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Henri Faugère

De Wikimanche

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Henri Faugère, né à Lanquais (Dordogne) le 6 juillet 1900, mort à Ychoux (Landes) le 21 juin 1970, est une personnalité politique de la Manche.

Haut fonctionnaire, il mène sa carrière sous divers régimes, en particulier dans la Manche comme préfet du gouvernement de collaboration de Vichy. Il est arrêté par les Allemands en 1944.

Marcel Leclerc dans son livre La Résistance dans la Manche note, dans un chapitre sur le noyautage des administrations publiques, que dès octobre 1942 : « à Saint-Lô, ce nouveau réseau est sous la direction du chef de division Endelein à la préfecture avec le concours de Jean Duriau, chef de contrôle des prix, et de Henri Liébard, ingénieur des Ponts et Chaussées. Le nouveau préfet, Henri Faugère, couvre leur activité clandestine ».

Carrière

Henri Faugère, après avoir été, entre deux guerres, sous-préfet, chef du secrétariat particulier de Georges Bonnet, ministre des Travaux publics en 1933, puis secrétaire général du Finistère et de la Seine-Maritime, est nommé préfet de le département le 12 mai 1942 [1] et arrive dans la Manche le 16 juin suivant [2].

Ayant prêté serment au maréchal Pétain, il applique les lois antirépublicaines de Vichy, les lois antijuives[3] [4] et les lois sur le STO [5]. Le 26 juin 1942, il demande au commissaire principal Henri Laniez des RG de Saint-Lô, spécialiste départemental de la collaboration policière, d’enquêter sur une tentative d’incendie de matériel allemand à Coutances [6] : l’affaire Jurczyszyn fait son chemin…

À partir de la fin de 1942, les hauts fonctionnaires du gouvernement de Vichy ont des raisons de s’inquiéter pour leur avenir : débarquement allié en Afrique française du Nord (A.F.N.), développement de l’opposition intérieure, défaite de la Wehrmacht sur le front Est en février 1943… Henri Faugère est arrêté par les troupes d’occupation le 14 mai 1944 [2] à la suite de la découverte de son nom sur une liste de 13 préfets ayant d'ores et déjà accepté de faire don de leur personne pour servir un nouveau gouvernement formé à la Libération [1] (son prédécesseur Gaston Mumber figure également sur cette liste). Il est alors éloigné au château d’Eisenberg en Tchécoslovaquie comme « personnalité otage », donc épargné de la condition terrible des détenus en camp de concentration [5].

Après la Libération, il poursuit une carrière avantageuse, contrairement à Gaston Mumber, mis à la retraite. Nommé préfet de la Charente-Maritime, il est ensuite préfet de la Loire, inspecteur général de l’administration en mission extraordinaire pour la IVe région (Bordeaux), conseiller technique auprès de Jules Moch, puis de Henri Queuille, successivement ministres de l’Intérieur en 1950, avant d’être nommé, la même année, conseiller d’État [1].

Après avoir exercé pendant deux ans la présidence de la commission régionale des Landes de Gascogne, il est, en 1966, admis à la retraite. Nommé conseiller d’État honoraire, il retire à Ychoux dont il est maire pendant un an, non sans être revenu à Saint-Lô, en ruines, pour se recueillir sur la tombe de son ami Lionel Audigier, sous-préfet de Cherbourg, tué par les bombardements dans la prison de Saint-Lô [1].

Distinctions

Sa croix de commandeur de la Légion d'honneur lui est remise le 17 mai 1956 au palais de l'Élysée.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.
  2. 2,0 et 2,1 Archives départementales de la Manche, cote 129 J, Fonds Marcel Leclerc, 1939-1987.
  3. Didac’doc n°33 « Arrestations de Juifs », Archives départementales de la Manche.
  4. Docu’Manche n°2 « Les juifs manchois dans la Tourmente, 1939-1945 », Archives départementales de la Manche, 17 avril 2018.
  5. 5,0 et 5,1 Jean- Claude Barbier.Qu’est-ce qu’un préfet déporté ? Destins contrastés des préfets de Vichy déportés., site internet (lire en ligne).
  6. Archives départementales de la Manche (la Résistance : 1580W 2/464).