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C’est ainsi qu’avec ses comparses, les commissaires Ponceau et Demarty, de Cherbourg, Decarreaux, de Rouen, entre autres, il mène des enquêtes, participe au démantèlement de groupes de résistants communistes, procède à des arrestations : les [[Achille Mesnil|frères Mesnil]] dans l’affaire « Pican-Cadras »<ref>''Cherbourg-Éclair'', 12 février 1942.</ref> en février [[1942]] mais aussi les membres de la [[Alexandre Avoyne|famille Avoyne]], [[Famille Bouffay|Félix Bouffay]], les [[Maurice Lemaire (1897)| Lemaire père et fils]], lors de l’[[Gustave Jurczyszyn |« affaire Jurczyczyn »]] <ref>''Cherbourg-Éclair,  11 novembre 1942.</ref>, lors de l'été 1942, et ainsi de suite, soit au total plusieurs dizaines de résistants livrés aux nazis. Beaucoup d’entre eux seront fusillés ou mourront dans des camps de concentration.
C’est ainsi qu’avec ses comparses, les commissaires Ponceau et Demarty, de Cherbourg, Decarreaux, de Rouen, entre autres, il mène des enquêtes, participe au démantèlement de groupes de résistants communistes, procède à des arrestations : les [[Achille Mesnil|frères Mesnil]] dans l’affaire « Pican-Cadras »<ref>''Cherbourg-Éclair'', 12 février 1942.</ref> en février [[1942]] mais aussi les membres de la [[Alexandre Avoyne|famille Avoyne]], [[Famille Bouffay|Félix Bouffay]], les [[Maurice Lemaire (1897)| Lemaire père et fils]], lors de l’[[Gustave Jurczyszyn |« affaire Jurczyczyn »]] <ref>''Cherbourg-Éclair,  11 novembre 1942.</ref>, lors de l'été 1942, et ainsi de suite, soit au total plusieurs dizaines de résistants livrés aux nazis. Beaucoup d’entre eux seront fusillés ou mourront dans des camps de concentration.


À la Libération, Laniez arrêté à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et transféré à [[Saint-Lô]] est vite relâché en faisant appel aux bons souvenirs de son ancien collègue Ponceau, plus « blanc » que jamais et nouvellement promu commissaire divisionnaire de la DST à Rouen. Mis en cause par les familles des victimes, Laniez à l’issue d’un procès tenu en juin [[1946]], est acquitté du chef de trahison et s’en tire ''a minima'' d’une peine d’indignité nationale <ref>''La Presse cherbourgeoise'', 11 juin 1946.</ref>. Au désarroi des familles, s’ajoute l’amère impression qu’on n’en a pas fini avec l’esprit du pétainisme.
À la Libération, Laniez arrêté à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et transféré à [[Saint-Lô]] est vite relâché en faisant appel aux bons souvenirs de son ancien collègue Ponceau, plus « blanc » que jamais et nouvellement promu commissaire divisionnaire de la DST à Rouen. Mis en cause par les familles des victimes, Laniez à l’issue d’un procès tenu en juin [[1946]], est acquitté du chef de trahison et s’en tire ''a minima'' d’une peine d’indignité nationale <ref>''La Presse cherbourgeoise'', 11 juin 1946.</ref>. Au désarroi des familles, s’ajoute l’amère impression, confirmée par le ton du journal local qui relate l'affaire, qu’on n’en a pas fini avec l’esprit du pétainisme.


==Sources==
==Sources==

Version du 8 avril 2020 à 17:52

La Presse cherbourgeoise, 11 juin 1946.

Henri Laniez (Sylvain, Alfred) est un policier de la Manche impliqué dans diverses affaires de collaboration avec l’occupant allemand contre la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

Originaire du département du Nord, commissaire stagiaire à Comines en 1934 puis à Lambersart, Henri Laniez arrive à Cherbourg en 1937. Nommé commissaire principal aux renseignements généraux à Saint-Lô en 1941, il dépend de la brigade de Rouen (Seine-Inférieure) dite « spéciale » ou « antiterroriste ». À l’époque, les « terroristes » ci-désignés, ce sont les résistants, surtout les communistes dont Laniez s’est appliqué à dresser les listes, il y a aussi les gaullistes et tous ceux qui sont à la solde des « étrangers », les Anglais, avec en coulisses les Juifs. Laniez, lui, se plaît sans doute à croire qu’il travaille pour la France, mais c’est la « France » de Pétain-Laval à la botte du fascisme hitlérien qu’il sert.

C’est ainsi qu’avec ses comparses, les commissaires Ponceau et Demarty, de Cherbourg, Decarreaux, de Rouen, entre autres, il mène des enquêtes, participe au démantèlement de groupes de résistants communistes, procède à des arrestations : les frères Mesnil dans l’affaire « Pican-Cadras »[1] en février 1942 mais aussi les membres de la famille Avoyne, Félix Bouffay, les Lemaire père et fils, lors de l’« affaire Jurczyczyn » [2], lors de l'été 1942, et ainsi de suite, soit au total plusieurs dizaines de résistants livrés aux nazis. Beaucoup d’entre eux seront fusillés ou mourront dans des camps de concentration.

À la Libération, Laniez arrêté à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et transféré à Saint-Lô est vite relâché en faisant appel aux bons souvenirs de son ancien collègue Ponceau, plus « blanc » que jamais et nouvellement promu commissaire divisionnaire de la DST à Rouen. Mis en cause par les familles des victimes, Laniez à l’issue d’un procès tenu en juin 1946, est acquitté du chef de trahison et s’en tire a minima d’une peine d’indignité nationale [3]. Au désarroi des familles, s’ajoute l’amère impression, confirmée par le ton du journal local qui relate l'affaire, qu’on n’en a pas fini avec l’esprit du pétainisme.

Sources

Notes et références

  1. Cherbourg-Éclair, 12 février 1942.
  2. Cherbourg-Éclair,  11 novembre 1942.
  3. La Presse cherbourgeoise, 11 juin 1946.