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'''Anne''' Élisabeth Jeanne Marie '''Heinis''', pour l'état civil Barthélemy, {{date naissance-f|16|11|1933|Cherbourg}} <ref name=insee>« Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 2009.</ref> et morte à Chaville (Hauts-de-Seine) {{date décès-f|18|12|2009}} <ref> « Acte de décès n° 116 - État-civil de Chaville - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 2009.</ref>, est une personnalité politique de la [[Manche]].
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Elle est maire de [[Valognes]] de [[1983]] à [[1995]] et sénatrice de la Manche de [[1992]] à [[2001]].
Elle est maire de [[Valognes]] de [[1983]] à [[1995]] et sénatrice de la Manche de [[1992]] à [[2001]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Anne Barthélemy est la fille d'[[Antoine Barthélemy]], ingénieur à l'[[arsenal de Cherbourg]] et adjoint au maire de Valognes [[Henri Cornat]] <ref>Jean-François Hamel, « Antoine Barthélemy » ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', t. 1.</ref>.
Anne Barthélemy est la fille d'[[Antoine Barthélemy]], ingénieur du génie maritime à l'[[arsenal de Cherbourg]], par ailleurs adjoint au maire de Valognes [[Henri Cornat]], et de Suzanne Leneveu <ref>Jean-François Hamel, « Antoine Barthélemy » ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', t. 1.</ref>.


Elle suit sa scolarité à la pension Notre-Dame à [[Saint-Pierre-Église]] puis au lycée Molière à Paris, et devient professeur de français à l'ambassade des États-Unis en France de 1957 à 1959.
Elle suit sa scolarité à la [[Collège Notre-Dame (Saint-Pierre-Église)|pension Notre-Dame]] à [[Saint-Pierre-Église]] puis au lycée Molière à Paris, et devient professeur de français à l'ambassade des États-Unis en France de 1957 à 1959 <ref name=WW1>« hennis, Anne », ''Who's who in France'', éd. Jacques Lafitte, 1994. </ref>.


Elle milite en faveur des droits des français musulmans. Après s'être occupée durant deux ans en Algérie des personnes déplacées comme envoyée volontaire de 1959 à 1961, elle intègre le cabinet du ministre des Rapatriés François Missoffe de 1961 à 1963. Entre [[1963]] à [[1975]], elle est inspectrice régionale d'action sociale au service des Français musulmans en Languedoc-Roussillon <ref>« Notice biographique », ''db-decision.de'', site internet [http://www.db-decision.de/Interviews/franz/Heinis.htm ''(lire en ligne)''].</ref>, chargée des centres de regroupement. Elle épouse Bernard Heinis, officier dans l’armée de l’air.  
Elle milite en faveur des droits des français musulmans. Après s'être occupée durant deux ans en [[Algérie]] des personnes déplacées comme envoyée volontaire de 1959 à 1961, elle intègre le cabinet du ministre des Rapatriés François Missoffe de 1961 à 1963. Entre [[1963]] à [[1975]], elle est inspectrice régionale d'action sociale au service des Français musulmans en Languedoc-Roussillon <ref>« Notice biographique », ''db-decision.de'', site internet [http://www.db-decision.de/Interviews/franz/Heinis.htm ''(lire en ligne)''].</ref>, chargée des centres de regroupement. Le [[23 juin]] [[1963]], elle épouse Bernard Heinis, officier dans l’armée de l’air <ref name=WW1/>.  


Licenciée en sciences économiques à la faculté de Montpellier, elle y soutient une thèse en [[1977]] sur ''L'Insertion des Français-musulmans, étude faite sur les populations regroupées dans le Midi de la France, dans les centres de ex-harkis'', sous la direction de Jean Servier, pour l'obtention d'un doctorat de sociologie <ref>Maurice Faivre, ''Les Combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés'', éd. L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1995, p. 234.</ref>.
Licenciée en sciences économiques à la faculté de Montpellier, elle y soutient une thèse en [[1977]] sur ''L'Insertion des Français-musulmans, étude faite sur les populations regroupées dans le Midi de la France, dans les centres de ex-harkis'', sous la direction de Jean Servier, pour l'obtention d'un doctorat de sociologie <ref>Maurice Faivre, ''Les Combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés'', éd. L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1995, p. 234.</ref>.


Élue au sein de la majorité municipale de [[Valognes]] à partir de [[1977]], elle est adjointe de [[Pierre Godefroy]] de 1977 à 1983 et lui succède comme maire en [[1983]]. Elle est vice-présidente de l'[[Association des maires de la Manche]].
Élue au sein de la majorité municipale de [[Valognes]] à partir de [[1977]], elle est adjointe de [[Pierre Godefroy (1915)|Pierre Godefroy]] de 1977 à 1983 et lui succède comme maire en [[1983]]. Elle est vice-présidente de l'[[Association des maires de la Manche]].


Reconduite à Valognes en [[1989]], elle [[Élections sénatoriales de 1992 dans la Manche|est élue pour neuf ans]], [[Yves Henry]] étant son suppléant, sans étiquette ni investiture de parti, le [[27 septembre]] [[1992]], sénatrice de la Manche, et siège parmi les Républicains indépendants (RI). Elle y défend notamment les politiques sociales envers les plus démunis et la chasse, qu'elle pratique, prend la parole lors des débats sur les harkis (1994), l'adoption (1996), les plans d'épargne retraite (1997), l'aménagement du territoire, de la protection de la nature (1998), le tourisme rural (1999) et la fonction publique territoriale (2000). Elle vote la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993, la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998 et la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999. Rapporteur pour avis du budget de la mer à partir de 1998, elle est membre de la commission supérieure du Crédit maritime mutuel et du Conseil supérieur de l'Établissement national des invalides de la marine de 1998 à 2001 et intervient sur la direction des constructions navales de Cherbourg (1996 et 1998), la flotte marchande (1995), la pêche maritime (1996) et la pollution par les navires (2001), et préside la mission d'information du Sénat sur le naufrage du pétrolier Érika en 2000.
Le [[11 février]] [[1985]], lors du conseil municipal de Valognes, après une suspension de séance d'une trentaine de minutes pendant lesquelles se tient une réunion à huis clos avec l'ensemble des conseillers, Anne Heinis défend le comportement d'Henri Cornat pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], face aux attaques d'un hebdomadaire parisien <ref>« Conseil municipal : Les grands axes du budget primitif, évocation de la mémoire d'Henri Cornat », ''[[La Manche Libre]]'', 3 mars 1985, p. 20.</ref>.
 
Reconduite à Valognes en [[1989]], elle [[Élections sénatoriales de 1992 dans la Manche|est élue pour neuf ans]], [[Yves Henry]] étant son suppléant, sans étiquette ni investiture de parti, le [[27 septembre]] [[1992]], [[Liste des sénateurs de la Manche|sénatrice de la Manche]], et siège parmi les Républicains indépendants (RI). Elle y défend notamment les politiques sociales envers les plus démunis et la chasse, qu'elle pratique, prend la parole lors des débats sur les harkis (1994), l'adoption (1996), les plans d'épargne retraite (1997), l'aménagement du territoire, de la protection de la nature (1998), le tourisme rural (1999) et la fonction publique territoriale (2000). Elle vote la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993, la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998 et la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999. Rapporteur pour avis du budget de la mer à partir de 1998, elle est membre de la commission supérieure du Crédit maritime mutuel et du Conseil supérieur de l'Établissement national des invalides de la marine de 1998 à 2001 et intervient sur la direction des constructions navales de Cherbourg (1996 et 1998), la flotte marchande (1995), la pêche maritime (1996) et la pollution par les navires (2001), et préside la mission d'information du Sénat sur le naufrage du pétrolier ''Érika'' en 2000.


Battue par la liste de l'apparenté communiste [[Fernand Leboyer]] aux municipales de [[1995]], elle quitte le conseil municipal. Tête de la liste divers droite aux municipales de [[2001]], elle échoue à reprendre la mairie, avec un écart de 129 voix.
Battue par la liste de l'apparenté communiste [[Fernand Leboyer]] aux municipales de [[1995]], elle quitte le conseil municipal. Tête de la liste divers droite aux municipales de [[2001]], elle échoue à reprendre la mairie, avec un écart de 129 voix.


Candidate à sa réélection aux [[Élections sénatoriales de 2001 dans la Manche|sénatoriales de 2001]], elle est également battue <ref name=senat>« Fiche biographique », ''sénat.fr'', site internet [http://www.senat.fr/senfic/heinis_anne92025r.html ''(lire en ligne)''].</ref>.
Candidate à sa réélection aux [[Élections sénatoriales de 2001 dans la Manche|sénatoriales de 2001]], elle est également battue <ref name=senat>« Fiche biographique », ''sénat.fr'', site internet [http://www.senat.fr/senfic/heinis_anne92025r.html ''(lire en ligne)''].</ref>.


Elle a présidé l'Union hospitalière du Nord-Ouest, a été vice-présidente de l’[[Association des maires de la Manche]] et de la Fédération hospitalière de France, et membre du Haut conseil de la réforme hospitalière en 1995 et du Conseil supérieur de l’Établissement national des invalides de la marine (Enim) à partir de [[1998]].
Elle a présidé l'Union hospitalière du Nord-Ouest, a été vice-présidente de l’[[Association des maires de la Manche]] et de la Fédération hospitalière de France, et membre du Haut conseil de la réforme hospitalière en 1995 et du Conseil supérieur de l’Établissement national des invalides de la marine (Enim) à partir de [[1998]].
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== Distinctions ==
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Elle est promue le {{date|1|janvier|2002}} chevalier de la Légion d'honneur. Elle est également croix de la Valeur militaire et chevalier des Palmes académiques.
Elle est promue le {{date|1|janvier|2002}} chevalier de la légion d'honneur. Elle est également croix de la Valeur militaire et chevalier des Palmes académiques.


== Hommage ==
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Dernière version du 14 février 2023 à 13:23

Anne Heinis.

Anne Élisabeth Jeanne Marie Heinis, pour l'état civil Barthélemy, née à Cherbourg le 16 novembre 1933 [1] et morte à Chaville (Hauts-de-Seine) le 18 décembre 2009 [2], est une personnalité politique de la Manche.

Elle est maire de Valognes de 1983 à 1995 et sénatrice de la Manche de 1992 à 2001.

Biographie

Anne Barthélemy est la fille d'Antoine Barthélemy, ingénieur du génie maritime à l'arsenal de Cherbourg, par ailleurs adjoint au maire de Valognes Henri Cornat, et de Suzanne Leneveu [3].

Elle suit sa scolarité à la pension Notre-Dame à Saint-Pierre-Église puis au lycée Molière à Paris, et devient professeur de français à l'ambassade des États-Unis en France de 1957 à 1959 [4].

Elle milite en faveur des droits des français musulmans. Après s'être occupée durant deux ans en Algérie des personnes déplacées comme envoyée volontaire de 1959 à 1961, elle intègre le cabinet du ministre des Rapatriés François Missoffe de 1961 à 1963. Entre 1963 à 1975, elle est inspectrice régionale d'action sociale au service des Français musulmans en Languedoc-Roussillon [5], chargée des centres de regroupement. Le 23 juin 1963, elle épouse Bernard Heinis, officier dans l’armée de l’air [4].

Licenciée en sciences économiques à la faculté de Montpellier, elle y soutient une thèse en 1977 sur L'Insertion des Français-musulmans, étude faite sur les populations regroupées dans le Midi de la France, dans les centres de ex-harkis, sous la direction de Jean Servier, pour l'obtention d'un doctorat de sociologie [6].

Élue au sein de la majorité municipale de Valognes à partir de 1977, elle est adjointe de Pierre Godefroy de 1977 à 1983 et lui succède comme maire en 1983. Elle est vice-présidente de l'Association des maires de la Manche.

Le 11 février 1985, lors du conseil municipal de Valognes, après une suspension de séance d'une trentaine de minutes pendant lesquelles se tient une réunion à huis clos avec l'ensemble des conseillers, Anne Heinis défend le comportement d'Henri Cornat pendant la Seconde Guerre mondiale, face aux attaques d'un hebdomadaire parisien [7].

Reconduite à Valognes en 1989, elle est élue pour neuf ans, Yves Henry étant son suppléant, sans étiquette ni investiture de parti, le 27 septembre 1992, sénatrice de la Manche, et siège parmi les Républicains indépendants (RI). Elle y défend notamment les politiques sociales envers les plus démunis et la chasse, qu'elle pratique, prend la parole lors des débats sur les harkis (1994), l'adoption (1996), les plans d'épargne retraite (1997), l'aménagement du territoire, de la protection de la nature (1998), le tourisme rural (1999) et la fonction publique territoriale (2000). Elle vote la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993, la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998 et la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999. Rapporteur pour avis du budget de la mer à partir de 1998, elle est membre de la commission supérieure du Crédit maritime mutuel et du Conseil supérieur de l'Établissement national des invalides de la marine de 1998 à 2001 et intervient sur la direction des constructions navales de Cherbourg (1996 et 1998), la flotte marchande (1995), la pêche maritime (1996) et la pollution par les navires (2001), et préside la mission d'information du Sénat sur le naufrage du pétrolier Érika en 2000.

Battue par la liste de l'apparenté communiste Fernand Leboyer aux municipales de 1995, elle quitte le conseil municipal. Tête de la liste divers droite aux municipales de 2001, elle échoue à reprendre la mairie, avec un écart de 129 voix.

Candidate à sa réélection aux sénatoriales de 2001, elle est également battue [8].

Elle a présidé l'Union hospitalière du Nord-Ouest, a été vice-présidente de l’Association des maires de la Manche et de la Fédération hospitalière de France, et membre du Haut conseil de la réforme hospitalière en 1995 et du Conseil supérieur de l’Établissement national des invalides de la marine (Enim) à partir de 1998.

Victime d'un accident vasculaire cérébral en juin 2009, elle meurt le 18 décembre 2009 dans une maison de retraite de la région parisienne [9]. Ces obsèques ont lieu le 23 décembre en l’église Saint-Malo de Valognes, en présence du président du Sénat, Gérard Larcher.

Distinctions

Elle est promue le 1er janvier 2002 chevalier de la Légion d'honneur. Elle est également croix de la Valeur militaire et chevalier des Palmes académiques.

Hommage

Un jardin de Valognes porte son nom.

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2009.
  2. « Acte de décès n° 116 - État-civil de Chaville (Hauts-de-Seine) - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2009.
  3. Jean-François Hamel, « Antoine Barthélemy » Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 1.
  4. 4,0 et 4,1 « hennis, Anne », Who's who in France, éd. Jacques Lafitte, 1994.
  5. « Notice biographique », db-decision.de, site internet (lire en ligne).
  6. Maurice Faivre, Les Combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés, éd. L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1995, p. 234.
  7. « Conseil municipal : Les grands axes du budget primitif, évocation de la mémoire d'Henri Cornat », La Manche Libre, 3 mars 1985, p. 20.
  8. « Fiche biographique », sénat.fr, site internet (lire en ligne).
  9. Édition du « 12/13 Basse-Normandie », France 3 Normandie, 19 décembre 2009.