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Albert Dauzat <ref>Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, ''Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France'', Klincksieck, Paris, 1978, p. 49.</ref> qualifie laconiquement cet [[hydronyme]] d'obscur, renvoyant sans enthousiasme aux noms de la Gère (Charente-Maritime) et du Gier (Loire), qu'il rattache à l'élément pré-latin bien connu °''gar-'' « pierre », « rocher ». Les attestations anciennes du nom de la Gerfleur, latinisé en ''Jor fluctum'' vers 1026/1027, puis noté sous la forme romane ''Gerefleur'' du 17{{e}} au 19{{e}} siècle, n'incitent pas à aller dans ce sens : on attendrait ici une forme [[Traits normano-picards|normano-picarde]], telle que °''Guerefleur'' ou °''Garefleur''. Dauzat ne dit par ailleurs rien de l'élément ''[[Élément -fleur|-fleur]]'', dont on ne sait s'il le juge évident ou également obscur. Quant aux autres spécialistes, y compris Ernest Nègre <ref>Ernest Nègre, ''Toponymie Générale de la France'', Droz, Genève, t. I, 1990, t. II et III, 1991.</ref>, François de Beaurepaire et [[René Lepelley]], ils n'éclairent pas davantage la situation : le premier ne mentionne même pas l'hydronyme, et les deux autres ne commentent que l'élément ''-fleur'' <ref name = NCM>François de Beaurepaire, ''Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche'', Picard, Paris, 1986, p. 46.</ref>,<ref>[[René Lepelley]], ''Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes'', éd. Christine Bonneton, 1999, p. 93-94.</ref>.
Albert Dauzat <ref>Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, ''Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France'', Klincksieck, Paris, 1978, p. 49.</ref> qualifie laconiquement cet [[hydronyme]] d'obscur, renvoyant sans enthousiasme aux noms de la Gère (Charente-Maritime) et du Gier (Loire), qu'il rattache à l'élément pré-latin bien connu °''gar-'' « pierre », « rocher ». Les attestations anciennes du nom de la Gerfleur, latinisé en ''Jor fluctum'' vers 1026/1027, puis noté sous la forme romane ''Gerefleur'' du 17{{e}} au 19{{e}} siècle, n'incitent pas à aller dans ce sens : on attendrait ici une forme [[Traits normano-picards|normano-picarde]], telle que °''Guerefleur'' ou °''Garefleur''. Dauzat ne dit par ailleurs rien de l'élément ''[[Élément -fleur|-fleur]]'', dont on ne sait s'il le juge évident ou également obscur. Quant aux autres spécialistes, y compris Ernest Nègre <ref>Ernest Nègre, ''Toponymie Générale de la France'', Droz, Genève, t. I, 1990, t. II et III, 1991.</ref>, François de Beaurepaire et [[René Lepelley]], ils n'éclairent pas davantage la situation : le premier ne mentionne même pas l'hydronyme, et les deux autres ne commentent que l'élément ''-fleur'' <ref name = NCM>François de Beaurepaire, ''Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche'', Picard, Paris, 1986, p. 46.</ref>,<ref>[[René Lepelley]], ''Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes'', éd. Christine Bonneton, 1999, p. 93-94.</ref>.
En tout état de cause, le nom de Gerfleur semble bien d'origine anglo-scandinave.
===== L'élément ''-fleur'' =====
En ce qui concerne la finale ''-fleur'', fréquente en Normandie, il y a hésitation entre une origine scandinave, anglo-scandinave et anglo-saxonne. Divers arguments d'ordre phonétique font préférer, dans la plupart des cas, l'appellatif anglo-saxon ''flēot'' « estuaire, bras de mer, ruisseau ». Pour la discussion à ce sujet, se reporter à la page [[Élément -fleur]], où les différentes hypothèses sont comparées et évaluées. Dans le cas de la Gerfleur, qui se jette dans la Manche par l'intermédiaire du havre de Carteret, les deux sens de « ruisseau » et d' « estuaire » conviennent.
===== L'élément ''Ger-'' =====


== Divers ==
== Divers ==

Version du 17 mars 2013 à 13:08

La Gerfleur est une rivière côtière de la Manche.

Elle se jette dans le havre de Carteret à Barneville-Carteret.

Son débit moyen est de 480 litres / seconde. De fortes pluies conjuguées à de grandes marées peuvent provoquer des crues.

La Gerfleur a temporairement donné son nom à Barneville-sur-Gerfleur, ancienne appellation alternative de Barneville-sur-Mer.

Hydronymie

Attestations directes

  • super aquam Jor fluctum 1026/1027 [1].
  • Gerefleur R[iviere] 1689 [2], 1719 [3], 1780 [4], 1753/1785 [5].
  • Gérefleur 1828 [6].
  • Ruisseau de Gerfleur 1825/1866 [7].
  • la Gerfleur 1880 [8], 1961 [9], 2007 [10].

Attestations indirectes

Elles se limitent à une ancienne forme alternative de Barneville-sur-Mer :

  • Barneville-sur-Gérefleur 1828 [6].

Étymologie

Albert Dauzat [11] qualifie laconiquement cet hydronyme d'obscur, renvoyant sans enthousiasme aux noms de la Gère (Charente-Maritime) et du Gier (Loire), qu'il rattache à l'élément pré-latin bien connu °gar- « pierre », « rocher ». Les attestations anciennes du nom de la Gerfleur, latinisé en Jor fluctum vers 1026/1027, puis noté sous la forme romane Gerefleur du 17e au 19e siècle, n'incitent pas à aller dans ce sens : on attendrait ici une forme normano-picarde, telle que °Guerefleur ou °Garefleur. Dauzat ne dit par ailleurs rien de l'élément -fleur, dont on ne sait s'il le juge évident ou également obscur. Quant aux autres spécialistes, y compris Ernest Nègre [12], François de Beaurepaire et René Lepelley, ils n'éclairent pas davantage la situation : le premier ne mentionne même pas l'hydronyme, et les deux autres ne commentent que l'élément -fleur [13],[14].

En tout état de cause, le nom de Gerfleur semble bien d'origine anglo-scandinave.

L'élément -fleur

En ce qui concerne la finale -fleur, fréquente en Normandie, il y a hésitation entre une origine scandinave, anglo-scandinave et anglo-saxonne. Divers arguments d'ordre phonétique font préférer, dans la plupart des cas, l'appellatif anglo-saxon flēot « estuaire, bras de mer, ruisseau ». Pour la discussion à ce sujet, se reporter à la page Élément -fleur, où les différentes hypothèses sont comparées et évaluées. Dans le cas de la Gerfleur, qui se jette dans la Manche par l'intermédiaire du havre de Carteret, les deux sens de « ruisseau » et d' « estuaire » conviennent.

L'élément Ger-

Divers

Notes et références

  1. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 182, § 58.
  2. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  3. Guillaume de l’Isle, Carte des Provinces du Maine et du Perche, Paris, 1719.
  4. Anonyme, Plan des Départemens de Caen Bayeux et Saint Lo suivant la Marche que les Ambulants Tiennnent lors de Leurs Recouvremens [de la taille], 1780 [BNF département Cartes et plans, GE AA-3798 (RES)].
  5. Carte de Cassini.
  6. 6,0 et 6,1 Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 386.
  7. Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  8. Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 13a.
  9. Marie Fauroux, op. cit., p. 501a.
  10. Carte IGN au 1 : 25.000.
  11. Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klincksieck, Paris, 1978, p. 49.
  12. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, t. II et III, 1991.
  13. François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 46.
  14. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes, éd. Christine Bonneton, 1999, p. 93-94.