ensemble régional plus vaste que la seule petite Basse-Normandie...


Il est évident que ce nouvel ensemble auquel pourrait appartenir la Manche au regard des réalités "géo-historiques" rapidement exposées ci-dessus ne peut être qu'une région Normandie étendue aux cinq départements normands dont fait partie sans aucune contestation possible le département de la Manche.
Il est évident que ce nouvel ensemble auquel pourrait appartenir la Manche au regard des réalités "géo-historiques" rapidement exposées ci-dessus ne peut être qu'une région Normandie étendue aux cinq départements normands dont fait partie sans aucune contestation possible le département de la Manche. Mais cette "réunification" est encore loin de faire l'unanimité tant est grande la crainte des manchots d'être délaissés au profit d'un triangle Caen-Rouen-Le Havre.


[[Catégorie:Histoire de la Manche|*]]
[[Catégorie:Histoire de la Manche|*]]

Version du 1 juin 2007 à 23:35

Source originale : Wikipédia

Peuplée à l'origine des peuples Celtes, les Unelles et les Abrincates, le futur territoire départemental de la Manche fut d'abord envahi par les Romains dont les légions furent victorieuses des troupes de Viridorix (-56). Ces territoires et leurs populations deviennent dès lors "gallo-romains". Au IVème siècle après JC avec la christianisation de l'empire romain, apparaissent les diocèses d'Avranches et de Coutances dans le cadre de la réforme administrative de la Seconde Lyonnaise dont les frontières sont déjà celles, à peu de chose près, de la future Normandie ducale.

Aux époques mérovingienne et carolingienne, ces territoires appartiennent à la Neustrie, partie occidentale de l'empire Franc, sur la marche de Bretagne. Avec la crise de l'Etat carolingien du IXème siècle surviennent de nouveaux envahisseurs : les Bretons annexent les deux diocèses mais en sont chassés par les Normands à partir de 933 : ces derniers, originaires de la Norvège, s'installent tout particulièrement dans le Nord Cotentin.

Les deux diocèses "manchots" sont alors rapidement intégrés dans le duché de Normandie puis avec la conquête de l'Angleterre du Duc Guillaume le Bâtard dit le "Conquérant", ils appartiendront à un ensemble plus vaste qui s'étendra au XIIème siècle, sous la dynastie des Plantagenêts du Sud de l'Ecosse aux Pyrénées : de cette époque qui fut un âge d'or datent le rayonnement de l'abbaye du Mont Saint-Michel ou l'installation d'une dynastie normande originaire du Cotentin sur le trône de la Sicile.

Au cours de la guerre provoquée par le Roi de France Philippe II Auguste dans le but de récupérer la moitié occidentale de son Royaume alors dans les mains de Jean Sans Terre, l'héritier malheureux de "l'empire Plantagenêt", la Normandie, pièce maîtresse de cet ensemble féodal est définitivement annexée au royaume de France en 1204, à l'exception des îles Anglo-Normandes qui perpétuent jusqu'à aujourd'hui dans leurs institutions particulières le souvenir de la Normandie ducale. A cette occasion, la cathédrale de Coutances est reconstruite en style français mais dotée d'une extraordinaire tour lanterne ou phare visible de la mer qui symbolise le maintien de la juridiction de l'évêque de Coutances sur les îles ; autorité qui se maintiendra jusqu'au XVIIème siècle.

La guerre de Cent ans éprouve tout particulièrement les deux diocèses "manchots" : la ville de Saint-Lô, alors l'une des toutes premières places de foire de Normandie est ravagée par les chevauchées anglaises tandis que le Mont Saint-Michel en résistant devient l'un des premiers symboles du sentiment national français en construction. Malgré le retour à la paix après la victoire des troupes françaises à Formigny (1452), le futur territoire départemental est encore ravagé par les bandes militaires stipendiés dans le cadre de la guerre de la Ligue du Bien public (1476).

La fin du XVème siècle et le début du XVIème offrent une belle période de reprise et de prospérité économique qui font déjà connaître au loin les produits laitiers du Cotentin. Mais les Guerres de religion du XVIe siècle entre les protestants de Montgomery et les catholiques de Matignon, la révolte des va-nu-pieds en 1639 contre une fiscalité écrasante, la "seconde guerre de Cent ans" que se livrent sur la mer la France et l'Angleterre, du règne de Louis XIV aux guerres napoléoniennes en passant par la Révolution et la révolte de la chouannerie (fin de la "virée de Galerne" au siège de Granville, 1793) entravent durablement l'activité économique de la région. Néanmoins, la rivalité maritime avec l'Angleterre engendre une forte activité maritime axée sur la pêche à la morue voire la participation ponctuelle au commerce triangulaire avec les Antilles en temps de paix et une activité corsaire à Granville en temps de guerre contre la course de Jersey au service de l'Angleterre : témoignage final de cette époque de tension maritime permanente, l'inauguration par Louis XVI en 1786 des travaux de construction du port militaire de Cherbourg qui finalement ne servira pas.

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir de la fusion des deux diocèses de Coutances et d'Avranches faisant partie de la province de Normandie et de la généralité de Caen. Son chef-lieu fut d'abord fixé à Coutances, puis remplacé par Saint-Lô en 1796, bien que le tribunal d'instance soit toujours à Coutances de nos jours. La ville de Coutances reprit temporairement le rôle de préfecture après la Seconde Guerre mondiale en raison de la destruction presque totale de Saint-Lô, et ce jusqu'à la reconstruction de cette dernière. A la Libération, le général de Gaulle président du GPRF nomme un commissaire de la République qui a autorité sur le département de la Manche et les quatre autres départements normands. Mais en 1956, le haut fonctionnaire Serge Antoine divise la Normandie en deux à l'occasion de la création des régions programmes d'action territoriale: le département de la Manche est alors administrativement intégré à la région de programme de Basse-Normandie.

Les XIXe et XXe siècles voient l'industrialisation du département qui garde cependant une identité profondément rurale. La métallurgie et l'industrie textile se développent: avec l'arrivée du chemin de fer,l'industrie agroalimentaire apparaît et s'exporte.

A la triste occasion de la Seconde Guerre Mondiale, l'armée allemande fortifie les côtes de la Manche à partir de 1940 avec le Mur de l'Atlantique. En juin 1944 la Bataille de Normandie se joue en partie sur la côte est du Cotentin, à Utah Beach, puis avec l'Opération Cobra. Avec de nombreuses communes détruites à 80% ou 90% (comme Saint-Lô, surnommée par Mgr Bernard Jacqueline "la Capitale des ruines"), les années 1945-1960 sont synonymes de retour des populations d'une reconstruction rapide mais pas toujours heureuse... La fin des années 1960 est aussi marquée par la spécialisation nucléaire du Nord Cotentin avec ses avantages (arrivée de populations nouvelles, emplois et technologies) et aussi ses inconvénients (pollution symbolique et visuelle ; risques liés à la radio-activité).

Mais après la récupération et la modernisation des années de la Reconstruction et l'arrivée de la crise économique de la fin des années 1970, le tissu industriel marqué par les premières crises de surproduction dans l'agroalimentaire et les premières fermetures et délocalisations d'usines de main d'oeuvre tend à se distendre. En outre, au cours des années 1990, le département de la Manche échappe progressivement à l'ère métropolitaine de la ville de Caen pour être de plus en plus intégrée à celle de Rennes. Malgré tout, le département a su maintenir une vitalité démographique qui tend aujourd'hui à décliner : désormais, la population de la Manche vieillit tant à cause du départ massif de ses jeunes diplômés que par l'arrivée de populations retraitées attirées par la qualité de la vie qu'offre un bocage et un littoral encore préservés.

Le tourisme et le développement de la plaisance sont donc des cartes essentiels de l'avenir économique de la Manche. Mais l'avenir est aussi du côté de la valorisation d'une filière agroalimentaire de haute qualité environnementale axée sur les AOC et les terroirs ainsi que d'une filière conchylicole et ostréicole dont le développement exige un environnement marin préservé. De même, le futur développement du fret portuaire à Cherbourg et à Granville est envisageable dans le cadre de coopérations économiques à l'échelle régionale normande : pour stimuler ce nouvel essor économique et dynamiser ses territoires le département de la Manche sera peut-être amené un jour prochain à faire partie d'un ensemble régional plus vaste que la seule petite Basse-Normandie...

Il est évident que ce nouvel ensemble auquel pourrait appartenir la Manche au regard des réalités "géo-historiques" rapidement exposées ci-dessus ne peut être qu'une région Normandie étendue aux cinq départements normands dont fait partie sans aucune contestation possible le département de la Manche. Mais cette "réunification" est encore loin de faire l'unanimité tant est grande la crainte des manchots d'être délaissés au profit d'un triangle Caen-Rouen-Le Havre.