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Château de Flamanville

De Wikimanche

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Château de Flamanville (façade principale à l'est) .

Le château de Flamanville est un monument historique de la Manche, situé à Flamanville.

Histoire

Il est construit en granite gris entre 1654 et 1658 sur les ruines d'un manoir par Hervé Basan, qui voulait une demeure digne de son titre de marquis, récemment attribué par Louis XIV. L'inauguration du château, au cours de l'été 1658, donna lieu à une fête fastueuse [1]. Avec les bâtiments accessoires, les pavillons saillants, la chapelle et les beffrois, « tout était terminé en 1660 » [2].

Façade ouest du château.
L'aile nord-est.

Du manoir originel, il subsiste à l'arrière une tour circulaire. Le logis principal au haut rez-de-chaussée et à un étage présente des combles pentus avec un fronton curviligne. Il est flanqué de deux grands pavillons à double ressaut. L'un d'eux a été construit début 1778 par Jean Joseph le Conte de Nonant, alors marquis de Flamanville, pour Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) afin qu'il y termine paisiblement sa vie [2]. Mais l'écrivain dédaigna cette attention [1]. « Le pavillon de J.-J. Rousseau forme l'angle nord-est du mur de clôture du parc de Flamanville. Sa porte donne sur la campagne, mais il a une accession dans le parc par un escalier hélicoïdal qui conduit à la plate-forme peu élevée de la tour, d'où la vue plane sur la mer et embrasse un panorama aussi varié qu'étendu. » [2]

Jean Bazan y est né en 1660. Le château est resté propriété des Basan, marquis de Flamanville, jusque Marie Jeanne (1730-1761) qui épouse Jean-Joseph Leconte de Nonant, qui devient marquis de Flamanville.

Leur fille Monique Leconte de Nonant (1754-1820) hérite du château. Elle épouse François de Bruc, originaire de Nantes (fils de Louis François et de Marie Louise de Sesmaisons), qui décède en 1794 à Nantes. Donatien de Sesmaisons acquiert le château avant 1830.

Les Sesmaisons vendent le château en 1888 à Charles Milcent (1857-1913), fondateur de la laiterie coopérative de Benoîtville [3]. À sa mort, le château revient à sa femme Cécile, puis à la mort de cette dernière en 1914 à leurs trois filles.

En 1956, André Rostand (1878-1965) [4], gendre de Charles Milcent, devient propriétaire du château. Après sa mort en 1965, le château reste quelque temps dans la famille Rostand. Mais le 20 décembre 1979, la Société d'aménagement foncier et d'aménagement rural (Safer) de Basse-Normandie s'en rend acquéreur au prix de 3,8 millions de francs [5].

Trois ans plus tard, le 21 décembre 1982, la SCI Flamenovilla, ayant son siège à Barneville-Carteret, l'achète à son tour pour seulement 1 million de francs, avec une surface moindre, qui n'est cependant pas précisée [5]. La proximité du château avec la Centrale nucléaire de Flamanville est à noter.

Peu après son élection comme maire de Flamanville en 1983, Patrick Fauchon manifeste son intérêt pour le château avec l'idée d'y organiser des manifestations culturelles [5]. La question divise la population et le conseil municipal. Finalement, la décision d'achat est prise le 23 décembre 1985 pour un prix de 1,8 million de francs, alors que le bien est estimé à 1,2 million par les services fiscaux [5]. Mais le vote est rapidement invalidé par le préfet de la Manche, faute d'un nombre de voix suffisant. Un nouveau vote a lieu le 6 février 1986, régulier celui-là [5]. Entre-temps, la commission départementale des opérations immobilières et de l'architecture (CDOIA) a été saisie [6]. Là, c'est la différence entre les deux derniers prix d'achat qui a fait débat : le prix a progressé de 800 000 F en à peine trois ans, soit une augmentation de 80 % [6]. L'acquisition est néanmoins validée, mais de justesse : 3 voix pour, 2 contre et 4 abstentions [6]. Le 25 février 1986, l'acte de vente est signé entre la commune et la SCI Flamenovilla représentée par Lucien Simon et Jean-Pierre Pignol [5].

Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 6 janvier 1930 [7].

Description

Une chapelle se situe au sud du château.

L'accès se fait par un pont dormant encadré de deux petits pavillons.

Un parc boisé de vingt-quatre hectares et un bois complètent la propriété selon un plan « à l'anglaise » datant de la Restauration. On y admire deux étangs, une serre, un arboretum et un magnifique jardin de dahlias, riche d'un millier de variétés.

Le parc est ouvert tous les jours, gratuitement, au public.

Citation

« Il est le seul château du Cotentin qui puisse lutter avec Fontenay pour la sûreté des proportions, l'invention et l'effet de noblesse aussi. Moins ingénieux comme habitation, il y a quelque chose de magnifique, deux ailes perpendiculaires, comme deux immenses orangeries à imposte rondes et à balustrades, où deux pavillons bellement compliqués, s'ajoutent, terminent la cour d'honneur et calent les Italiennes. C'est un ensemble grave, mais d'une harmonie si puissante qu'elle soulève l'enthousiasme. », [8].

Événements

En 1973, Christian Lara y tourne son film La Porte ouverte (Une partie de plaisir), avec Jean-Louis Philippon, Anne Dolans et Silke Hummel [9].

En 1995, les 27 et 28 mai, se tient le 6e festival de la bande dessinée franco-belge [10].

En 2017, du 1er juillet au 3 septembre, à l'intérieur du château, une exposition est consacrée à l'artiste Jacques Piquery [11].

En 2018 se tient l'exposition retraçant l'œuvre des Ateliers Hébert-Stevens et Bony.

Situation

Vue ancienne.
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Bibliographie

  • P. de Longuemare, « Le château de Flamanville », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc ....Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, pp.59-60 (lire en ligne).
  • Dr Gosselin, « Château de Flamanville », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Cherbourg, 1953, pp. 22-24.
  • Guillaume Sorel, « Deux châteaux : Flamanville et Le Rozel », Vikland, n° 1, 1975.
  • Jean Barrros, « Le château de Flamanville », Vikland, n° 14, 2015.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Daniel Lacotte, Les Châteaux du Cotentin, Ouest-France éditions, 1979.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Vérusmor, « Le domaine seigneurial et le château de Flamanville », Annuaire du département de la Manche, vol. 35, 1863, pp. 27-38 (lire en ligne).
  3. Geneanet, site internet, consulté le 24 novembre 2011 (lire en ligne).
  4. Geneanet, site internet, consulté le 24 novembre 2011 (lire en ligne).
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 Acte de vente du 25 février 1986.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 Procès-verbal de la commission départementale des opérations immobilières et de l'architecture (CDOIA) du 24 janvier 1986.
  7. « Notice n°PA00110400 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  8. Jean de La Varende, Les Châteaux de Normandie : itinéraire sentimental, éd. Plon, 1958.
  9. La Presse de la Manche, 23-26-29 mars 1973.
  10. 26 auteurs invités.
  11. « Jacques Piquery expose au château du 1er juillet au 3 septembre », www.flamanville.fr, 11 juillet 2017 (lire en ligne).

Liens internes