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Il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le [[27 janvier]] [[1860]], et de Julie Dubost, née à Cherbourg le [[26 février]] [[1861]].
Il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le [[27 janvier]] [[1860]], et de Julie Dubost, née à Cherbourg le [[26 février]] [[1861]].


Félix Amiot naît à Cherbourg, [[Rue Émile-Zola (Cherbourg-Octeville)|rue de la Pourdrière]] et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation. Il suit sa famille à Issy-les-Moulineaux en [[1908]]. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle ''Amiot 01''.
Félix Amiot naît à Cherbourg, [[Rue Émile-Zola (Cherbourg-Octeville)|rue de la Pourdrière]] et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation. Il suit sa famille à Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui Hauts-de-Seine) en [[1908]]. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle ''Amiot 01''.


Il se marie à Issy-les-Moulineaux le [[10 juillet]] [[1915]] avec Suzanne Rochereau et divorce le [[12 juillet]] [[1933]].
Il se marie en premières noces à Issy-les-Moulineaux le [[10 juillet]] [[1915]] avec Suzanne Rochereau ([[1892]]-). Il a 20 ans. Le couple divorce le [[12 juillet]] [[1933]]. Entre-temps, il a une liaison avec Simone Lallement (° [[1906]]), qui lui donne une fille, Anne-Marie, née le [[12 avril]] [[1931]] à Neuilly-sur-Seine (aujourd'hui Hauts-de-Seine), qui prend le nom de sa mère en [[1937]] <ref>Décédée le 15 juin 2016 à Neuilly-sur-Seine, âgée de 84 ans. </ref>.


Pendant la [[Première Guerre mondiale]], en [[1916]], il fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) <ref name=Richard>Thibault Richard, ''L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940)'', éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135. </ref>.
Pendant la [[Première Guerre mondiale]], en [[1916]], il fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) <ref name=Richard>Thibault Richard, ''L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940)'', éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135. </ref>.
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En [[1918]], il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de {{formatnum:1000}} ouvriers <ref name=Richard/>.
En [[1918]], il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de {{formatnum:1000}} ouvriers <ref name=Richard/>.


[[Fichier:PikiWiki Israel 34517 Israel Defense Forces.jpg|thumb|right|250px|Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).]]
[[Fichier:PikiWiki Israel 34517 Israel Defense Forces.jpg|thumb|right|290px|Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).]]


Dans l'entre deux guerres et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], des nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En [[1920]], c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit <ref name=Richard/>. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant {{unité|24,55|m}} d'envergure et {{unité|18,236|m}} de long, et pesant {{unité|10,2|tonnes}}, qui vole à 250 km/h <ref name=Richard/>. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable  <ref name=Richard/>. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre [[1939]] <ref name= Richard/>.
Dans l'entre deux guerres et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], des nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En [[1920]], c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit <ref name=Richard/>. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant {{unité|24,55|m}} d'envergure et {{unité|18,236|m}} de long, et pesant {{unité|10,2|tonnes}}, qui vole à 250 km/h <ref name=Richard/>. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable  <ref name=Richard/>. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre [[1939]] <ref name= Richard/>.


À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel <ref> « Coco Chanel, un parfum de mystère », ''La Liberté'', site internet, 11 janvier 2019 [https://www.laliberte.ch/dossiers/histoire-vivante/articles/coco-chanel-un-parfum-de-mystere-470751 ''(lire en ligne)''].</ref><sup>,</sup><ref> « "La Guerre du 5" : un succès aux relents de soufre », ''Le Monde'', site internet, 3 juin 2018 [https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/06/03/tv-la-guerre-du-n-5-un-succes-aux-relents-de-soufre_5308985_1655027.html ''(lire en ligne)''].</ref>.
À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel <ref> « Coco Chanel, un parfum de mystère », ''La Liberté'', site internet, 11 janvier 2019 [https://www.laliberte.ch/dossiers/histoire-vivante/articles/coco-chanel-un-parfum-de-mystere-470751 ''(lire en ligne)''].</ref><sup>,</sup><ref> « "La Guerre du 5" : un succès aux relents de soufre », ''Le Monde'', site internet, 3 juin 2018 [https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/06/03/tv-la-guerre-du-n-5-un-succes-aux-relents-de-soufre_5308985_1655027.html ''(lire en ligne)''].</ref>.


Entre [[1941]] et [[1944]], il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes.
Entre [[1941]] et [[1944]], il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes.
Hermann Göring en est le commanditaire car ministre de l'Aviation du Reich, à l'époque, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois, parue en [[2020]].
Hermann Göring en est le commanditaire car ministre de l'Aviation du Reich, à l'époque, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois, parue en [[2020]].


Il se marie en secondes noces à Paris 7 le [[30 juin]] [[1947]] avec Jeanne Blaisot.
Le [[12 décembre]] [[1943]], Félix Amiot a une fille, Marie-France <ref>Mariée à Paris, VIII{{e}} arrondissement, le 20 février 1974 avec Francis Lang ; décédée à Paris, XVI{{e}} arrondissement, le 16 février 2017, âgée de 73 ans. </ref> avec Jeanne Blaisot, avec laquelle il se marie en secondes noces le [[30 juin]] [[1947]]. Jeanne Blaisot est née le [[28 avril]] [[1906]] à Paris <ref> Archives de Paris, naissances 1906, 5 N218, n° 1095. </ref>. Elle décède à Dinard (Ille et Vilaine) le [[6 juin]] [[1998]], âgée de 92 ans. Elle a été mariée en premières noces le [[20 juin]] [[1936]] à Gomer (Pyrénées-Atlantiques) avec Joseph Lamazou-Betbeder ([[1900]]-[[1955]]) <ref>''Acte de naissance'' 1900, n° 5, Gomer (Pyrénées-Atlantiques).</ref> et en a divorcé le [[4 octobre]] [[1945]]. Son père Louis Auguste Marie Blaisot est le cousin germain du député [[Camille Blaisot]] ([[1881]]-[[1945]]), décédé à Dachau.
 
Jeanne Marie Louise Germaine Blaisot est née le [[28 avril]] [[1906]] à Paris <ref> Archives de Paris, Naissances 1906, 5 N218, n° 1095. </ref> et décède à Dinard, Ile et Vilaine le [[6 juin]] [[1998]]. Elle se marie le [[20 juin]] [[1936]] avec Joseph Gaston Roger Lamazou-Betbeder ([[1900]]-[[1955]]) <ref>''Acte de naissance'' 1900, n°5, Gomer, Pyrénées Atlantiques.</ref> et divorce le [[4 octobre]] [[1945]]. Son père Louis Auguste Marie Blaisot est le cousin germain du député [[Camille Blaisot]] ([[1881]]-[[1945]]), décédé à Dachau.


À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les [[Constructions mécaniques de Normandie]] (CMN). Il conçoit les ''Combattantes'', vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en [[1969]] sous le nom de ''[[Vedettes de Cherbourg]]''. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]].
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les [[Constructions mécaniques de Normandie]] (CMN). Il conçoit les ''Combattantes'', vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en [[1969]] sous le nom de ''[[Vedettes de Cherbourg]]''. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]].


En [[1972]], le yacht personnel de Félix Amiot, l'''Éblis'', désarmé depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer <ref>''La Presse de la Manche'', 18 mai 1972. </ref>.
En [[1972]], le yacht personnel de Félix Amiot, l'''Éblis'', désarmé depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer <ref>''La Presse de la Manche'', 18 mai 1972. </ref>.
Une de ses filles, Marie-France Amiot-Lang, née le [[12 décembre]] [[1943]], décède le [[16 février]] [[2017]] <ref> « Décès de Marie-France Amiot-Lang », ''Dans nos cœurs'', site internet [https://www.dansnoscoeurs.fr/marie-france-amiot-lang/2019327 ''(lire en ligne)''.]</ref>.


En novembre [[2019]], son gendre Francis Lang-Amiot fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School <ref> « Francis C. Amiot-Lang fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School » [https://escp.eu/news/francis-c-lang-amiot-promotion-54 ''(lire en ligne)''].</ref>.
En novembre [[2019]], son gendre Francis Lang-Amiot fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School <ref> « Francis C. Amiot-Lang fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School » [https://escp.eu/news/francis-c-lang-amiot-promotion-54 ''(lire en ligne)''].</ref>.

Version du 26 février 2021 à 19:38

Félix Amiot.

Félix Jean Louis Alexandre Amiot, né à Cherbourg le 17 octobre 1894 [1] et mort à Suresnes (Hauts-de-Seine) le 21 décembre 1974 [2], est un industriel, inventeur et chef d'entreprise de la Manche. Il est constructeur d'avions et de bateaux de pêche, de plaisance et de guerre.

Biographie

Il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le 27 janvier 1860, et de Julie Dubost, née à Cherbourg le 26 février 1861.

Félix Amiot naît à Cherbourg, rue de la Pourdrière et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation. Il suit sa famille à Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui Hauts-de-Seine) en 1908. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle Amiot 01.

Il se marie en premières noces à Issy-les-Moulineaux le 10 juillet 1915 avec Suzanne Rochereau (1892-). Il a 20 ans. Le couple divorce le 12 juillet 1933. Entre-temps, il a une liaison avec Simone Lallement (° 1906), qui lui donne une fille, Anne-Marie, née le 12 avril 1931 à Neuilly-sur-Seine (aujourd'hui Hauts-de-Seine), qui prend le nom de sa mère en 1937 [3].

Pendant la Première Guerre mondiale, en 1916, il fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) [4].

En 1918, il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de 1 000 ouvriers [4].

Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).

Dans l'entre deux guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale, des nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En 1920, c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit [4]. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant 24,55 m d'envergure et 18,236 m de long, et pesant 10,2 tonnes, qui vole à 250 km/h [4]. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable [4]. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre 1939 [4].

À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel [5],[6].

Entre 1941 et 1944, il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes. Hermann Göring en est le commanditaire car ministre de l'Aviation du Reich, à l'époque, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois, parue en 2020.

Le 12 décembre 1943, Félix Amiot a une fille, Marie-France [7] avec Jeanne Blaisot, avec laquelle il se marie en secondes noces le 30 juin 1947. Jeanne Blaisot est née le 28 avril 1906 à Paris [8]. Elle décède à Dinard (Ille et Vilaine) le 6 juin 1998, âgée de 92 ans. Elle a été mariée en premières noces le 20 juin 1936 à Gomer (Pyrénées-Atlantiques) avec Joseph Lamazou-Betbeder (1900-1955) [9] et en a divorcé le 4 octobre 1945. Son père Louis Auguste Marie Blaisot est le cousin germain du député Camille Blaisot (1881-1945), décédé à Dachau.

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les Constructions mécaniques de Normandie (CMN). Il conçoit les Combattantes, vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en 1969 sous le nom de Vedettes de Cherbourg. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du général de Gaulle.

En 1972, le yacht personnel de Félix Amiot, l'Éblis, désarmé depuis la Seconde Guerre mondiale, est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer [10].

En novembre 2019, son gendre Francis Lang-Amiot fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School [11].

Hommages

À Cherbourg, un boulevard porte son nom. On trouve aussi un mail Félix-Amiot à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Son nom est donné au grand amphithéâtre du site universitaire de Cherbourg. Cet amphithéâtre est baptisé le 16 janvier 1999, lors de la célébration des 10 ans de l'IUT Cherbourg-Manche. En présence de Jean Lemière, de Bernard Cauvin et de la famille du constructeur[12].

Bibliographie

Livre
Article

Notes et références

  1. « Acte de naissance n° 671 », Archives de la Manche, archives communales de Cherbourg, registre de l'état-civil des naissances (1894), 3E 129/312, page 181/243.
  2. « Acte de décès n° 877 - État-civil de Suresnes - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1974.
  3. Décédée le 15 juin 2016 à Neuilly-sur-Seine, âgée de 84 ans.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 Thibault Richard, L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940), éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135.
  5. « Coco Chanel, un parfum de mystère », La Liberté, site internet, 11 janvier 2019 (lire en ligne).
  6. « "La Guerre du n° 5" : un succès aux relents de soufre », Le Monde, site internet, 3 juin 2018 (lire en ligne).
  7. Mariée à Paris, VIIIe arrondissement, le 20 février 1974 avec Francis Lang ; décédée à Paris, XVIe arrondissement, le 16 février 2017, âgée de 73 ans.
  8. Archives de Paris, naissances 1906, 5 N218, n° 1095.
  9. Acte de naissance 1900, n° 5, Gomer (Pyrénées-Atlantiques).
  10. La Presse de la Manche, 18 mai 1972.
  11. « Francis C. Amiot-Lang fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School » (lire en ligne).
  12. La Manche libre, 24 janvier 1999.

Liens internes

Liens externes