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Haras national de Saint-Lô

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Vue générale.

Le haras national de Saint-Lô est un haras de la Manche, situé à Saint-Lô, avenue du Maréchal-Juin.

Les races de chevaux

Présentation au haras.

Les premières races du cheval naissent sous le règne de Louis XIV. Ces premières races portent les noms de leur robe (couleur du cheval) que l’on connait actuellement[1] :

  • la race noire : cheval noir doté d’une tête carrée avec des moustaches au niveau des naseaux, une encolure combinée, une arrière-main jumelée et la queue ancrée sur le haut de la croupe.
  • la race baie non faite pour la selle : taille plus élevée que le noir, plus ample, une tête déplaisante arquée.
  • la race grise dite aussi race du Sacre : on utilisait cette race que l’on pouvait doter d’une armure et ainsi monter en selle en temps de guerre. Cette race avait une tête légèrement forte, une encolure développée, les reins étendus une belle croupe ronde avec la queue sur le haut.

Historique

Départ pour une promenade.
Manège Hornez.

Le 17 octobre 1665, sous le règne de Louis XIV, Colbert, contrôleur général des finances, fait voter l’arrêt institutionnel des haras nationaux par le conseil du Roi. Puis, après la Révolution, en 1803, on décide de réorganiser les haras nationaux et on s’aperçoit que les ressources en chevaux provenant de la Normandie ne s’épuisent pas aussi vite que les autres ressources venant de la France entière[1].

Par décret du 4 juillet 1806, sous le règne de Napoléon, le dépôt d'étalons de Saint-Lô est promulgué, avec à sa tête M. Davaux. Le 1er octobre suivant, un convoi de 15 étalons du Haras du Pin arrive à Saint-Lô : Le Charmant (bai doré, 16 ans, 1 m. 54), L'Accompli (bai cerise, 4 ans, 1 m. 57), Le Hardi (bai doré, 5 ans, 1 m. 53), Le Gentil (bai doré, 13 ans, 1 m. 52), Le Prodige (bai cerise, 5 ans, 1 m. 64), Le Triomphant (bai cerise, 10 ans, 1 m. 59), L'Engageant (bai brun, 12 ans, 1 m. 55), Le Familier (alezan foncé, 12 ans, 1 m. 51), Le Facile (alezan doré, 12 ans, 1 m. 55), L'Ingrat (blanc argenté, 15 ans, 1 m. 56), L'Étourneau (gris pommelé, 13 ans, 1 m. 56), Le Phénix (gris pommelé, 8 ans, 1 m. 56), Le Corbeau (noir, 5 ans, 1 m. 58), Le Nègre (noir, 5 ans, 1 m. 52), Le Congo (noir, 8 ans, 1 m. 53). Le 20 octobre Le Normand (alezan brûlé, 4 ans, 1 m. 67) et Le Brillant (noir franc, 2 ans 1/2, 1 m. 58), achetés à des particuliers complètent le dépôt, de même que Le Neustrien (bai, 5 ans, 1 m. 62), acquis dans les mêmes conditions, qui arrive le 26 octobre. Début 1807, arrive Le Merle (noir, 4 ans 1/2, 1 m. 51) en provenance du Haras du Bec, et Le Libertin (bai marron, 4 ans, 1 m. 60), acheté en foire. Le haras du Pin fournit de nouveaux reproducteurs[2] :

  • le 20 avril : Le Courageux (bai clair, 4 ans, 1 m. 60), Le Commodore (bai clair, 7 ans, 1 m. 60, provenant d'un demi-sang anglais et d'une jument mecklembourgeoise), Le Brave (bai clair, 6 ans, 1 m. 52, sorti du Warwick), L'Étourdi (alezan clair, 5 ans, 1 m. 60, normand), Le Colonel (alezan fauve, 4 ans, 1 m. 57), Le Chasseur (noir, 7 ans, 1 m. 56, de race anglaise), L'Élégant (bai marron, 4 ans, 1 m. 54), et Le Neptune (bai châtain, 5 ans, 1 m. 58, issu d'un demi-sang anglais et d'une jument mecklembourgeoise)[2] ;
  • le 15 juin : L'Impérial (bai doré, 8 ans, 1 m. 60, normand) et Le Michael (bai marron, 5 ans, 1 m. 51)[2].

Ce dépôt dit aussi Haras s’installe sur les terrains et dans les bâtiments désaffectés de l’abbaye genovefine de Sainte-Croix : cours, locaux pour les trois écuries, le logement des hommes, le magasin, la forge, des communs et une large étendue de terrains encore aménagés en jardins et en cultures. Il cohabite alors la Gendarmerie, dont les officiers ont leur logement séparé, les hommes sont d'un autre côté, avec l'Intendance qui occupe d'un local, et avec la Légion d'honneur et la Caisse d'amortissement qui disposent des terre formant le clos de l'Abbaye. L'ensemble est délimité par le Champ-de-Mars, la place Sainte-Croix (alors un cimetière), la route d'Isigny et la rue des Banques. Le 22 octobre 1807, l'administration des Haras devient locataire de ces terrains, puis propriétaire par application du décret du 19 octobre 1809[2].

Sur les 30 chevaux initiaux, parmi lesquels certains proviennent de souche rare mais essentiellement normands mélangés de quelques animaux de provenance anglaise ou mecklembourgeoise, de taille petite ou moyenne, de 1 m. 51 à 1 m. 62[2], 24 sont répartis en catégorie de classe et de prix[1] (la monte est à 24 francs pour la 1re classe, 12 pour la 2e, 6 la 3e) et envoyés dans le pays pour y faire la première monte, celle de 1807[2].

Les stations de monte n’existant pas à cette époque, les étalons sont répartis chez sept éleveurs de la Manche et cinq du Calvados[1]. En 1809, il s'agit dans la Manche de M. Lecuyer (Le Désert), M. de Granval (Saint-Eny), M. de Quinéville (Quinéville), M. de La Garenne (Saint-Senier), M. Bunel (L'Isle-Manière), M. Samson (Valognes), M. Langlois (Sainte-Mère-Eglise), et dans le Calvados M. Ménage (Ellon), M. Desaffrey (Engranville), M. d'Hérouville (Litteau), M. Renoufe (Blay), M. Siméon (Saint-Germain-du-Pert). La monte rapporte 5424 fr. pour 492 juments avec 24 étalons en 1807, 7236 fr. pour 672 juments avec 37 étalons en 1808 et 7848 fr. pour 701 juments avec 34 étalons en 1809[2].

En 1812, le maintien des 3 hectares 4 ares et 39 centiares[3] à côté de l’église Sainte-Croix est définitif[1]. M. Duhaussay, directeur du dépôt, s'oppose à un projet de transfert des étalons à Torigny dans la propriété légué par M. Le Chartier de la Varinière<revname=choin/>.

L’importance du haras de Saint-Lô se renforce en 1832 avec la fermeture du haras du Bec[1].

L’arrivée de M. Dupont, directeur jusqu’en 1846, est bénéfique pour le Haras de Saint-Lô puisque ce dernier ne cesse de le faire évoluer[1].

Il commence par la fusion des différentes races de chevaux de selle à son arrivée. En 1826, il cède du terrain pour la monte militaire. En 1827, le haras est le cadre de la naissance d’un pur-sang anglais répondant au nom de Captive. En 1835, les pur-sang arabes arrivent au haras. En 1836, les premières courses au trot en France ont lieu à Cherbourg grâce aux études sur les aptitudes des trotteurs de M. Dupont et d'Ephrem Houël, sous-directeur de l’époque. Suivent en 1837 les premières courses montées et attelées. Une vacherie est créée en 1843[1].

Écuries.

En 1846, un décret impose aux haras d’acquérir des étalons ayant participé et étant qualifiés à des concours publics ou dans les courses[1].

M. Dupont est toujours à l’écoute des éleveurs et n’hésite pas à leur donner des conseils à tout niveau mais surtout sur les origines des chevaux[1].

Entre 1846 et 1848, le haras de Pompadour voulant acquérir des étalons carrossiers nomme M. De la Rocque, directeur du Haras de Saint-Lô pour cette mission. Ce dernier décède en novembre 1852 peu après la visite de Napoléon III[1].

En 1862, la réforme des haras nationaux affirme la race des trotteurs. C'est à ce moment que la loi Bocher est votée et que la réorganisation des haras nationaux est entamée.

En 1879, le dépôt de Saint-Lô est édifié avec ses 7,50 ha, le haras s’agrandit[1].

En 1882, le haras héberge 240 étalons avec ses 80 palefreniers (personnes qui s’occupent des chevaux au sein du haras) et c'est en cette année que commencent les premiers travaux de commencement (?). Ce n’est qu’en 1884 que l’administration prend place dans ces bâtiments[1].

Entre 1895 et 1945, le haras national de Saint-Lô atteint la première place parmi les 24 circonscriptions[1].

Entre 1919 et 1939, l’administration édite le code des concours de selle (le 30 janvier 1923) et décide de renforcer les concours des 3 ans et classe les équidés en 3 catégories (les lourds, les moyens et les légers) puis les classes une seconde fois mais selon leur taille au-dessus et en-dessous de 1,61 m[1].

Siège du Syndicat nationa du cob normand.

Le 6 juin 1944, la ville de Saint-Lô est bombardée par les alliés. La ville est détruite à 95 %, son haras y compris. Seuls les murs des écuries restent debout. Le terrain du haras est redonné à la ville de Saint-Lô qui attribue au haras (sa place actuelle) l’infirmerie, les carrières et des pavillons pour le personnel du dépôt après la Seconde Guerre mondiale. Les étalons du haras ont survécu aux bombardements puisqu’ils étaient répartis dans les différentes stations de la Manche. C’est également cette année que M. Laurens de Saint-Martin prend sa place en tant que directeur et défend le cheval de selle contre Paris qui voulait l’éliminer[1].

François Brohier parfait son équitation au haras dans les années d'après-guerre (1945-1950)[4].

Depuis 1995, le haras de Saint-Lô est considéré comme étant le berceau de la race du selle français[1]. Il est également celui du Cob normand dont il accueil le siège du syndicat national.

Visites

Visites guidées :
Juin et septembre : 14 h 30, 15 h 30, 16 h 30
Juillet-août : 11 h, 14 h 30, 15 h 30, 16 h 30

Tarif : 5 € (adulte), 2,50 € (6-16 ans et étudiants), gratuit (moins de 6 ans)

Les jeudis du haras

Les présentations
Les attelages

Administration

Adresse : Avenue du Maréchal Juin
CS 21509
50009 Saint-Lô Cedex
Tél. 02 33 77 88 66
Fax 02 33 77 48 34
Courriel : celine.langlinay@haras-nationaux.fr

Bibliographie

  • Lenormand, « Le haras de Saint-Lô », mémoire de l'École normale d'instituteurs de la Manche, manuscrit, 167 pages, cité dans Annales de Normandie, 4e année , n° 2, mai 1954.

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 et 1,16 Gérard Guillotel, Les Haras nationaux, 3 volumes, Lavauzelle, Paris, 1986.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Choin, 1912
  3. dont 74 a. 22 ca., pour les cours et bâtiments, 76 a. 61 ca., pour les jardins des officiers, 32 a. 68 ca., pour les jardins des palefreniers, 1 ha., 20 a., 88 ca., en herbages et labours.
  4. [1]

Lien externe