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Cette compagnie de maréchaux était donc dans l'enceinte de l'abbaye, là où les "gens de robes" rendaient la justice.<br>
Cette compagnie de maréchaux était donc dans l'enceinte de l'abbaye, là où les "gens de robes" rendaient la justice.<br>
Le principal homme de cette institution religieuse n'était autre que le cardinal de MAZARIN, célèbre homme d'état (1602-1661).<br>
Le principal homme de cette institution religieuse n'était autre que le cardinal de Mazarin, célèbre homme d'état (1602-1661).<br>
Bien qu'il en toucha le revenu, ce cardinal préférait la compagnie de la cour à celle des moines. Il ne parut que très rarement en cette abbaye.
Bien qu'il en toucha le revenu, ce cardinal préférait la compagnie de la cour à celle des moines. Il ne parut que très rarement en cette abbaye.


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De la prison de la "Brigade de l'époque", il ne reste plus que le linteau ornant l’entrée sur lequel on peut lire :
De la prison de la "Brigade de l'époque", il ne reste plus que le linteau ornant l’entrée sur lequel on peut lire :


''"TREMBLEZ, TREMBLEZ DIABLES D'ENFER, AUSSITOT QU'EN PRISON ON VOUS TRAINERA, VOS BRAS SERONT LIES DE LOURDES CHAINES DE FER ET VOUS LES PORTEREZ TELS ET VOUS APPRENDREZ A CHICANER"''
''"TREMBLEZ, TREMBLEZ DIABLES D'ENFER, AUSSITÔT QU'EN PRISON ON VOUS TRAINERA, VOS BRAS SERONT LIES DE LOURDES CHAINES DE FER ET VOUS LES PORTEREZ TELS ET VOUS APPRENDREZ A CHICANER"''


La salle des aveux  est contiguë à la salle de justice et à la cellule de l'abbatiale.<br>
La salle des aveux  est contigüe à la salle de justice et à la cellule de l'abbatiale.<br>
De nombreux graffittis ornent le murs de la geôle. On remarque qu'il en existe deux niveaux. En effet, au 16ème siècle, les prisonniers portaient comme le rappelle l'avertissement vu précédemment ""… DE LOURDES CHAINES DE FER…"". Les prisonniers ainsi très limités dans leurs mouvements, ne pouvaient sculpter qu'à une petite hauteur et que des motifs très simples.
De nombreux graffitis ornent le murs de la geôle. On remarque qu'il en existe deux niveaux. En effet, au 16ème siècle, les prisonniers portaient comme le rappelle l'avertissement vu précédemment ""… DE LOURDES CHAINES DE FER…"". Les prisonniers ainsi très limités dans leurs mouvements, ne pouvaient sculpter qu'à une petite hauteur et que des motifs très simples.


Au 17ème siècle, ils deviennent libres de leurs mouvements dans les cellules, n'ayant plus à supporter les chaînes. Toutefois, la paille, ajoutée jour après jours sur le sol du cachot, entraîna l'élévation du sol. Cette litière n'était pas changée.<br>
Au 17ème siècle, ils deviennent libres de leurs mouvements dans les cellules, n'ayant plus à supporter les chaînes. Toutefois, la paille, ajoutée jour après jours sur le sol du cachot, entraîna l'élévation du sol. Cette litière n'était pas changée.<br>
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*'''La brigade de Bérigny''' (1851/1864)
*'''La brigade de Bérigny''' (1851/1864)


Le 20 mars 1851, par décision ministérielle, une brigade est créée sur le canton de Saint Clair sur l'Elle.<br>
Le 20 mars 1851, par décision ministérielle, une brigade est créée sur le canton de Saint-Clair-sur-l'Elle.<br>
Elle est implantée à Bérigny dans un ancien relais. Alors composée d'un brigadier et de quatre gendarmes, cette unité est encore une brigade à cheval.
Elle est implantée à Bérigny dans un ancien relais. Alors composée d'un brigadier et de quatre gendarmes, cette unité est encore une brigade à cheval.<br>
Le bâtiment existe toujours en bordure de l'axe Saint-Lô/Bayeux (RD 972), au lieu-dit "La Gendarmerie".<br>  
Le bâtiment existe toujours en bordure de l'axe Saint-Lô/Bayeux (RD 972), au lieu-dit "La Gendarmerie".<br>  
Le temps n'a pas effacé les matricules des chevaux gravés dans le bois des portes. Malheureusement, bien que d'époque, ces portes ont été repeintes, voilant ainsi les matricules.<br>
Le temps n'a pas effacé les matricules des chevaux gravés dans le bois des portes. Malheureusement, bien que d'époque, ces portes ont été repeintes, voilant ainsi les matricules.<br>
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En 1864, la brigade de Vaubadon (Calvados) est transférée à Balleroy (Calvados), à proximité du passage redouté. La garde de la forêt est confiée à des agents spéciaux et enfin le roulage et la circulation des piétons ayant diminué, les gendarmes de Bérigny devinrent moins indispensables. Le Gouvernement en profita pour donner satisfaction à Saint-Clair qui réclamait la brigade depuis longtemps.
En 1864, la brigade de Vaubadon (Calvados) est transférée à Balleroy (Calvados), à proximité du passage redouté. La garde de la forêt est confiée à des agents spéciaux et enfin le roulage et la circulation des piétons ayant diminué, les gendarmes de Bérigny devinrent moins indispensables. Le Gouvernement en profita pour donner satisfaction à Saint-Clair qui réclamait la brigade depuis longtemps.


LA BRIGADE REVIENT A CERISY LA FORET (1864/1885)
*'''La brigade revient à Cerisy-la-Forêt''' (1864/1885)


Par décision du 5 août 1864, le Ministre de la guerre décida que la brigade de Bérigny serait transférée à Saint-Clair. Cette décision ne reçut pas une entière satisfaction, faute de bâtiments libres, la commune de Saint-Clair ne put loger les gendarmes. La commune de Cerisy-la-Forêt qui, briguait l'honneur d'être chef-lieu de canton, profita de l'imprévoyance de sa rivale pour arrêter, au passage la brigade de Bérigny.
Par décision du 5 août 1864, le Ministre de la guerre décida que la brigade de Bérigny serait transférée à Saint-Clair-sur-l'Elle. Cette décision ne reçut pas une entière satisfaction. Faute de bâtiments libres, la commune de Saint-Clair ne put loger les gendarmes. La commune de Cerisy-la-Forêt qui, briguait l'honneur d'être chef-lieu de canton, profita de l'imprévoyance de sa rivale pour arrêter au passage la brigade de Bérigny.<br>
Elle la logea, après bien des péripéties, dans plusieurs bâtiments tous plus défectueux les uns que les autres.
Elle la logea, après bien des péripéties, dans plusieurs bâtiments tous plus défectueux les uns que les autres.<br>
Le 28 mars 1884, le gendarme RICHER est cité à l'ordre de la Légion pour avoir arrêté un cheval emporté.
LA BRIGADE EST TRANSFEREE A ST JEAN DE SAVIGNY (1885/1976)
* '''La brigade est transférée à Saint-Jean-de-Savigny''' (1885/1976)


En 1885, la commune de Saint-Clair fit de nouvelles démarches pour avoir la brigade qui se trouvait aux confins  
En 1885, la commune de Saint-Clair fit de nouvelles démarches pour avoir la brigade qui se trouvait aux confins de la circonscription. Elle réussit, mais à demi seulement, faute encore d'immeubles disponibles, les gendarmes furent installés (décision Ministérielle du 16 février 1885) le 24 juin 1885, dans la commune de Saint-Jean-de-Savigny, au  village de la Bouteillerie, distant de 800 mètres environ du bourg de Saint-Clair.<br>
de la circonscription. Elle réussit, mais à demi seulement, faute encore d'immeubles disponibles, les gendarmes furent installés (décision Ministérielle du 16 février 1885) le 24 juin 1885, dans la commune de Saint-Jean-de-Savigny, au  village de la Bouteillerie, distant de 800 mètres environ du bourg de Saint-Clair.
Depuis cette époque, la brigade a toujours occupé le même casernement.  
Depuis cette époque, la brigade a toujours occupé le même casernement.  


En cette année 1885, les cinq hommes de cette brigade (un brigadier et quatre gendarmes) sont donc installés à SAINT JEAN DE SAVIGNY. Il s'agit d'une 'BRIGADE A CHEVAL'.
En cette année 1885, les cinq hommes de cette brigade (un brigadier et quatre gendarmes) sont donc installés à Saint-Jean-de-Savigny. Il s'agit d'une 'BRIGADE A CHEVAL'.<br>
 
La maison affectée au casernement est la propriété de M. DHERMILLY Armand.
La maison affectée au casernement est la propriété de M. DHERMILLY Armand.
Un bail de 18 années est passé à compter du 24 juin de cette année. Le procès-verbal d'installation de ces gendarmes est retrouvé dans les archives de l'actuelle brigade.
Un bail de 18 années est passé à compter du 24 juin de cette année. <br>
Le 17 janvier 1887, le gendarme ORVAIN, est cité à l'ordre de la Légion pour avoir arrêté un cheval emporté.
A cette époque, la brigade  surveille les communes de : Saint-Clair-sur-l'Elle, [[Airel]], Bérigny, Cerisy-la-Forêt, [[Couvains]], [[La Meauffe]], [[Moon-sur-Elle]], [[Saint-Georges-d'Elle]], Saint-Jean-de-Savigny, [[Villiers-Fossard]].
Le 2 février 1894, le brigadier JARNO, est cité à l'ordre de la Légion pour son infatigable énergie dans la répression du braconnage.
Le 20 avril 1895, le brigadier JARNO et le gendarme LANSARD, sont cités à l'ordre de la Légion, pour avoir arrêté un cheval emporté.
Le 26 décembre 1897, le brigadier LE MANACH, est cité à l'ordre de la Légion pour recherches et arrestation de l'auteur d'un double assassinat.
Le 9 novembre 1898, le gendarme CAMELOT, est cité à l'ordre de la Légion pour sa belle conduite dans un incendie au cours duquel il a été blessé. Il reçoit pour ce fait une médaille d'honneur de 2ème classe.
 
A cette époque, la brigade  surveille les communes de : Saint-Clair, Airel, Bérigny, Cerisy-la-Forêt, Couvains, La Meauffe, Moon-sur-Elle, Saint-Georges-d'Elle, Saint-Jean-de-Savigny, Villiers-Fossard.
 
 
 
 
1901. : de brigade à cheval, cette unité devient :
'BRIGADE A PIED'
 
Un état descriptif des lieux est rédigé le 10 juin de l'année en cours.
A cette époque, le montant des travaux d'améliorations et réparations du casernement, s'élève à TROIS MILLES FRANCS, à la charge du propriétaire.
Enfin, fait remarquable par sa rareté, l'assurance locative, le ramonage des cheminées, mais surtout le drapeau en étamine de laine à remplacer en cas de besoin, sont également à la charge de M. DHERMILLY.
1903. : Nos gendarmes sont à vélo, cependant, la brigade a repris l'appellation 'BRIGADE A CHEVAL'.
 
Le 24 juin, le bail du casernement est renouvelé  pour 18 années.
 
Le 20 février 1904, le gendarme LAROSE est cité à l'ordre de la Légion pour avoir arrêté un cheval emballé attelé à une voiture sans conducteur. 
 
Le 18 décembre 1920, sur arrêté préfectoral, après délibération du conseil municipal de SAINT CLAIR SUR L'ELLE en date du 5 septembre de l'année en cours, l'échange d'une parcelle de terrain communal, estimé à 1200 francs, contre une parcelle appartenant à M. DOUCHIN, d'une valeur de 700 francs, moyennant une soulte de 500 francs, est approuvée. Cet arrêté concerne l'agrandissement des jardins de la brigade.
Un croquis sommaire de l'état des lieux est d'ailleurs établi à cet effet et joint à l'arrêté  préfectoral.
 
Le 11 mars 1921, le dossier est entériné devant Maître LEBARBENCHON, notaire à SAINT CLAIR SUR l'ELLE.
 
Entre 1921 et 1942, le casernement des gendarmes est devenu propriété du département. Ceci n'apporte cependant que peu de modifications à la brigade.
 
 
 
Le 18 juin 1940, les Allemands entrent dans St Clair qui ne sera libérée que le 17 juillet 1944 par les fantassins Américains de la 29ème Division d'Infanterie débarqués à OMAHA BEACH le 6 juin 1944.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, un char téléguidé "GOLIATH" allemand, récupéré sur le secteur de ST JEAN DE SAVIGNY est érigé en monument sur un parterre de la brigade. Celui-ci 'disparaîtra' lors du déménagement à St Clair. Il est exposé actuellement au musée des blindés de SAUMUR.
 
Par rescrit en date du 18 mai 1962, le  Pape JEAN XXIII a désigné solennellement SAINTE GENEVIEVE comme patronne de la Gendarmerie.
"…… usant de notre pleine puissance apostolique par la vertu de ces présentes lettres, d'une manière éternelle, nous établissons la vierge STE GENEVIEVE comme patronne céleste principale auprès de dieu des gendarmes français, gardiens de l'ordre public ; nous le décidons et le déclarons ……"
 
1974, naissance des deux premiers groupes d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).
 
Le mardi 09 septembre 1975, un drame bouleverse la quiétude de la brigade de SAINT JEAN DE SAVIGNY.
En effet, vers 9 heures à MOON SUR ELLE (Manche), alors qu'il s'apprêtait à raisonner seul, un individu en proie à une crise éthylique et rendu dangereux par son entourage, le gendarme JACQ, Henri, 27ans, est mortellement blessé par une décharge de fusil tirée par le forcené.
L'auteur de ce meurtre, Jean SEPVENT, ouvrier agricole, âgé de 27 ans, natif de LONGUEVILLE (Calvados), s'est constitué prisonnier quelques heures plus tard, après s'être enfui avec l'estafette de la brigade.


Le gendarme JACQ a obtenu pour ce fait, à titre posthume


-Une citation à l'ordre de l'armée par décision du 10 novembre 1975.
* 1901 -''' de brigade à cheval, cette unité devient : 'BRIGADE A PIED''''
- Une citation à l'ordre de la Gendarmerie Nationale, par arrêté du 10 novembre 1975.


Cette douloureuse affaire a défrayé la chronique de la presse, tant régionale que nationale.
Le 18 juin 1940, les Allemands entrent dans St Clair-sur-l'Elle qui ne sera libérée que le 17 juillet 1944 par les fantassins Américains de la 29ème Division d'Infanterie débarqués à OMAHA BEACH le 6 juin 1944.<br>
Quelques articles en date du 10 septembre 1975, en sont les témoins. Quelques années plus tard une promotion d'élèves gendarmes prendra le gendarme JACQ comme parrain. Elle sera nommée "PROMOTION GENDARME JACQ"


Longtemps marqués par ce drame, les militaires de la brigade de SAINT JEAN DE SAVIGNY n'en assurèrent pas moins consciencieusement leur service.
* Le mardi 09 septembre 1975, '''un drame''' bouleverse la quiétude de la brigade.
L'effectif qui était alors d'un maréchal des logis chef et de quatre gendarmes, fut renforcé. On vit l'arrivée d'un militaire supplémentaire le 1er avril 1976.
En effet, vers 9 heures à Moon-sur-Elle, alors qu'il s'apprêtait à raisonner seul un individu en proie à une crise éthylique et rendu dangereux par son entourage, le gendarme JACQ, Henri, 27ans, est mortellement blessé par une décharge de fusil tirée par le forcené.


ENFIN, LA BRIGADE ARRIVE AU CHEF LIEU DE CANTON (1976 à …)
* '''Enfin la brigade arrive au chef lieu de canton''' (1976 à …)


Le 31 mai 1976, la commune de SAINT CLAIR SUR L'ELLE, chef lieu de canton, parvient enfin à obtenir le transfert de la brigade dans ses 'murs'
Le 31 mai 1976, la commune de Saint-Clair-sur-l'Elle, chef lieu de canton, parvient enfin à obtenir le transfert de la brigade dans ses 'murs'.........

Version du 20 octobre 2007 à 07:49

Il était une fois . . . une brigade,

Il n'y a pas d'avenir sans passé . . .

La Gendarmerie, vieille institution du pays, a connu bien des noms, bien des régimes et bien des batailles . . .
Celle-ci doit son efficacité, en autre chose, à son implantation sur tous les cantons du territoire.
Le passage d'une brigade de Gendarmerie n'est pas sans laisser de traces en les lieux où elle a agi. Témoignage émouvant du vécu de nos anciens.

Voici un aperçu de l'histoire d'une brigade qui a traversé les siècles . . . la brigade territoriale de Saint-Clair-sur-l'Elle

La brigade de Saint-Clair-sur-l'Elle étend son activité sur un canton de 13.623 hectares. Implantée au Nord-Ouest de l'agglomération de Saint-Clair-sur-l'Elle, elle se situe à onze kilomètres de la ville préfecture Saint-Lô.


Les premiers témoignages, que nous avons pu recueillir quant à l'origine de cette brigade, sont le résultat de déductions et de recherches dans de nombreuses archives.

A l'origine, la Gendarmerie avait un rôle de prévôté. Elle était formée de troupes de sergents, de maréchaux, s'occupant alors des délits de gens de guerres : trahisons, désertions, malversations en matière militaire.

C'est à la fin du 14ème siècle et au début du 15ème, que ces troupes devinrent les premières compagnies de maréchaux, réglées et soldées, composées des archers (1501).

En 1514, la justice prévôtale s'étend aux gens de guerre de garnison.
En 1536, sous François 1er, la maréchaussée reçoit des attributions civiles. (Edit attribuant les crimes de grands chemins, que les auteurs soient civils ou militaires).
Sous Charles IX, en 1566, la maréchaussée est subordonnée au pouvoir judiciaire (ordonnance des moulins).
En 1660, sous Louis XIV, le roi enjoint à la maréchaussée de faire en sorte que les campagnes soient en sûreté et les grands chemins rendus libres.

C'est à cette époque que nous retrouvons les premières traces de l'implantation de la brigade. Un des éléments importants, riche en indications quant à notre histoire locale, est l'implantation sur le canton de l'abbatiale de Saint Vigor à Cerisy-la-Forêt, édifiée au XIème siècle.

Rappelons nous : La maréchaussée, en 1660, a un rôle prévôtal. De ce fait, elle est implantée dans les villes et villages de garnison.
Ainsi, dans les registres d'état civil des 16ème et 17ème siècles de Cerisy-la-Forêt, plusieurs actes de décès de Dragons sont enregistrés. Y figurent aussi quelques actes de mariages de Dragons ou de baptêmes de leurs enfants. (Ces actes ont été transcrits par M. JAVALET Henri, conservateur du musée de l'abbatiale). Ceux-ci nous permettent d'en déduire qu'un corps de cette arme existait alors en cette commune.
La maréchaussée était alors installée dans la ferme de l'abbaye.

  • La Maréchaussée à Cerisy la Forêt (16ème / 17ème siècle)

Cette compagnie de maréchaux était donc dans l'enceinte de l'abbaye, là où les "gens de robes" rendaient la justice.
Le principal homme de cette institution religieuse n'était autre que le cardinal de Mazarin, célèbre homme d'état (1602-1661).
Bien qu'il en toucha le revenu, ce cardinal préférait la compagnie de la cour à celle des moines. Il ne parut que très rarement en cette abbaye.

La salle de justice et sa cellule attenante ont traversé les siècles, subissant invasions et incendies. Celles-ci sont encore visibles de nos jours.

De la prison de la "Brigade de l'époque", il ne reste plus que le linteau ornant l’entrée sur lequel on peut lire :

"TREMBLEZ, TREMBLEZ DIABLES D'ENFER, AUSSITÔT QU'EN PRISON ON VOUS TRAINERA, VOS BRAS SERONT LIES DE LOURDES CHAINES DE FER ET VOUS LES PORTEREZ TELS ET VOUS APPRENDREZ A CHICANER"

La salle des aveux est contigüe à la salle de justice et à la cellule de l'abbatiale.
De nombreux graffitis ornent le murs de la geôle. On remarque qu'il en existe deux niveaux. En effet, au 16ème siècle, les prisonniers portaient comme le rappelle l'avertissement vu précédemment ""… DE LOURDES CHAINES DE FER…"". Les prisonniers ainsi très limités dans leurs mouvements, ne pouvaient sculpter qu'à une petite hauteur et que des motifs très simples.

Au 17ème siècle, ils deviennent libres de leurs mouvements dans les cellules, n'ayant plus à supporter les chaînes. Toutefois, la paille, ajoutée jour après jours sur le sol du cachot, entraîna l'élévation du sol. Cette litière n'était pas changée.
La conséquence de la liberté de mouvement des prisonniers, associée à l'élévation du sol est nettement visible. En effet, les dessins ou graffitis sont de plus en plus élevés, plus travaillés et expressifs.


En 1758, les patrouilles journalières à deux cavaliers sont instituées. En 1778, 800 brigades sont créées. Elle prennent l'appellation d"HOTEL DE LA MARECHAUSSEE"

1789. Cette année verra un bouleversement du pays. La maréchaussée en ressent bien entendu les conséquences tant dans son organisation que dans sa dénomination.

Le 16 février 1791, la maréchaussée devient la "GENDARMERIE NATIONALE" Elle passe de 800 à 1300 brigades.

  • La brigade de Bérigny (1851/1864)

Le 20 mars 1851, par décision ministérielle, une brigade est créée sur le canton de Saint-Clair-sur-l'Elle.
Elle est implantée à Bérigny dans un ancien relais. Alors composée d'un brigadier et de quatre gendarmes, cette unité est encore une brigade à cheval.
Le bâtiment existe toujours en bordure de l'axe Saint-Lô/Bayeux (RD 972), au lieu-dit "La Gendarmerie".
Le temps n'a pas effacé les matricules des chevaux gravés dans le bois des portes. Malheureusement, bien que d'époque, ces portes ont été repeintes, voilant ainsi les matricules.
La cellule, qui se situe toujours sur les arrières du bâtiment principal, est devenu depuis une laverie à usage familial.
De nombreux graffitis, œuvres des 'pensionnaires' de l'époque, sont remarquables dans leur spécificité ; ils ont tous un rapport avec la marine. Il s'agit de dessins représentant des bateaux, des corsaires et autres.
La raison en est simple. A cette époque, la région cerisiaise était productrice de chanvre destiné à la fabrication des cordages de bateaux.
Des marins venaient ainsi travailler dans la région et pour quelques uns, séjourner en cellule.

Le rôle principal de cette brigade, était de surveiller d'une part, la forêt domaniale de Montfiquet (Calvados), refuge de nombreux malfaiteurs, d'autre part, la route de Saint Lô / Bayeux, déjà très fréquentée bien qu'elle n'offrit alors qu'une sécurité toute relative au passage de Montfiquet.
La brigade de Bérigny eut souvent à assurer, les armes à la main, la liberté de ce passage.
En 1864, la brigade de Vaubadon (Calvados) est transférée à Balleroy (Calvados), à proximité du passage redouté. La garde de la forêt est confiée à des agents spéciaux et enfin le roulage et la circulation des piétons ayant diminué, les gendarmes de Bérigny devinrent moins indispensables. Le Gouvernement en profita pour donner satisfaction à Saint-Clair qui réclamait la brigade depuis longtemps.

  • La brigade revient à Cerisy-la-Forêt (1864/1885)

Par décision du 5 août 1864, le Ministre de la guerre décida que la brigade de Bérigny serait transférée à Saint-Clair-sur-l'Elle. Cette décision ne reçut pas une entière satisfaction. Faute de bâtiments libres, la commune de Saint-Clair ne put loger les gendarmes. La commune de Cerisy-la-Forêt qui, briguait l'honneur d'être chef-lieu de canton, profita de l'imprévoyance de sa rivale pour arrêter au passage la brigade de Bérigny.
Elle la logea, après bien des péripéties, dans plusieurs bâtiments tous plus défectueux les uns que les autres.

  • La brigade est transférée à Saint-Jean-de-Savigny (1885/1976)

En 1885, la commune de Saint-Clair fit de nouvelles démarches pour avoir la brigade qui se trouvait aux confins de la circonscription. Elle réussit, mais à demi seulement, faute encore d'immeubles disponibles, les gendarmes furent installés (décision Ministérielle du 16 février 1885) le 24 juin 1885, dans la commune de Saint-Jean-de-Savigny, au village de la Bouteillerie, distant de 800 mètres environ du bourg de Saint-Clair.
Depuis cette époque, la brigade a toujours occupé le même casernement.

En cette année 1885, les cinq hommes de cette brigade (un brigadier et quatre gendarmes) sont donc installés à Saint-Jean-de-Savigny. Il s'agit d'une 'BRIGADE A CHEVAL'.
La maison affectée au casernement est la propriété de M. DHERMILLY Armand. Un bail de 18 années est passé à compter du 24 juin de cette année.
A cette époque, la brigade surveille les communes de : Saint-Clair-sur-l'Elle, Airel, Bérigny, Cerisy-la-Forêt, Couvains, La Meauffe, Moon-sur-Elle, Saint-Georges-d'Elle, Saint-Jean-de-Savigny, Villiers-Fossard.


  • 1901 - de brigade à cheval, cette unité devient : 'BRIGADE A PIED'

Le 18 juin 1940, les Allemands entrent dans St Clair-sur-l'Elle qui ne sera libérée que le 17 juillet 1944 par les fantassins Américains de la 29ème Division d'Infanterie débarqués à OMAHA BEACH le 6 juin 1944.

  • Le mardi 09 septembre 1975, un drame bouleverse la quiétude de la brigade.

En effet, vers 9 heures à Moon-sur-Elle, alors qu'il s'apprêtait à raisonner seul un individu en proie à une crise éthylique et rendu dangereux par son entourage, le gendarme JACQ, Henri, 27ans, est mortellement blessé par une décharge de fusil tirée par le forcené.

  • Enfin la brigade arrive au chef lieu de canton (1976 à …)

Le 31 mai 1976, la commune de Saint-Clair-sur-l'Elle, chef lieu de canton, parvient enfin à obtenir le transfert de la brigade dans ses 'murs'.........