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Jean-Jacques de La Huppe de Larturière, dit '''Bellavidès''', né à [[Notre-Dame-des-Champs]] d'[[Avranches]]<ref name=acte20> Acte 20 du registre d'état civil de la commune du Petit Celland pour l'année 1865</ref> le 25 septembre [[1773]]<ref name=acte20/>, décédé au [[Le Petit-Celland|Petit-Celland]]<ref name=acte20/> le 7 octobre [[1865]], est un homme politique et un militaire de la [[Manche]].
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Issu d'une famille de noble souche [[avranchin]]aise, les [[Famille de La Huppe de Larturière‎|La Huppe de Larturière‎]], ce hobereau est le petit-neveu de l’abbé de Péronne, aumônier de [[Louis XVI]]. Dès le début de la Révolution, sa famille, suspecte aux yeux des Jacobins, se retire à [[Granville]] où elle se lie d’amitié avec les Destouches dont le fils [[Jacques Destouches|Jacques]] s’illustrera lui aussi dans la chouannerie <ref name=Hamel >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 1, [http://www.normandiffusion.com/ Éditions Eurocibles], [[Marigny]], 2001, ISBN 2914541090</ref>.
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Jeune officier de marine, il interrompt très vite ses cours à  l’École de navigation pour se mettre au service du Trône et de l’Autel sous les ordres du comte de Ruays qui lui confie le commandement de la division d’[[Avranches]]. Sous le sobriquet de « Bellavidès », Jean-Jacques de Larturière prend part à tous les combats de l’armée catholique et royale du [[Louis de Frotté|comte de Frotté]]. « C’est le plus fin des chasseurs du roi, écrit un de ses biographes. Il est d’une audace incroyable. Il prétend que les balles s’écartent de lui parce qu’il porte sur son cœur une petite boîte d’argent contenant une parcelle de la vraie Croix. C’est un mystique, mais il dépourvu de toute sensiblerie.»<ref name=Hamel/>
Jeune officier de marine, il interrompt très vite ses cours à  l’École de navigation pour se mettre au service du Trône et de l’Autel sous les ordres du comte de Ruays qui lui confie le commandement de la division d’[[Avranches]]. Sous le sobriquet de « Bellavidès », Jean-Jacques de Larturière prend part à tous les combats de l’armée catholique et royale du [[Louis de Frotté|comte de Frotté]]. « C’est le plus fin des chasseurs du roi, écrit un de ses biographes. Il est d’une audace incroyable. Il prétend que les balles s’écartent de lui parce qu’il porte sur son cœur une petite boîte d’argent contenant une parcelle de la vraie Croix. C’est un mystique, mais il dépourvu de toute sensiblerie.»<ref name=Hamel/>


Bellavidès sera l’un des chefs chouans les plus populaires du sud de la Manche. Sa bonhomie autant que sa brutalité lui valent l’attachement des masses paysannes. Sa célébrité grandit encore en [[1797]] quand il tombe entre les mains des  « patauds ». Enfermé à Fort-Colin, à [[Coutances]], et promis à une exécution rapide, Bellavidès réussit à séduire la belle-fille du gardien de la prison qui l’aide à s’évader. De Larturière put se cacher dans une ferme de [[Saint-Pair-sur-Mer|Saint-Pair]] et échapper à toutes les recherches des républicains.<ref name=Hamel/>
Bellavidès sera l’un des chefs chouans les plus populaires du sud de la Manche. Sa bonhomie autant que sa brutalité lui valent l’attachement des masses paysannes. Sa célébrité grandit encore en [[1797]] quand il tombe entre les mains des  « patauds ». Enfermé à Fort-Colin, à [[Coutances]], et promis à une exécution rapide, Bellavidès réussit à séduire la belle-fille du gardien de la prison qui l’aide à s’évader. De Larturière peut se cacher dans une ferme de [[Saint-Pair-sur-Mer|Saint-Pair]] et échapper à toutes les recherches des républicains.<ref name=Hamel/>


Il est trois fois condamné à mort mais il réussit toujours à s’évader.
Il est trois fois condamné à mort mais il réussit toujours à s’évader.
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Sous la Restauration, il devient maire de [[Brécey]] de [[1818]] à [[1824]].
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Il demeure au manoir de [[la Doittée]], appartenant toujours à ses descendants. Il reçoit le titre de chevalier, sous la Restauration, et la croix de Saint-Louis.  
Il demeure au manoir de [[la Doittée]], appartenant toujours à ses descendants.
 
==Distinctions==
Il reçoit le titre de chevalier, sous la Restauration, et la croix de Saint-Louis.  


==Bibliographie==
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* Maxime Fauchon, « Bellavidès, sa vie », ''La Manche Libre'', 3 février 1957 et suivants
* [[Maxime Fauchon]], « Bellavidès, sa vie », ''La Manche Libre'', 3 février 1957 et suivants
* Maxime Fauchon, « Bellavidès, les origines et la famille », ''Revue de l'Avranchin'', n° 219, 1959
* Maxime Fauchon, « Bellavidès, les origines et la famille », ''Revue de l'Avranchin'', n° 219, 1959
* Étienne Dupont, ''Mesdames Fleurdelys - La Chouannerie dans l'ouest'', éd. Ocep, Coutances, 1977, p. 85-99
* Étienne Dupont, ''Mesdames Fleurdelys - La Chouannerie dans l'ouest'', éd. Ocep, Coutances, 1977, p. 85-99
* Gérard Leprovost, « Tentative d'arrestation de Bellavidès après son évasion de la prison de Coutances », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', T. 84, 2007, p. 135-152.


==Notes et références==
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Version du 17 décembre 2018 à 18:02

Bellavidès.

Jean-Jacques de La Huppe de Larturière, dit Bellavidès, né à Avranches le 25 septembre 1773, paroisse de Notre-Dame-des-Champs [1], mort au Petit-Celland le 7 octobre 1865 [1], est un homme politique et un militaire de la Manche.

Issu d'une famille de noble souche avranchinaise, les La Huppe de Larturière‎, ce hobereau est le petit-neveu de l’abbé de Péronne, aumônier de Louis XVI. Dès le début de la Révolution, sa famille, suspecte aux yeux des Jacobins, se retire à Granville où elle se lie d’amitié avec les Destouches dont le fils Jacques s’illustrera lui aussi dans la chouannerie [2].

Jeune officier de marine, il interrompt très vite ses cours à l’École de navigation pour se mettre au service du Trône et de l’Autel sous les ordres du comte de Ruays qui lui confie le commandement de la division d’Avranches. Sous le sobriquet de « Bellavidès », Jean-Jacques de Larturière prend part à tous les combats de l’armée catholique et royale du comte de Frotté. « C’est le plus fin des chasseurs du roi, écrit un de ses biographes. Il est d’une audace incroyable. Il prétend que les balles s’écartent de lui parce qu’il porte sur son cœur une petite boîte d’argent contenant une parcelle de la vraie Croix. C’est un mystique, mais il dépourvu de toute sensiblerie.»[2]

Bellavidès sera l’un des chefs chouans les plus populaires du sud de la Manche. Sa bonhomie autant que sa brutalité lui valent l’attachement des masses paysannes. Sa célébrité grandit encore en 1797 quand il tombe entre les mains des  « patauds ». Enfermé à Fort-Colin, à Coutances, et promis à une exécution rapide, Bellavidès réussit à séduire la belle-fille du gardien de la prison qui l’aide à s’évader. De Larturière peut se cacher dans une ferme de Saint-Pair et échapper à toutes les recherches des républicains.[2]

Il est trois fois condamné à mort mais il réussit toujours à s’évader.

Sous la Restauration, il devient maire de Brécey de 1818 à 1824.

Il demeure au manoir de la Doittée, appartenant toujours à ses descendants.

Distinctions

Il reçoit le titre de chevalier, sous la Restauration, et la croix de Saint-Louis.

Bibliographie

Livres
  • Jacques Simon, Bellavidès, chasseur du roi : vie et aventures de Jean-Jacques de La Huppe de Larturière, 1773-1865, éd. La Bellengerie, 1957, 28 p.
  • Alain Landurant, Bellavidès, le chouan de l'Avranchin, Cheminements, 2006
Articles
  • Maxime Fauchon, « Bellavidès, sa vie », La Manche Libre, 3 février 1957 et suivants
  • Maxime Fauchon, « Bellavidès, les origines et la famille », Revue de l'Avranchin, n° 219, 1959
  • Étienne Dupont, Mesdames Fleurdelys - La Chouannerie dans l'ouest, éd. Ocep, Coutances, 1977, p. 85-99
  • Gérard Leprovost, « Tentative d'arrestation de Bellavidès après son évasion de la prison de Coutances », Revue de l'Avranchin, T. 84, 2007, p. 135-152.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Acte de décès 20 du registre d'état civil de la commune du Petit Celland pour l'année 1865.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN 2914541090.