Actions

« Basilique Saint-Gervais et Saint-Protais (Avranches) » : différence entre les versions

De Wikimanche

Ligne 6 : Ligne 6 :
==== L'ancienne église Saint-Gervais et Saint-Protais ====
==== L'ancienne église Saint-Gervais et Saint-Protais ====


L'église aurait été fondée, selon la tradition locale, par Gervais et Protais Regnault, fils de Charles Regnault, seigneur de la Renaudière, à [[Saint-Quentin-sur-le-Homme|Saint-Quentin]] et liés par leur mère, soeur de Judicaël, au trône de Bretagne. Le premier est capitaine d'Avranches, l'autre capitaine de Nantes. Habitants au manoir Saint-Gervais à Avranches, ils fondent le lieu de culte en [[628]], le roi Dagobert leur en accordant la permission par une charte expédiée au château de Clessy-la-Garenne, près Paris, le [[20 avril]] [[637]]. La chapelle est achevée le [[9 mai]] [[638]] et placée sous l'invocation des jumeaux martyrs [[Saint Gervais et saint Protais|Gervais et Protais]] le [[14 août]] [[639]] en présence des deux chevaliers, de l'évêque de Metz Arnould, de celui de Cologne Gombert. Les armoiries des deux frères présentes sur les vitraux de l'église auraient été détruites à la [[Révolution française dans la Manche|Révolution]]<ref>Jean Jacques Desroches, ''Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches'', 1838.</ref>.
L'église aurait été fondée, selon la tradition locale, par Gervais et Protais Regnault, fils de Charles Regnault, seigneur de la Renaudière, à [[Saint-Quentin-sur-le-Homme|Saint-Quentin]] et liés par leur mère, sœur de Judicaël, au trône de Bretagne. Le premier est capitaine d'Avranches, l'autre capitaine de Nantes. Habitants au manoir Saint-Gervais à Avranches, ils fondent le lieu de culte en [[628]], le roi Dagobert leur en accordant la permission par une charte expédiée au château de Clessy-la-Garenne, près Paris, le [[20 avril]] [[637]]. La chapelle est achevée le [[9 mai]] [[638]] et placée sous l'invocation des jumeaux martyrs [[Saint Gervais et saint Protais|Gervais et Protais]] le [[14 août]] [[639]] en présence des deux chevaliers, de l'évêque de Metz Arnould, de celui de Cologne Gombert. Les armoiries des deux frères présentes sur les vitraux de l'église auraient été détruites à la [[Révolution française dans la Manche|Révolution]]<ref>[[Jean-Jacques Desroches]], ''Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches'', 1838.</ref>.


[[File:2019 09 chef de Saint-Aubert basilique Saint-Gervais Avranches 02.jpg|thumb|upright|Chef de [[saint Aubert]].]]
[[File:2019 09 chef de Saint-Aubert basilique Saint-Gervais Avranches 02.jpg|thumb|upright|Chef de [[saint Aubert]].]]


Elle a, depuis Saint-Aubert, vers l'an 700, le privilège de la première visite de l'[[Liste des évêques d'Avranches|évêque d'Avranches]] avant son entrée dans la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André]].<ref name=AP>E. Martinière, ''Annales privilèges de l'église Saint-Gervais'', plaque de marbre gravée dans l'église, 1876</ref>
Elle a, depuis [[Saint Aubert|Saint-Aubert]], vers l'an 700, le privilège de la première visite de l'[[Liste des évêques d'Avranches|évêque d'Avranches]] avant son entrée dans la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André]]<ref name=AP>E. Martinière, ''Annales privilèges de l'église Saint-Gervais'', plaque de marbre gravée dans l'église, 1876</ref>.


En l'an [[800]], Charlemagne y entend la messe avant d'aller au [[Le Mont-Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]].<ref name=AP/>
En l'an [[800]], Charlemagne y entend la messe avant d'aller au [[Le Mont-Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]]<ref name=AP/>.


En [[1089]], elle est donnée en aumône à la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André]] dont un des chanoines est dit « de Saint-Gervais ». Elle est le point de départ de la procession synodale de l'[[archidiaconé de Mortain]].<ref name=AP/>
En [[1089]], elle est donnée en aumône à la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André]] dont un des chanoines est dit « de Saint-Gervais ». Elle est le point de départ de la procession synodale de l'[[archidiaconé de Mortain]]<ref name=AP/>.


En [[1456]], on y signe une convention célèbre entre l'[[abbaye de Savigny]] et la paroisse de [[Brécey]].<ref name=AP/>
En [[1456]], on y signe une convention célèbre entre l'[[abbaye de Savigny]] et la paroisse de [[Brécey]]<ref name=AP/>.


En [[1791]], sous le nom d'oratoire de Saint-Gervais, elle est annexée à la cathédrale dans la paroisse Saint-André, puis devient paroisse d'Avranches.<ref name=AP/>
En [[1791]], sous le nom d'oratoire de Saint-Gervais, elle est annexée à la cathédrale dans la paroisse Saint-André, puis devient paroisse d'Avranches<ref name=AP/>.


[[Pierre Cousin]], curé de Saint-Gervais, écrivain, doyen d'Avranches, refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé meurt en [[1793]], est emprisonné au Mont-Saint-Michel.<ref name=AP/>
[[Pierre Cousin]], curé de Saint-Gervais, écrivain, doyen d'Avranches, refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé, est emprisonné au [[Prison du Mont Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]] où il meurt en [[1793]]<ref name=AP/>.


==== L'église actuelle ====
==== L'église actuelle ====

Version du 13 septembre 2019 à 15:22

Façade occidentale et tour clocher.

La basilique Saint-Gervais et Saint-Protais est un édifice catholique de la Manche, situé à Avranches.

Historique

L'ancienne église Saint-Gervais et Saint-Protais

L'église aurait été fondée, selon la tradition locale, par Gervais et Protais Regnault, fils de Charles Regnault, seigneur de la Renaudière, à Saint-Quentin et liés par leur mère, sœur de Judicaël, au trône de Bretagne. Le premier est capitaine d'Avranches, l'autre capitaine de Nantes. Habitants au manoir Saint-Gervais à Avranches, ils fondent le lieu de culte en 628, le roi Dagobert leur en accordant la permission par une charte expédiée au château de Clessy-la-Garenne, près Paris, le 20 avril 637. La chapelle est achevée le 9 mai 638 et placée sous l'invocation des jumeaux martyrs Gervais et Protais le 14 août 639 en présence des deux chevaliers, de l'évêque de Metz Arnould, de celui de Cologne Gombert. Les armoiries des deux frères présentes sur les vitraux de l'église auraient été détruites à la Révolution[1].

Chef de saint Aubert.

Elle a, depuis Saint-Aubert, vers l'an 700, le privilège de la première visite de l'évêque d'Avranches avant son entrée dans la cathédrale Saint-André[2].

En l'an 800, Charlemagne y entend la messe avant d'aller au Mont-Saint-Michel[2].

En 1089, elle est donnée en aumône à la cathédrale Saint-André dont un des chanoines est dit « de Saint-Gervais ». Elle est le point de départ de la procession synodale de l'archidiaconé de Mortain[2].

En 1456, on y signe une convention célèbre entre l'abbaye de Savigny et la paroisse de Brécey[2].

En 1791, sous le nom d'oratoire de Saint-Gervais, elle est annexée à la cathédrale dans la paroisse Saint-André, puis devient paroisse d'Avranches[2].

Pierre Cousin, curé de Saint-Gervais, écrivain, doyen d'Avranches, refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé, est emprisonné au Mont-Saint-Michel où il meurt en 1793[2].

L'église actuelle

L'église Saint-Gervais est reconstruite en 1688, rénovée au 19e siècle. Sa tour actuelle, haute de 74 mètres, est achevée en 1898.

Elle est érigée en basilique mineure en 1894[2], probablement pour consoler les Avranchinais de la perte de la cathédrale Saint-André et du siège de l'évêché d'Avranches après la Révolution.

Elle est inscrite monument historique le 16 février 2006.[3]

Elle est fermée au culte en 2010, pour des travaux de restauration et de lutte contre la mérule. Les travaux commencent le 4 janvier 2010 [4]. Ils intéressent les extérieurs, le clocher et les planchers intérieurs [4]. Une seconde tranche concerne le chœur et les finitions du clocher de pointe[4]. Coût des travaux : 1,6 million d'euros, financés à 35 % par l'État et le Conseil général de la Manche [4]. La fin des travaux est envisagée pour juin 2011 [4].

La basilique Saint-Gervais est rouverte au public fin septembre 2013 pour l'inhumation des restes de Mgr. Godart de Belbeuf, en présence de Mgr. Stanislas Lalanne[5].

En mai 2019, une association est créée dans le but de recueillir des fonds pour engager une deuxième tranche de travaux estimée, en 2011, à 1,2 millions d'euros[6]. La restauration concerne la réfection des murs de la nef et du transept, la mise aux normes électriques, la rénovation des retables et la remise en état de l'ancien baptistère[6].

Mobilier

Le Songe d'Aubert, par Fritz Millet, 1848.

Autour de la célèbre relique du « chef » (crâne) de saint Aubert, évêque d'Avranches et père fondateur de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, percé d'un trou que la légende attribue au doigt de saint Michel, on peut admirer des pièces d'orfèvrerie (reliquaires, vases et accessoires liturgiques) et des vêtements religieux ainsi qu'une collection de sculptures sur pierre et bois.

La basilique possède en tout 35 cloches. La plus ancienne, de 1792, provient de l'ancienne cathédrale. Vingt-deux cloches ont été coulées au Mans en 1899, neuf autres en 1982 et la fonderie Cornille-Havard a fourni les trois dernières en 2008. Cinq d'entre elles sont en volée (électrifiées en 1950) et trente en carillon (électrifié en 1952). Dans les années 1980, grâce à un clavier à contact électrique, Michel Batel, carillonneur, donne régulièrement des aubades.[7]

Le Songe d'Aubert est une toile de grand format illustrant la légende de saint Aubert, peinte en 1848 par Fritz Millet sur commande de l'État pour l'église en reconstruction.

Bibliographie

  • Abbé Émile-Aubert Pigeon, Histoire de l'ancienne église Saint-Gervais d'Avranches, ou Examen de ses chartes et de ses titres, Coutances, impr. de Salettes , 1879
  • Maxime Fauchon, Histoire de l'église Saint-Gervais d'Avranches, Manche-Éclair, 1962

Notes et références

  1. Jean-Jacques Desroches, Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, 1838.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 E. Martinière, Annales privilèges de l'église Saint-Gervais, plaque de marbre gravée dans l'église, 1876
  3. PA50000039 « Notice n° PA50000039 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 Ouest-France, 14 janvier 2011.
  5. « Église Saint-Gervais d’Avranches : l’évêque préside la messe solennelle », Ouest-France, 27 septembre 2013 (lire en ligne).
  6. 6,0 et 6,1 « Une association pour restaurer la basilique », 17 mai 2019.
  7. « Le carillon », Avranches et ses environs, n° 252, février 2016.

Liens internes

Lien externe