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Chapelle des marins (Saint-Vaast-la-Hougue)

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Chapelle des marins
Procession autrefois
Superposition des cadastres de 1829 et 2022, centrée sur la chapelle. On a surligné en rouge l'ancienne église.

La chapelle des marins est un édifice catholique de la Manche, situé à Saint-Vaast-la-Hougue.

Histoire

Son abside circulaire et le chœur romans datent du XIe siècle. Les autres parties de l'église sont ajoutées au fil des siècles de façon disparate. L'église voit la construction en 1704 d'une fortification autour de son cimetière; sept canons y sont installés pour servir en cas d'attaque anglaise [1]. En 1729 [1], du côté sud, est édifiée une tour carrée coiffée d'une modeste flèche qui fait office de clocher. Un cimetière marin entoure l'église sur trois côtés mais il est partiellement saccagé lors de la Révolution. Ce cimetière est abandonné en 1805 du fait de son étroitesse. Les tombes actuelles proviennent du site de Rideauville. Pendant la Révolution, les autorités songent à transformer l'église en caserne pour les soldats, mais ces derniers refusent de s'y installer. Après la Révolution, l'abbé Levéel fait construire une sacristie et un bas-côté sud à la nef. Il fait aussi reconstruire une chapelle; son successeur, l'abbé Estard, poursuit les travaux en réédifiant la chapelle du Saint-Sacrement, qu'il consacre à la Vierge. Il ajoute un bas-côté à la nef.

Charles de Gerville visite le sanctuaire en juin 1819 :

« Dans un terrein [sic] plat, tout près de la mer [2], à peu près entre la Hougue et Tatihou. Deux beaux points de vue. Au delà vers Tatihou, on n'apperçoit [sic] qu'une vaste étendue de mer. Quand on se rapproche de la Hougue, les côtes du Bessin bornent l'horison [sic]. Au delà de la Hougue, la vue des terres qui bordent la baye dans tout son vaste contour offre un coup d'œil charmant.
L'extérieur de l'église n'annonce pas beaucoup pour une paroisse aussi populeuse. Cependant la nef toute insignifiante qu'elle paroit est trop large pour ne pas avoir de bas-côtés.
Le petit clocher avec son sommet couvert en ardoise est à peu près central.
Le chœur entouré de corbeaux grotesques est terminé par une abside arrondie, annonce bien plus d'ancienneté que la nef. L'abside est terminée par un contrefort plat, percé d'une petite fenêtre romane. Ce chœur est très court et voûté.
Le portail ouest me semble du 13e siècle autant que j'en puis juger par son ensemble (en carreau) et les chapiteaux des six petites colonnes qui le soutiennent, 3 de chaque côté. Une croix fleurie se voit en relief dans le remplissage de ce portail.
Cinq arches de chaque côté de la nef en séparent le centre des bas-côtés. Elles sont supportées par des colonnes cylindriques du même temps que le portail.
Chœur voûté. Voûte basse écrasée et entièrement ruinée ainsi que ces colonnes qui la soutiennent [3].
Na. [4] : Un vieux chapiteau renversé sur un mur à l'entrée du cimetière à gauche près du portail. » [5]

Dans les années 1820, l'abbé Despin fait voûter le bas-côté nord et percer une arcade entre celui-ci et la chapelle de la Vierge. L'abbé Jouan, qui lui succède, fait construire une tribune à l'intérieur, au-dessus du portail principal. En 1848, la flèche de l'église s'effondre à cause d'une tempête.

En 1862, la municipalité constate l'état de dégradation dans laquelle se trouve la chapelle qui ne permet plus la célébration du culte (elle a même servi d'écurie). L'édifice est transformé en chapelle consacrée à la Vierge et seul son chœur roman est conservé [1].

La chapelle est bénie le 28 août 1864 [1] par Mgr Bravard, dont les armoiries figurent au-dessus du porche.

Elle est dédiée à Notre-Dame Auxiliatrice, protectrice des marins [1]. Elle abrite de nombreuses plaques des disparus et une statue de saint Vaast du 16e siècle. Les vitraux ont été remplacés par ceux de Raymond Jupille [6].

La chapelle est inscrite à l'Inventaire des monuments historiques le 18 novembre 1952 [7].

Données cadastrales

La superposition des cadastres de 1829 et 2022 donne un résultat surprenant. S'il est clair que l'abside a toujours existé en tant que telle, on voit que l'actuelle nef était englobée dans un édifice bien plus grand, dont la façade était au droit de l'actuel monument aux morts. L'organisation interne de cette église devait être extrêmement atypique. En tous cas, les ajouts à la chapelle initiale ne se limitaient pas au clocher de 1730, mais consistaient en la construction d'une église de 35 m de long, contre seulement 12 m pour la chapelle actuelle.

Bibliographie

  • Annick Perrot, « La chapelle des Marins de Saint-Vaast-la-Hougue », Vikland, n° 10, 2014.
  • Annick Perrot, « La chapelle des marins et les péris en mer de Saint-Vaast-la-Hougue », Revue de la Manche, n° 229, 2015.

Situation

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 « Saint-Vaast-la-Hougue entre églises et chapelles », Ouest-France, 26 décembre 2022.
  2. « Aux grandes marées, la vague venait expirer au pied de ses murs. Son clocher servait de ralliement aux pêcheurs. Elle était pourvue des ornements nécessaires. L'ancien cimetière ne servant plus de lieu de sépulture était négligé. Le génie s'en était approprié l'usage d'une partie pour y établir une batterie, afin d'éloigner les Anglais qui menaçaient toujours de faire une descente sur la côte. Les vieillards se souviennent encore avoir vu le feu dirigé contre l'ennemi et des boulets labourer la toiture de l'église ainsi que le terrain environnant (...) ». (A.E.C., C.E. 67)
  3. En 1811, le préfet de la Manche signale la nécessité de reconstruire l'église, « trop petite et mal placée ». (A.N.P. F/19/640/2)
  4. Lire : Nota.
  5. Charles de Gerville in Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, 1999, pp. 379-380.
  6. « Raymond Jupille, peintre des couleurs », La Presse de la Manche, 15 juillet 2023.
  7. « Notice n°PA00110607 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

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