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Eugène Bretel

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Eugène Bretel par Louis Bonnat (1897).

Eugène Auguste Émile Bretel, né à Portbail le 31 juillet 1842 [1] et mort à Valognes le 19 mars 1933, est un célèbre producteur de beurre de la Manche.

Biographie

Eugène Bretel est le fils d'Auguste Bretel, tourneur en bois, âgé de trente-trois ans, et d'Henriette Le Hieulle, âgée de trente-trois ans. Le 5 avril 1866, à Périers, Eugène Bretel se marie avec Maria Letourneur (1847-1924).

Il se spécialise d'abord, dès 1865 à Portbail, dans la production artisanale d'œufs et de beurre salé, qu'il exporte vers l'Angleterre. Puis, en 1871, installé à Valognes depuis deux ans, il crée avec son frère Adolphe (1840-1913) une véritable industrie de fabrication de beurre, la Maison Bretel Frères, pour profiter d'une main-d'œuvre plus importante. L'entreprise est d'abord établie sur la route de Cherbourg, puis dans la rue de Poterie, où Eugène réside à partir de 1877 [2].

En s'appuyant sur le chemin de fer (ligne Paris-Cherbourg) et les transports maritimes (Le Bretel-Frères et les Deux-Frères desservaient depuis Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue, Le Havre et Londres), ils alimentent les marchés français et étrangers. De 95 tonnes produites en 1871, ils passent rapidement à 1 840 tonnes en 1879, devenant l'une des plus grandes beurrerie au monde. Plusieurs fois récompensée lors des expositions universelles (Paris 1878, Paris 1889, Chicago 1893, Paris 1900…), l'entreprise atteint un chiffre d'affaires de 29 millions de francs-or en 1903, dont plus de 80 % à l'export.

La Maison Bretel Frères se développe en rachetant des usines dans toute la Normandie, et en ouvrant à Rennes, la Nouvelle beurrerie d'Ille-et-Vilaine, pour commercialiser du beurre breton.

À la fin du XIXe siècle, fortune faite, Eugène Bretel fait l'acquisition du château de Chiffrevast (XVIIe), à Tamerville, près de Valognes, qu'il meuble et décore avec goût.

En 1905, il est nommé conseiller du commerce extérieur.

Il meurt le 19 mars 1933 à Valognes, âgé de 90 ans [3]. Ses obsèques sont célébrées le 23 mars en l'église Saint-Malo [3].

À sa mort en 1933, l'affaire est reprise par leur neveu, Raoul Le Doux (1875-1970). Elle compte alors 17 usines. L'entreprise fusionne en 1960 avec sa filiale, l'Industrie laitière de Normandie et du Cotentin de Bricquebec pour devenir l'Industrie laitière du Cotentin Bretel Frères (ILCBF), propriété de la société américaine Carnation Company, plus connue sous le nom de Gloria. En 1972, elle est totalement absorbée par la société américaine.

Les obsèques d'Eugène Bretel sont célébrées le 23 mars 1933 en l'église de Valognes en présence de nombreuses personnalités, suivies de son inhumation au cimetière communal, dans le caveau qu'il avait fait édifier pour son épouse, décédée en 1924.

Distinctions

  • Légion d'honneur : « Officier » () ; « Chevalier » () [4]
  • Mérite agricole
  • Dragon d'Annam

Notes et références

  1. Naissance : « Acte n° 72 » — Archives de la Manche ­— (NMD) Portbail 1838-1842 (3E 412/11) — Vue : 304/321
  2. « Décès de M. Eugène Bretel », Le Journal de l'arrondissement de Valognes, 25 mars 1933.
  3. 3,0 et 3,1 Le Figaro, 22 mars 1933.
  4. Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (LH//359/48) (consulter en ligne)

Article connexe

Sources

  • « Les Bretel et l'industrie beurrière », La Presse de la Manche, 7 septembre 2006
  • « L'industrie beurrière en Normandie. Une grande marque », dans La Manche, supplément de L'Illustration économique et financière, 28 août 1926 (lire en ligne).