« Gerfleur » : différence entre les versions
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Version du 17 mars 2013 à 13:24
La Gerfleur est une rivière côtière de la Manche.
Elle a sa source près du Hameau Gauthier à La Haye-d'Ectot, puis passe sur le territoire de Barneville-Carteret où elle se jette dans le havre de Carteret.
Son débit moyen est de 480 litres / seconde. De fortes pluies conjuguées à de grandes marées peuvent provoquer des crues.
La Gerfleur a temporairement donné son nom à Barneville-sur-Gerfleur, ancienne appellation alternative de Barneville-sur-Mer.
Hydronymie
Attestations directes
- super aquam Jor fluctum 1026/1027 [1].
- Gerefleur R[iviere] 1689 [2], 1719 [3], 1780 [4], 1753/1785 [5].
- Gérefleur 1828 [6].
- Ruisseau de Gerfleur 1825/1866 [7].
- la Gerfleur 1880 [8], 1961 [9], 2007 [10].
Attestations indirectes
Elles se limitent à une ancienne forme alternative de Barneville-sur-Mer :
- Barneville-sur-Gérefleur 1828 [6].
Étymologie
Albert Dauzat [11] qualifie laconiquement cet hydronyme d'obscur, renvoyant sans enthousiasme aux noms de la Gère (Charente-Maritime) et du Gier (Loire), qu'il rattache à l'élément pré-latin bien connu °gar- « pierre », « rocher ». Les attestations anciennes du nom de la Gerfleur, latinisé en Jor fluctum vers 1026/1027, puis noté sous la forme romane Gerefleur du 17e au 19e siècle, n'incitent pas à aller dans ce sens : on attendrait ici une forme normano-picarde, telle que °Guerefleur ou °Garefleur. Dauzat ne dit par ailleurs rien de l'élément -fleur, dont on ne sait s'il le juge évident ou également obscur. Quant aux autres spécialistes, y compris Ernest Nègre [12], François de Beaurepaire et René Lepelley, ils n'éclairent pas davantage la situation : le premier ne mentionne même pas l'hydronyme, et les deux autres ne commentent que l'élément -fleur [13],[14].
En tout état de cause, le nom de Gerfleur semble bien d'origine anglo-saxonne (plutôt qu'anglo-scandinave).
L'élément -fleur
En ce qui concerne la finale -fleur, fréquente en Normandie, il y a hésitation entre une origine scandinave, anglo-scandinave et anglo-saxonne. Divers arguments d'ordre phonétique font préférer, dans la plupart des cas, l'appellatif anglo-saxon flēot « estuaire, bras de mer, ruisseau ». Pour la discussion à ce sujet, se reporter à la page Élément -fleur, où les différentes hypothèses sont comparées et évaluées. Dans le cas de la Gerfleur, qui se jette dans la Manche par l'intermédiaire du havre de Carteret, les deux sens de « ruisseau » et d' « estuaire » conviennent.
L'élément Ger-
La forme Jor du 11e siècle, devenue Ger(e)- par la suite, incite à établir un parallèle avec les attestations anciennes des noms de la commune de Jobourg (Jorborch 12e s., Jorborc 1180) et de Jerbourg à Guernesey (Gierebourc 1346), que François de Beaurepaire identifie à un type toponymique anglo-saxon attesté en Angleterre par Yarborough Camp (Lincolnshire; Gereburg 1086, Ierburc ~1115), ainsi que plusieurs Arbury (Berkshire, Lancashire, Warwickshire) [15].
Divers
- La Mère Denis y avait son lavoir.
Notes et références
- ↑ Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 182, § 58.
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ Guillaume de l’Isle, Carte des Provinces du Maine et du Perche, Paris, 1719.
- ↑ Anonyme, Plan des Départemens de Caen Bayeux et Saint Lo suivant la Marche que les Ambulants Tiennnent lors de Leurs Recouvremens [de la taille], 1780 [BNF département Cartes et plans, GE AA-3798 (RES)].
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ 6,0 et 6,1 Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 386.
- ↑ Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
- ↑ Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 13a.
- ↑ Marie Fauroux, op. cit., p. 501a.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25.000.
- ↑ Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klincksieck, Paris, 1978, p. 49.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, t. II et III, 1991.
- ↑ François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 46.
- ↑ René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes, éd. Christine Bonneton, 1999, p. 93-94.
- ↑ François de Beaurepaire, op. cit., p. 142-143.