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Edmé Charles Louis Le Paige

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Portrait d'Edmé Charles Louis Le Paige réalisé par Louis Loir.

Edmé, Charles, Louis Le Paige, dit le baron d’Orsenne, né à Ducey le 25 juin 1772 et mort à Avranches le 22 décembre 1855, est un militaire de la Manche.

Engagé parmi les volontaires nationaux, il prit part aux campagnes militaires sous l’Empire.

Biographie

Edmé Charles Louis Le Paige naît au château de Ducey, l’ancienne propriété des Montgommery[1]. Il est le fils de d'Edme Claude Le Paige Dorsenne et de Suzanne Louise Foisil[2].

Après des études à Avranches, le jeune Le Paige s’engage en 1791 dans le 1er bataillon des volontaires nationaux des Côtes-du-Nord comme simple soldat [1], répondant à l'appel de la “Patrie en danger”. Il est nommé caporal le 30 août 1791.

Un an après son mariage avec une de ses cousines, il est grièvement blessé en 1795. Amputé d’un bras, il quitte l’armée pour s’occuper d’un commerce de draps[1].

Mais il reprend du service en 1800. Il prend alors du galon. Il est capitaine au camp de Boulogne en 1804 et chef de bataillon en 1808. On lui confie alors le commandement du 1er régiment des voltigeurs de la garde du roi d’Espagne, Joseph [1].

Promu chevalier de la Légion d’honneur en 1809, il est fait baron de l'Empire par lettres patentes du 3 juin 1811[2]. Colonel-major en 1813, il reçoit de l’Empereur le commandement d’un régiment de ses grognards [1].

Le 20 avril 1814, le baron d'Orsenne assiste aux adieux de Napoléon à la garde nationale à Fontainebleau et au départ de l'Empereur à l'Ile d'Elbe.

Le comte d’Orsenne assure Louis XVIII de son zèle et de son dévouement, mais, dès le retour de l’île d’Elbe, il se rallie sans hésiter à l’Empereur et prend part à la campagne du Nord sous les ordres du général Cambronne [1]. Avec ses tirailleurs, il se trouve au premier rang du dernier carré de Waterloo, où il est blessé au combat et perd son bras gauche.

Là se situe une énigme historique. Longtemps, le bruit court qu’il a lui-même prononcé le célèbre mot attribué à son général qui, on le sait, se défend de l’avoir prononcé en réponse à son adversaire anglais[1]. Mais « d'Orsenne qui avait fait cette confidence à ses amis n'a jamais voulu enlever à son chef l'honneur d'avoir dit le mot à ceux qui se trouvaient en face » [3].

Le 30 décembre 1815, le baron d'Orsenne prend sa retraite et se retire à Avranches. Il est maréchal de camp honoraire, commandeur de la Légion d'honneur, et chevalier de Saint-Louis.

En 1850, quand le prince-président vient inaugurer l’hôtel de ville d’Avranches, il tient à rendre visite à l’ancien colonel de la garde impériale qui, presque octogénaire, a encore belle prestance. On ignore si le futur Napoléon III reçoit des confidences de son hôte sur le véritable auteur du mot de Cambronne.

Le colonel d’Orsenne vécut encore cinq ans jusqu’en 1855 en s’occupant de la condition des jeunes ouvriers de la ville [1], fondant un prix de vertu : il lègue par testament une somme de 300 fr à la ville pour récompenser chaque année un jeune de 17 à 24 ans méritant par son travail et sa conduite [4].

Il meurt à l'âge de 83 ans et demi, au 21 rue de la Constitution[2].

Il a pour descendance[4] :

  • Symphor-René-Ferdinand Le Paige, baron Dorsenne, négociant à Ardres (Pas-de-Calais). Il a un fils, Symphor Le Paige Dorsenne, employé au ministère de la Guerre,
  • Louise-Justine-Victoire Le Paige, épouse d’Édouard Voisin, docteur en médecine. Leurs enfants sont Symphor-Paulin-Louis Voisin, propriétaire aux Biards et Charles-Marie Voisin, propriétaire à Antrain.

Hommage

À Avranches, la rue du baron-d'Orsenne célèbre sa mémoire.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 René Gautier (dir.), Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 3, éd. Eurocibles, Marigny.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Alfred de Tesson, « Barons et Chevaliers du premier Empire : Lepaige Dorsenne », Revue de l'Avranchin, 1906, p. 243. (lire en ligne)
  3. Alphonse Osmond, En flânant dans les rues d'une petite ville, impr. Oberthur, Rennes, 1948.
  4. 4,0 et 4,1 Intermédiaire des chercheurs et curieux, 10 juillet 1905, p. 29.