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Baie des Veys

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La baie des Veys est un golfe de la Manche, situé à l'embouchure de la Vire.

Elle fait partie du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

Son ouverture sur la mer et d'environ 8 km et sa profondeur de 5 à 7 kilomètres [1].

Paysage de la baie des Veys.

D'une superficie de 37 km², c'est une zone de sédimentation dans laquelle se déversent différents fleuves côtiers (Vire, Taute, Douve) et de nombreux ruisseaux du Plain. Leurs eaux se mêlent aux eaux salées de la Manche.

Les coquillages tels les palourdes, les coques y abondent, ainsi que le poisson. Des phoques veaux-marins y trouvent refuge. C'est « la plus grande colonie de phoques veaux marins de France » [2].

À l'ouest se trouve le banc du Grand Vey.

Histoire

En 1046, Guillaume, duc de Normandie traverse la baie à cheval en pleine nuit pour échapper à ceux qui veulent l'assassiner.

La baie des Veys était autrefois un lieu de passage très fréquenté, qui permettait de joindre à pied la Manche et la Calvados, en évitant les marais de Carentan.

Depuis 1856 [3] et son endiguement, la baie a perdu plus de 2 000 hectares. Des polders se sont formés sur les communes des Veys et Brévands. En 1920, ces pâturages valent « jusqu'à 5 000 F l'hectare » [3]. De nombreux gabions parsèment ses terres gagnées sur la mer.

Économie

Avant la construction du Pont du Vey en 1822, des salines sont exploitées pour l'extraction du sel jusqu'à Montmartin-en-Graignes.

Au début du XXe siècle, on y extrait de la tangue [3].

L'activité ostréicole et mytilicole s'y est développée notamment à Sainte-Marie-du-Mont et dans le Calvados à Gefosses-Fontenay, Grandcamp-Maisy, Isigny-sur-Mer. « 250 hectares exploités à 50 % fournissent 5 000 tonnes » [4].

Faune

De nombreuses espèces y sont présentes, mollusques et crustacés notamment, ainsi que des oiseaux (macreuses noires, tadornes de Bélon, huîtriers-pies, bécasses, goélands argentés, canards siffleurs, vanneaux huppés, bernaches gravants...). On y aperçoit aussi des phoques [5].

Lors de leur migration, les oiseaux y font escale. De nombreuses espèces y passent l'hiver, c'est le cas des pluviers, courlis, huîtriers-pie, bécasses, chevaliers.

Citation

- Gilles Perrault : « Quoi de plus étrangement beau que la baie des Veys, à la hanche droite du Cotentin ! À marée basse, un désert de sable. À marée haute, l'eau à perte de vue. Un piège qui peut se révéler mortel. Les archives sont pleines de ces drames toujours renouvelés. Un mur de brume surgit soudain de la mer, vous aveugle et vous assourdit. Vous êtes dans la ouate. Impossible de vous orienter pour retrouver la rive. Puis, dans le grand silence, un friselis d'eau. C'est ma marée qui monte. Elle vous encercle. L'angoisse vous étreint. Seule la chance peut vous sauver. » [6].

Bibliographie

Livres
  • J. Le Gall, La Baie des Veys : caractères principaux de la sédimentation et faciès de dépôt, thèse de doctorat de IIIe cycle, Laboratoire de géologie, Université de Caen, 1970
  • O. Coiffier, M. Hamelin, S. Gosselin, La Baie des Veys : étude microbiologique, CNEXO, Laboratoire de microbiologie, Université de Caen, 1973
  • B. Sylvand, J. Sylvand-Poupinet, Pollution en baie de Seine : étude de la baie des Veys, CNEXO, Laboratoire de zoologie, Université de Caen, 1976
  • J.-F. Guillaud, B. Sylvand, La Baie des Veys, CNEXO, Ministère de la Qualité de la vie, 1976 (lire en ligne)
  • Philippe Pesnelle, La Baie des Veys, éd. Alan Sutton, 2004
Articles
  • Aubin, « Les marais et les polders de la baie des Veys », Annales de Normandie, tome V, n° 2, mai 1955
  • J. Le Gall, C. Larsonneur, « La Baie des Veys : environnement et séquences sédimentaires », Géographie physique et géologie dynamique, 1972

Video

La Baie des Veys se dévoile, par 5050 TV.

Notes et références

  1. J.-F. Guillaud, B. Sylvand, La Baie des Veys, CNEXO, Ministère de la Qualité de la vie, octobre 1976.
  2. « La baie de Veys », Pays de Normandie, n° 70, automne 2010.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 « Normandie », Les Guides Bleus, éd. Hachette, 1921, p. 334.
  4. Colette Muller, Yves Guermond, Le Cotentin d'aujourd'hui, éd. Gérard Montfort, 1984.
  5. « Promenades insolites : phoques en stock », La Manche Libre, site internet, 3 juillet 2009 (lire en ligne).
  6. Gilles Perrault, « La baie des Veys, quoi de plus étrangement beau », Ouest-France, supplément « Illustres Normands », 25 juin 2011.

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