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L''''abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne''', ou communément l''''abbaye de la Lucerne''', est une abbaye de Prémontrés de la [[Manche]], située à [[La Lucerne-d'Outremer]]. Blottie au creux de la vallée du Thar, elle constitue un  ensemble roman d'esprit cistercien, remarquable par sa sobriété et sa rigueur.
[[Fichier:France Manche abbaye lucerne de loin.jpg|thumb|Abbaye de la Lucerne.]]
[[Fichier:Abbaye de La Lucerne d'Outremer - Entrée.JPG|thumb||La porterie de l'abbaye.]]


Fondée au XII{{e}} siècle, ruinée après la Révolution française, l'abbaye a été restaurée à partir de 1959 à l'initiative de l'abbé [[Marcel Lelégard]].
L''''abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne''', ou communément l''''abbaye de la Lucerne''', est une abbaye de Prémontrés de la [[Manche]], située à [[La Lucerne-d'Outremer]]. Blottie au creux de la vallée du [[Thar]], elle constitue un  ensemble roman d'esprit cistercien, remarquable par sa sobriété et sa rigueur.


[[File:France Manche abbaye lucerne de loin.jpg|thumb|Abbaye de la Lucerne]]
Fondée au XII{{e}} siècle, ruinée après la Révolution française, l'abbaye a été restaurée à partir de [[1959]] à l'initiative de l'abbé [[Marcel Lelégard]].
[[File:Abbaye de La Lucerne d'Outremer - Entrée.JPG|thumb|upright|La porterie de l'abbaye, ancienne aumônerie.]]


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Fondation ===
==== Fondation ====
[[File:Détail gisant Richard de Subligny.JPG|thumb|upright 0.4|left|Gisant de Richard de Subligny, dans l'abbatiale.]]
[[File:Détail gisant Richard de Subligny.JPG|thumb|upright 0.4|left|Gisant de Richard de Subligny, dans l'abbatiale.]]


En [[1143]], [[Hasculf de Subligny]], sur l'incitation de son frère [[Richard de Subligny]], [[Liste des évêques d'Avranches|évêque d'Avranches]], fonde le monastère en lui assignant une chapelle située sur ses terres, à la Courbe Fosse, dans la vallée du [[Thar]]<ref name=DNM>David Nicolas-Méry, ''Avranches, capitale du pays du Mont Saint-Michel'', éd. Orep, 2011, p. 38. </ref>.  
En [[1143]], [[Hasculf de Subligny]], sur l'incitation de son frère [[Richard de Subligny]], [[Liste des évêques d'Avranches|évêque d'Avranches]], fonde le monastère en lui assignant une chapelle située sur ses terres, à la Courbe Fosse, dans la vallée du [[Thar]] <ref name=DNM>David Nicolas-Méry, ''Avranches, capitale du pays du Mont Saint-Michel'', éd. Orep, 2011, p. 38. </ref>.  


Les premiers chanoines prémontrés, venus de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin (diocèse d'Arras), s'établissent dans les bois du domaine<ref name=15abbayes>Michel Hébert et André Gervaise, « Les 15 abbayes de la Manche », éd. Corlet, 2002.</ref> et la placent sous le vocable de la Sainte-Trinité. Le [[18 octobre]] [[1145]], [[Richard de Subligny]], évêque d'Avranches, consacre la première église de l'abbaye <ref>Jean Aimar Piganiol de La Force, ''Nouvelle description de la France'', éd. Poirion, Paris, vol. 9. </ref>.
Les premiers chanoines prémontrés, venus de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin (diocèse d'Arras), s'établissent dans les bois du domaine <ref name=15abbayes>Michel Hébert et André Gervaise, « Les 15 abbayes de la Manche », éd. Corlet, 2002.</ref> et la placent sous le vocable de la Sainte-Trinité. Le [[18 octobre]] [[1145]], [[Richard de Subligny]], évêque d'Avranches, consacre la première église de l'abbaye <ref>Jean Aimar Piganiol de La Force, ''Nouvelle description de la France'', éd. Poirion, Paris, vol. 9. </ref>. Mais la vie dans ces lieux solitaires et humides est difficile.


En [[1161]], [[Achard de Saint-Victor]], nouvel évêque d'Avranches, prend en main les intérêts de l'abbaye, fournissant aux moines les moyens d'édifier les bâtiments dont ils ont besoin, et met le monastère sous la protection d'un nouvel avoué, Guillaume de Saint-Jean<ref>[[Marcel Lelégard]], « Achard de Saint-Victor, évêque d'Avranches (1161-1171) », [compte rendu],  ''Annales de Normandie'', 1971, p. 91-94 [http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1971_num_21_1_6407 ''(lire en ligne)'']
En [[1161]], [[Achard de Saint-Victor]], nouvel évêque d'Avranches, prend en main les intérêts de l'abbaye, fournissant aux moines les moyens d'édifier les bâtiments dont ils ont besoin dans un cadre plus verdoyant, au lieu-dit La Luzerne <ref name = Dreal>Dreal de Basse-Normandie, « Site inscrit n° 50036 », Caen, septembre 2013 [http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/50036f.pdf ''(lire en ligne)''].</ref>, et met le monastère sous la protection d'un nouvel avoué, Guillaume de Saint-Jean <ref>[[Marcel Lelégard]], « Achard de Saint-Victor, évêque d'Avranches (1161-1171) », [compte rendu],  ''Annales de Normandie'', 1971, p. 91-94 [http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1971_num_21_1_6407 ''(lire en ligne)''].
</ref>.  
</ref>.  


[[File:201908 Abbaye de la Lucerne. Gisants de Guillaume de Saint-Jean et d'Hasculphe de Subligny.jpg|thumb|upright|Gisants des fondateurs, Guillaume de Saint-Jean et Hasculf de Subligny, dans l'église abbatiale.]]
[[Fichier:201908 Abbaye de la Lucerne. Gisants de Guillaume de Saint-Jean et d'Hasculphe de Subligny.jpg|thumb|upright|Gisants des fondateurs, Guillaume de Saint-Jean et Hasculf de Subligny, dans l'église abbatiale.]]


En [[1162]], Guillaume de Saint-Jean donne à l’abbaye de La Lucerne les églises d'[[Angey]] et de [[Saint-Jean-le-Thomas]] <ref name = EF>[http://www.etudes-francaises.net/avranchin/angey.htm Études françaises].</ref> : ''Ego Willelmus de Sancto Johanne'' […] ''dedimus Deo et ecclesie Sancte Trinitatis de Lucerna'' […] ''ecclesiam de Sancte Johanne cum omnibus pertinentis suis'' […] ''dedimus et ecclesiam de Angeio cum pertinentis suis'' […] <ref name = CL>M. Dubosc, ''Cartulaire de la Lucerne'', Saint-Lô, 1878, p. 4-5.</ref>.
En [[1162]], Guillaume de Saint-Jean donne à l’abbaye de La Lucerne les églises d'[[Angey]] et de [[Saint-Jean-le-Thomas]] <ref name = EF>[http://www.etudes-francaises.net/avranchin/angey.htm Études françaises].</ref> : ''Ego Willelmus de Sancto Johanne'' […] ''dedimus Deo et ecclesie Sancte Trinitatis de Lucerna'' […] ''ecclesiam de Sancte Johanne cum omnibus pertinentis suis'' […] ''dedimus et ecclesiam de Angeio cum pertinentis suis'' […] <ref name = CL>M. Dubosc, ''Cartulaire de la Lucerne'', Saint-Lô, 1878, p. 4-5.</ref>.


L'église abbatiale est érigée entre [[1164]] et [[1178]], date de sa consécration. Le clocher est achevé en [[1200]]<ref name=15abbayes/>. Bien qu'elle soit construite sous le règne d'[[Henri II d'Angleterre|Henri II]], elle présente des traces d'architecture romane. La nef, d'inspiration cistercienne, est composée de sept travées. Elle a été restaurée aux XV{{e}} et XVII{{e}} siècles.  
L'église abbatiale est érigée entre [[1164]] et [[1178]], date de sa consécration par l'évêque d'Avranches [[Richard l'Évêque|Richard III]]. Le clocher est achevé en [[1200]] <ref name=15abbayes/>. Bien qu'elle soit construite sous le règne d'[[Henri II d'Angleterre|Henri II]], elle présente des traces d'architecture romane. La nef, d'inspiration cistercienne, est composée de sept travées. Elle a été restaurée aux XV{{e}} et XVII{{e}} siècles.  


Les moines de La Lucerne fondent ensuite les abbayes d'Ardenne (Calvados), de Beauport (Côtes-d'Armor), de Cerisy-Belle-Étoile (Orne) et de Mondaye (Calvados)<ref name=15abbayes/>.
Les moines de La Lucerne fondent ensuite les abbayes d'Ardenne (Calvados), de Beauport (Côtes-d'Armor), de Cerisy-Belle-Étoile (Orne) et de Mondaye (Calvados) <ref name=15abbayes/>.


De [[1282]] à [[1390]], elle est désignée sous le nom de « la Liserne », « la Luiserne », « la Luyserne », « la Luzerne », « la Lucerne », par opposition à « la Vieille Luzerne » qui correspondait à la paroisse de La Lucerne-d'Outremer <ref>François de Beaurepaire, ''Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche'', Picard, Paris, 1986, p. 148.</ref>.
De [[1282]] à [[1390]], elle est désignée sous le nom de « la Liserne », « la Luiserne », « la Luyserne », « la Luzerne », « la Lucerne », par opposition à « la Vieille Luzerne » qui correspondait à la paroisse de La Lucerne-d'Outremer <ref>François de Beaurepaire, ''Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche'', Picard, Paris, 1986, p. 148.</ref>.


=== Rayonnement ===
==== Rayonnement ====
[[File:201908 gisant de Saint-Jean de la Mouche.jpg|thumb|upright 0.6|left|Gisant de Jean de la Mouche, mort en 1302, père de Jean III de La Mouche, évêque d'Avranches.]]
[[Fichier:201908 gisant de Saint-Jean de la Mouche.jpg|thumb|upright 0.6|left|Gisant de Jean de la Mouche, mort en 1302.]]


L'abbaye de la Lucerne, au Moyen Âge, rayonne sur tout l'[[Avranchin]]<ref name=DNM/>. En [[1327]], Jean III de [[La Mouche]], [[évêque d'Avranches]], est inhumé dans l'église abbatiale. Elle est pillée et assaillie à plusieurs reprises durant la [[Guerre de Cent Ans]], du fait du parti pris anglais de l'un des abbés, Philippe Badin ([[1407]]-[[1452]]), de [[Saint-Pierre-Langers]], qui pose la première pierre de la citadelle du gouverneur sir Thomas Scale, qui deviendra [[Granville]]<ref name=15abbayes/>.  
L'abbaye de la Lucerne, au Moyen Âge, rayonne sur tout l'[[Avranchin]] <ref name=DNM/>. En [[1327]], Jean III de [[La Mouche]], [[évêque d'Avranches]], est inhumé dans l'église abbatiale. Elle est pillée et assaillie à plusieurs reprises durant la [[Guerre de Cent Ans]], du fait du parti pris anglais de l'un des abbés, Philippe Badin ([[1407]]-[[1452]]), de [[Saint-Pierre-Langers]], qui pose la première pierre de la citadelle du gouverneur sir Thomas Scale, qui deviendra [[Granville]] <ref name=15abbayes/>.  


François I{{er}} se rend à l'abbaye, au début de l'abbatiat de F. de La Guiche ([[1530]]-[[1548]])<ref name=15abbayes/>
[[François Ier et la Manche|François I{{er}}]] se rend à l'abbaye, au début de l'abbatiat de F. de La Guiche ([[1530]]-[[1548]]) <ref name=15abbayes/>


[[File:Château de Chantilly, François Clouet, portrait of Odet de Coligny.JPG|thumb|upright=0.6|Odet de Coligny, par François Clouet, 1548. Musée Condé de Chantilly.]]
[[Fichier:Château de Chantilly, François Clouet, portrait of Odet de Coligny.JPG|thumb|upright=0.6|Odet de Coligny, par François Clouet, 1548.]]


L'un des plus célèbres abbés de la Lucerne fut [[wikipedia:Odet de Coligny|Odet de Coligny]], dit le cardinal de Châtillon (1517-1571), prélat catholique connu pour sa conversion au calvinisme, frère de l'amiral de Coligny et de François d'Andelot, deux des plus importants chefs militaires protestants pendant les guerres de religion. Archevêque de Toulouse, puis évêque de Beauvais, Odet de Coligny fut excommunié par le pape après sa conversion en 1562, se maria en 1564 et partit en exil en Angleterre en 1568, y trouvant la mort de façon suspecte trois ans plus tard.
L'un des plus célèbres abbés de la Lucerne fut [[wikipedia:Odet de Coligny|Odet de Coligny]], dit le cardinal de Châtillon (1517-1571), prélat catholique connu pour sa conversion au calvinisme, frère de l'amiral de Coligny et de François d'Andelot, deux des plus importants chefs militaires protestants pendant les guerres de religion. Archevêque de Toulouse, puis évêque de Beauvais, Odet de Coligny fut excommunié par le pape après sa conversion en 1562, se maria en 1564 et partit en exil en Angleterre en 1568, y trouvant la mort de façon suspecte trois ans plus tard.


=== Déclin et ruine ===
==== Déclin et ruine ====
Vendue comme bien national en [[1790]], l'abbaye est achetée par [[Louis Gallien|Louis-Julien Gallien]]. En [[1794]], il installe dans l'église abbatiale une filature de coton et façonne à base des pierres de l'abbaye un système hydraulique alimentant l'usine, avec un bassin de retenue, un canal d'amenée de 1,8 km, un aqueduc et un canal de fuite. Mise en faillite en [[1808]], l'usine poursuit son activité jusqu'en [[1834]], et devient une marbrerie<ref name=merimee>« [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110442 Abbaye de la Lucerne] », ''base Mérimée'', ministère de la Culture et de la Communication</ref>.
Vendue comme bien national en [[1790]], l'abbaye est achetée par Louis-Julien Gallien. En [[1794]], il installe dans l'église abbatiale une filature de coton et façonne à base des pierres de l'abbaye un système hydraulique alimentant l'usine, avec un bassin de retenue, un canal d'amenée de 1,8 km, un aqueduc et un canal de fuite. Mise en faillite en [[1808]], l'usine poursuit son activité jusqu'en [[1834]], et devient une marbrerie <ref name=merimee/>.


Le moulin, datant de l'époque de la fondation de l'abbaye et reconstruit vers [[1837]], possède quatre roues à eau. Il est voué, jusqu'à la Libération, à la production de farine de céréales.  
Le moulin, datant de l'époque de la fondation de l'abbaye et reconstruit vers [[1837]], possède quatre roues à eau. Il est voué, jusqu'à la Libération, à la production de farine de céréales.  
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L'abbaye passe à Marie-Amélie Gallien et à son époux, Victor Bunel, qui y installe des équipements industriels. Leur fille Nelly épouse l'architecte [[Paul Dubufe]].
L'abbaye passe à Marie-Amélie Gallien et à son époux, Victor Bunel, qui y installe des équipements industriels. Leur fille Nelly épouse l'architecte [[Paul Dubufe]].


=== Protection des bâtiments ===
==== Protection des bâtiments ====
Les héritiers de Victor Bunel (Gabrielle Dubufe et son mari l'ingénieur Émile Decauville) arrêtent la dégradation des bâtiments, supprimant les équipements industriels et entretenant les ruines, ils vivent à l'abbaye et reçoivent beaucoup<ref name = JH>Jean Hervet, « Journée granvillaise à La Lucerne », [[Revue de l'Avranchin]], tome 96, fasc.459, juin 2019, p. 165-176.</ref>.  
Les héritiers de Victor Bunel (Gabrielle Dubufe et son mari l'ingénieur [[Émile Decauville]]) arrêtent la dégradation des bâtiments, supprimant les équipements industriels et entretenant les ruines, ils vivent à l'abbaye et reçoivent beaucoup <ref name=JH>Jean Hervet, « Journée granvillaise à La Lucerne », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', tome 96, fasc.459, juin 2019, p. 165-176.</ref>.  


Après la mort de son mari, Gabrielle Dubufe<ref name = JH/> fait classer les vestiges de l'abbaye au titre des monuments historiques (MH) le [[28 février]] [[1928]]<ref>{{mérimée|PA00110442}} </ref>. Sont protégés : l'église (chœur, ailes nord et sud du transept, croisée avec tour-lanterne, reste de la nef et bas-côté sud, façade occidentale), les restes du cloître et les arcatures du lavatorium avec les deux piles qui le délimitent et la jonction du cloître avec le bas-côté sud de l'église, la porte et la fenêtre du mur nord du prieuré, l'entrée de l'ancienne abbaye (aumônerie du XV{{e}} siècle) et l'entrée du XVIII{{e}} siècle avec ses piliers, sa grille, le perron décoré d'une niche et les deux escaliers à la suite, ainsi que l'aqueduc.  
Après la mort de son mari, Gabrielle Dubufe <ref name=JH/> fait classer les vestiges de l'abbaye au titre des monuments historiques (MH) le [[28 février]] [[1928]]<ref name = merimee>{{mérimée|PA00110442}} </ref>. Sont protégés : l'église (chœur, ailes nord et sud du transept, croisée avec tour-lanterne, reste de la nef et bas-côté sud, façade occidentale), les restes du cloître et les arcatures du lavatorium avec les deux piles qui le délimitent et la jonction du cloître avec le bas-côté sud de l'église, la porte et la fenêtre du mur nord du prieuré, l'entrée de l'ancienne abbaye (aumônerie du XV{{e}} siècle) et l'entrée du XVIII{{e}} siècle avec ses piliers, sa grille, le perron décoré d'une niche et les deux escaliers à la suite, ainsi que l'aqueduc.  


[[Fichier:AbbaziaLaLucerneChiesaOrgano.JPG|thumb|upright|Orgue de tribune de l'église abbatiale.]]
[[Fichier:AbbaziaLaLucerneChiesaOrgano.JPG|thumb|upright|Orgue de tribune de l'église abbatiale.]]
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Le sol de l'abbatiale, les bâtiments sud du cloître (cellier, réfectoire et cuisines), le bâtiment ouest du cloître, le sol du cloître avec les substructions qu'il renferme (galeries et aire, y compris le sol sur lequel des bâtiments étaient construits à l'est et au sud), les ruines du colombier, et les deux gisants du XII{{e}} siècle déposés dans le chœur de l'église abbatiale sont classés à leur tour le [[30 septembre]] [[1959]].  
Le sol de l'abbatiale, les bâtiments sud du cloître (cellier, réfectoire et cuisines), le bâtiment ouest du cloître, le sol du cloître avec les substructions qu'il renferme (galeries et aire, y compris le sol sur lequel des bâtiments étaient construits à l'est et au sud), les ruines du colombier, et les deux gisants du XII{{e}} siècle déposés dans le chœur de l'église abbatiale sont classés à leur tour le [[30 septembre]] [[1959]].  


L'arrêté du [[29 février]] [[1964]] classe les façades et toitures du corps du bâtiment central, des communs et de la buanderie, le miroir d'eau, les lambris de la salle à manger et du salon, la cheminée de la chambre abbatiale, les boiseries et mangeoires de l'écurie de la maison abbatiale. Enfin, les façades et toitures des deux granges à dîmes du XVII{{e}} siècle de la ferme (maison, écurie, étable et pressoir) et du moulin, ainsi que la maison des cygnes, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [[6 novembre]] [[1986]]<ref name=merimee />.
L'arrêté du [[29 février]] [[1964]] classe les façades et toitures du corps du bâtiment central, des communs et de la buanderie, le miroir d'eau, les lambris de la salle à manger et du salon, la cheminée de la chambre abbatiale, les boiseries et mangeoires de l'écurie de la maison abbatiale. Enfin, les façades et toitures des deux granges à dîmes du XVII{{e}} siècle de la ferme (maison, écurie, étable et pressoir) et du moulin, ainsi que la maison des cygnes, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [[6 novembre]] [[1986]] <ref name=merimee />.


=== Restaurations ===
==== Restaurations ====
À partir de [[1959]], l'abbé [[Marcel Lelégard]] ([[1925]]-[[1994]]) est l'actif promoteur de la restauration de l'abbaye. Il crée une fondation pour financer la reconstruction des bâtiments, en particulier de l'abbatiale, identique au bâtiment d'origine.  
À partir de [[1959]], l'abbé [[Marcel Lelégard]] ([[1925]]-[[1994]]) est l'actif promoteur de la restauration de l'abbaye. Il crée une fondation pour financer la reconstruction des bâtiments, en particulier de l'abbatiale, identique au bâtiment d'origine. Le [[14 novembre]] [[1960]], il gagne {{unité|3|millions}} de francs dans le jeu télévisé « La Route tourne », qu'il consacre à la restauration de l'abbaye <ref>Roger Montaron, « Un jeune prêtre normand, l'abbé Marcel Lelégard, a gagné hier soir 3 millions »,  ''Ouest-France'', 15 novembre 1960. </ref>.


[[File:201908 abbaye de la Lucerne. Escalier du réfectoire.jpg|thumb|Portrait de l'abbé Lelégard, dans l'escalier du réfectoire.]]


* 1964 : début de la restauration du chœur ;
[[Fichier:201908 abbaye de la Lucerne. Escalier du réfectoire.jpg|thumb|Portrait de l'abbé Lelégard, dans l'escalier du réfectoire.]]
 
* 1960 : déblaiement de la grande salle basse, consolidation des trois premières baies (côté sud), aménagement d'une chapelle près du narthex ;
* 1964 : début de la restauration du chœur ([[Jean Guyot|Monseigneur Guyot]] pose la première pierre, 800 ans après Achard) ;
* 1970 : consécration du nouveau maître autel le [[18 juillet]] par [[Joseph Wicquart|Monseigneur Wicquart]], 800 ans jour pour jour après le premier ;
* 1971 : début de la restauration du clocher ;
* 1971 : début de la restauration du clocher ;
* 1981 : inauguration du grand orgue ;
* 1981 : inauguration du grand orgue ;
* 1988 : début de la reconstruction de la nef ;
* 1988 : début de la reconstruction de la nef ;
* 1993 : achèvement de la toiture de l'église ;
* 1993 : achèvement de la toiture de la nef de l'église ;
* 2010 : réfection du clocher.
* 2010 : réfection du clocher.
* 2023 : achèvement de la nouvelle toiture du chœur et du transept de l'église ;


Entre [[1968]] et [[1970]], près de {{formatnum:2700}} pièces d'or médiévales sont découvertes dans des pots de métal ou en terre cuite, enfouis autour et à l'intérieur de l'église abbatiale. C'est le plus grand trésor de la [[guerre de Cent Ans]], sa vente permet de financer la restauration de l'abbaye. Le [[musée des Beaux-Arts de Saint-Lô]] est le seul à avoir acheté des pièces et à les exposer.<ref name=MBA>Panneau d'informations au musée des Beaux-Arts de Saint-Lô</ref>
Entre [[1968]] et [[1970]], près de {{nombre|2700|pièces}} d'or médiévales sont découvertes dans des pots de métal ou en terre cuite, enfouis autour et à l'intérieur de l'église abbatiale. C'est le plus grand trésor de la [[guerre de Cent Ans]], sa vente permet de financer la restauration de l'abbaye. Le [[musée des Beaux-Arts de Saint-Lô]] est le seul à avoir acheté des pièces et à les exposer <ref name=MBA>Panneau d'informations au musée des beaux-arts de Saint-Lô.</ref>.


Depuis [[1987]], Pascal Thomas, maître maçon engagé par l'abbé Lelégard poursuit la rénovation de l'abbaye<ref>« L'abbaye de la Lucerne, le chantier d'une vie », ''Midi en France'', émission de France 3, 15 septembre 2015.[https://www.youtube.com/watch?v=fTtwAMgOaFw ''(voir en ligne)'']</ref>.
De [[1987]] à [[2023]], Pascal Thomas, maître maçon engagé par l'abbé Lelégard, a poursuivi la rénovation de l'abbaye <ref>« L'abbaye de la Lucerne, le chantier d'une vie », ''Midi en France'', émission de France 3, 15 septembre 2015.[https://www.youtube.com/watch?v=fTtwAMgOaFw ''(voir en ligne)''].</ref>.


== Description ==
== Description ==
=== L'église abbatiale ===
==== L'église abbatiale ====
L'église abbatiale du XIIe siècle est essentiellement romane, de style cistercien, avec des arcs en plein cintre au-dessus du porche et dans les parties basses de la nef. La construction du chœur a commencé en 1164 ; la nef et la façade occidentale ont été achevées en 1178. La couverture, récemment reconstituée, est sur arcs brisés et croisées d'ogives. La tour carrée, élevée de 1180 à 1206, est de style gothique normand, avec de longues fenêtres verticales en tiers-point.
L'église abbatiale du XII{{e}} siècle est essentiellement romane, de style cistercien, avec des arcs en plein cintre au-dessus du porche et dans les parties basses de la nef. La construction du chœur a commencé en 1164 ; la nef et la façade occidentale ont été achevées en 1178. La couverture, sur arcs brisés et croisées d'ogives, a été récemment reconstituée. La tour carrée, élevée de 1180 à 1206, est de style gothique normand, avec de longues fenêtres verticales en tiers-point.


La nef et la grande baie vitrée du XVe siècle ornant le chœur ont été restaurées ou reconstruites entre 1988 et 2004. L'orgue baroque provient de la cathédrale de Chambéry.
La nef et la grande baie vitrée du XVe siècle ornant le chœur ont été restaurées ou reconstruites entre 1988 et 2004.  
 
L'orgue baroque construit en [[1514]] pour l'église des Franciscains de Chambéry, fut restauré et complété en [[1779]], il est revendu en [[1845]] à la cathédrale de Belley (Ain), puis à l'église de Salins-les-Bains (Jura) en [[1958]] <ref name=OF>« L'orgue sera restauré d'ici la mi-2020 », ''Ouest-France'', 5 novembre 2019.</ref>. L'abbé Lelégard le rachète en [[1973]] avec l'aide de Michel Chapuis qui propose son classement aux monuments historiques <ref name=OF/>. En [[2019]], les Amis de l'abbaye lancent un appel aux dons pour sa restauration estimée à {{unité|40000|€}} <ref name=OF/>.


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File:FranceNormandieLaLucerneDOutremerAbbatiale.jpg|L'église abbatiale
Fichier:FranceNormandieLaLucerneDOutremerAbbatiale.jpg|L'église abbatiale.
File:AbbaziaLaLucerneChiesaPortale.JPG|Portail roman
Fichier:AbbaziaLaLucerneChiesaPortale.JPG|Portail roman.
File:Abbaye de la Lucerne, église, vue depuis la nef.JPG|La nef et le choeur
Fichier:Abbaye de la Lucerne, église, vue depuis la nef.JPG|La nef et le chœur.
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=== Le cloître ===
==== Le cloître ====
Le cloître a presque entièrement disparu. On distingue quelques arcs romans et des éléments classiques du XVIIIe siècle. Des portes donnent accès au cellier et au réfectoire de style classique, récemment reconstitué.
Le cloître a presque entièrement disparu. On distingue quelques arcs romans et des éléments classiques du XVIII{{e}} siècle. Des portes donnent accès au cellier et au réfectoire de style classique, récemment reconstitué.


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File:Abbaye de la Lucerne, fragment du cloître.JPG|Vestiges de l'entrée de la salle capitulaire, côté est, avec des arcs en tiers-point.
Fichier:Abbaye de la Lucerne, fragment du cloître.JPG|Vestiges de l'entrée de la salle capitulaire, côté est, avec des arcs en tiers-point.
Fichier:AbbaziaLaLucerneLavatoioNelChiostro.JPG|Lavabos romans, dans le cloître, à l'entrée du réfectoire.
Fichier:AbbaziaLaLucerneLavatoioNelChiostro.JPG|Lavabos romans, dans le cloître, à l'entrée du réfectoire.
File:201908 abbaye de la Lucerne. Éléments classiques du cloître.jpg|Éléments d'époque classique du cloître et du réfectoire.
Fichier:201908 abbaye de la Lucerne. Éléments classiques du cloître.jpg|Éléments d'époque classique du cloître et du réfectoire.
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=== Le cellier et le réfectoire ===
==== Le cellier et le réfectoire ====
Le cellier du XIIe siècle, restauré, présente des voûtes d'arêtes soutenues par des chapiteaux sur piles cylindriques. Juste au-dessus, le réfectoire d'allure classique est une reconstruction récente.
Le cellier du XII{{e}} siècle, restauré, présente des voûtes d'arêtes soutenues par des chapiteaux sur piles cylindriques. Juste au-dessus, le réfectoire d'allure classique est une reconstruction récente.


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Fichier:AbbaziaLaLucerneDispensa.JPG|Le cellier, sous le réfectoire.
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201908 abbaye de la Lucerne. Réfectoire.jpg|Le réfectoire, récemment reconstitué.
201908 abbaye de la Lucerne. Réfectoire.jpg|Le réfectoire, récemment reconstitué.
File:201908 abbaye de la Lucerne. Escalier et couverture du réfectoire.jpg|Escalier du réfectoire.
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=== Le logis abbatial ===
==== Le logis abbatial ====
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File:201908 abbaye de la Lucerne. Logis abbatial.jpg|Le logis abbatial, 1750.
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201908 abbaye de la Lucerne. Grille d'entrée monumentale.jpg|Grille d'entrée monumentale du XVIIIe siècle.
201908 abbaye de la Lucerne. Grille d'entrée monumentale.jpg|Grille d'entrée monumentale du XVIIIe siècle.
201908 abbaye de la Lucerne. Armoiries en granite.jpg|Armoiries en granite.
201908 abbaye de la Lucerne. Armoiries en granite.jpg|Armoiries en granite.
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=== Le colombier ===
==== Le colombier ====
Le colombier, bâti au début du XVe siècle, est couvert par un dôme percé d'un oculus.
Le colombier, bâti au début du XVe siècle, est couvert par un dôme percé d'un oculus.


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File:201908 abbaye de la Lucerne , intérieur du Colombier.jpg|Niches du colombier.
Fichier:201908 abbaye de la Lucerne , intérieur du Colombier.jpg|Niches du colombier.
File:AbbaziaLaLucerneColombaiaEsterno.JPG|Colombier
Fichier:AbbaziaLaLucerneColombaiaEsterno.JPG|Colombier.
File:201908 abbaye de la Lucerne, couverture du Colombier.jpg|Oculus du colombier.
Fichier:201908 abbaye de la Lucerne, couverture du Colombier.jpg|Oculus du colombier.
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=== L'aqueduc et les installations industrielles ===
==== L'aqueduc et les installations industrielles ====
Des vestiges d'installations industrielles sont visibles au-dessus de la grille d'entrée.
Des vestiges d'installations industrielles sont visibles au-dessus de la grille d'entrée.
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201908 Abbaye de la Lucerne. Aqueduc industriel.jpg|L'aqueduc industriel de 1800.
201908 Abbaye de la Lucerne. Aqueduc industriel.jpg|L'aqueduc industriel de 1800.
201908 abbaye de la Lucerne. Vestiges au dessus de la grille d'entrée.jpg|Vestiges industriels
201908 abbaye de la Lucerne. Vestiges au dessus de la grille d'entrée.jpg|Vestiges industriels.
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== Gestion ==
== Gestion ==
La  fondation Abbaye de la Lucerne-d’Outremer, propriétaire des lieux depuis [[1981]], présidée par Yvonne Lelégard, sœur de l'abbé Lelégard<ref name = JH/>, assure la restauration et l’entretien de l’Abbaye.
La  fondation Abbaye de la Lucerne-d’Outremer, propriétaire des lieux depuis [[1981]], présidée par Yvonne Lelégard, sœur de l'abbé Lelégard <ref name=JH/>, assure la restauration et l’entretien de l’abbaye.
 
L’association Les Amis de l’abbaye de la Lucerne, fondée en [[2013]], se donne pour mission principale l’animation musicale et culturelle de l’Abbaye.


L’association Les Amis de l’Abbaye de la Lucerne, fondée en [[2013]], se donne  pour mission principale l’animation musicale et culturelle de l’Abbaye.
La Fraternité canoniale de l'abbaye de la Lucerne, créée en [[1964]] <ref name = JH/> se charge de l’animation liturgique, notamment la messe chaque dimanche en juillet et août.


La Fraternité canoniale de l'abbaye de la Lucerne, créée en [[1964]]<ref name = JH/> se charge de l’animation liturgique, notamment la messe chaque dimanche en juillet et août.
Le [[8 septembre]] [[2022]], {{Mgr}} [[Laurent Le Boulc'h]] procède à l'installation des pères Guillaume Antoine et Henri Vallançon comme recteur et vice-recteur de l'abbaye ; avec la fondation de la fraternité canoniale, ils portent le projet de faire de l'abbaye un lieu habité par une communauté religieuse <ref>« Deux nouveaux abbés à l'abbaye de la Lucerne », ''Ouest-France'', 9 septembre 2022.</ref>.


== Expositions ==
== Expositions ==
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* En [[1980]], une rue de Caen (Calvados) est dénommée ''rue de la Lucerne'' en référence à cette abbaye, dans un quartier dont les voies évoquent différentes abbayes normandes.
* En [[1980]], une rue de Caen (Calvados) est dénommée ''rue de la Lucerne'' en référence à cette abbaye, dans un quartier dont les voies évoquent différentes abbayes normandes.


* En [[1993]], une flamme postale a commémoré les 850 ans de la fondation de l'abbaye de la Lucerne.
* En [[1993]], une flamme postale commémore les 850 ans de la fondation de l'abbaye de la Lucerne.


== Visites ==
== Visites ==
Les horaires d'ouverture et les conditions de visite, de mars à octobre et pour les fêtes de Noël, sont disponibles sur le [http://www.abbaye-lucerne.fr/Dates-et-horaires-d-ouverture-2018.html site officiel] de l'abbaye.
Les horaires d'ouverture et les conditions de visite, de mars à octobre et pour les fêtes de Noël, sont disponibles sur le [http://www.abbaye-lucerne.fr/Dates-et-horaires-d-ouverture-2018.html site officiel] de l'abbaye.


L'abbaye est labellisée Normandie qualité tourisme (au 1{{er}} mars [[2015]])<ref>Carte des établissements labellisés 2015, Normandie qualité tourisme, 2015.</ref>.
L'abbaye est labellisée Normandie qualité tourisme (au 1{{er}} mars [[2015]]) <ref>Carte des établissements labellisés 2015, Normandie qualité tourisme, 2015.</ref>.
 
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==Situation==
L'abbaye est située à proximité du [[Thar]], à l'ouest du village.
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* [[Marcel Lelégard]], « Messe pontificale célébrée le dimanche 21 août 1966 à l'abbaye de La Lucerne par le cardinal Heenan, primat d'Angleterre », ''Art de Basse-Normandie'', n° 43, [1967], p; 14-18
;Livre
* Jean Fournée, « Jean de la Bellière, abbé de La Lucerne, et le réforme de l'Ordre de Prémontré », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', décembre 1971
* Danièle Ducœur et Virginie Parmentier, ''Abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne'', éd. Orep, 2008.
 
;;Articles
* [[Marcel Lelégard]], « Messe pontificale célébrée le dimanche 21 août 1966 à l'abbaye de La Lucerne par le cardinal Heenan, primat d'Angleterre », ''Art de Basse-Normandie'', n° 43, [1967], p. 14-18.
* [[Jean Fournée]], « Jean de la Bellière, abbé de La Lucerne, et le réforme de l'Ordre de Prémontré », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', décembre 1971.
* « Abbaye de la Sainte Trinité de la Lucerne »,  ''Art de Basse-Normandie'', n° 114, 1998, 112 p.
* « Abbaye de la Sainte Trinité de la Lucerne »,  ''Art de Basse-Normandie'', n° 114, 1998, 112 p.
* Danièle Ducœur et Virginie Parmentier, ''Abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne'', éd. Orep, 2008
* Danièle Ducoeur, « La communauté religieuse de l'abbaye de La Lucerne (1143-1790) »,  ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', t. 79, 2002, pp.203-244.
* Danièle Ducoeur, « Sous les anciens pavements de la nef restituée de l'abbaye de la Lucerne », dans ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 86, année 2009, p.235-277
* Danièle Ducoeur, « Sous les anciens pavements de la nef restituée de l'abbaye de la Lucerne », dans ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 86, année 2009, pp.235-277.
* Danièle Ducoeur, « La restitution du bâtiment conventuel sud-cellier et réfectoire-de l'abbaye de La Lucerne », dans ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 87, année 2010, fasc.424 (sept), p.279-336
* Danièle Ducoeur, « La restitution du bâtiment conventuel sud-cellier et réfectoire-de l'abbaye de La Lucerne », ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 87, année 2010, pp.279-336.
* Danièle Ducoeur, « Monseigneur César Le Blanc, évêque d'Avranches (1719-1746), en visite à l'abbaye de La Lucerne »,  ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, Recueil d'études offert en hommage à Emmanuel Poulle '', tome 87, année 2010, fasc.425, pages 627 - 645.
* Danièle Ducoeur, « Monseigneur César Le Blanc, évêque d'Avranches (1719-1746), en visite à l'abbaye de La Lucerne »,  ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, Recueil d'études offert en hommage à Emmanuel Poulle '', tome 87, année 2010, fasc.425, pp. 627 - 645.
* Danièle Ducoeur, « Marie-Elisabeth Wrede (1898-1981), artiste peintre, repose à l'abbaye de la Lucerne », ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 93, année 2016, fasc.446.
* Danièle Ducoeur, « Marie-Elisabeth Wrede (1898-1981), artiste peintre, repose à l'abbaye de la Lucerne », ''Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville'', tome 93, année 2016, pp.41-60.
* Danièle Ducœur, « Le passage des porte-rouleaux à l'abbaye de La Lucerne du XIII{{e}} au XVI{{e}} siècle », ''Revue de l'Avranchin'', tome 96, fasc.459, juin 2019, p. 119-130.
* Danièle Ducœur, « Le passage des porte-rouleaux à l'abbaye de La Lucerne du XIII{{e}} au XVI{{e}} siècle », ''Revue de l'Avranchin'', tome 96, fasc.459, juin 2019, pp. 119-130.
* Danièle et Gérard Ducoeur, « Les fouilles archéologiques à l'abbaye de la Lucerne de 1884 à 2006 »,  ''Revue de l'Avranchin'', tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 191-194.
* Daniel Mouchel, « La dynastie des peintres Dubufe à l'abbaye de la Lucerne (1840-1956) », ''Revue de l'Avranchin'', tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 195-200.
* Gérard Simonin, « La renaissance spirituelle de l'abbaye de La Lucerne », ''Revue de l'Avranchin'', tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 201-212.


== Notes et références ==
{{Notes et références}}
<references />


== Lien interne ==
== Liens internes ==
* [[:Catégorie:Abbaye Sainte-Trinité (La Lucerne-d'Outremer) (image)|Galerie d'images]]
* [[:Catégorie:Abbaye Sainte-Trinité (La Lucerne-d'Outremer) (image)|Galerie d'images]]
* [[Liste des monuments historiques de la Manche]]


== Liens externes ==
== Lien externe ==
* [http://www.abbaye-lucerne.fr/ Site officiel]
* [https://www.abbaye-lucerne.fr/ Site officiel]
* [https://www.youtube.com/watch?v=QOqGm5Cn7LA Vidéo aérienne] de l'abbaye
 
* Géolocalisation :  {{GeoDMS|48|47|29.68|N|1|28|01.03|W}}


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Dernière version du 25 août 2023 à 09:39

Abbaye de la Lucerne.
La porterie de l'abbaye.

L'abbaye Sainte-Trinité de la Lucerne, ou communément l'abbaye de la Lucerne, est une abbaye de Prémontrés de la Manche, située à La Lucerne-d'Outremer. Blottie au creux de la vallée du Thar, elle constitue un ensemble roman d'esprit cistercien, remarquable par sa sobriété et sa rigueur.

Fondée au XIIe siècle, ruinée après la Révolution française, l'abbaye a été restaurée à partir de 1959 à l'initiative de l'abbé Marcel Lelégard.

Histoire

Fondation

Gisant de Richard de Subligny, dans l'abbatiale.

En 1143, Hasculf de Subligny, sur l'incitation de son frère Richard de Subligny, évêque d'Avranches, fonde le monastère en lui assignant une chapelle située sur ses terres, à la Courbe Fosse, dans la vallée du Thar [1].

Les premiers chanoines prémontrés, venus de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin (diocèse d'Arras), s'établissent dans les bois du domaine [2] et la placent sous le vocable de la Sainte-Trinité. Le 18 octobre 1145, Richard de Subligny, évêque d'Avranches, consacre la première église de l'abbaye [3]. Mais la vie dans ces lieux solitaires et humides est difficile.

En 1161, Achard de Saint-Victor, nouvel évêque d'Avranches, prend en main les intérêts de l'abbaye, fournissant aux moines les moyens d'édifier les bâtiments dont ils ont besoin dans un cadre plus verdoyant, au lieu-dit La Luzerne [4], et met le monastère sous la protection d'un nouvel avoué, Guillaume de Saint-Jean [5].

Gisants des fondateurs, Guillaume de Saint-Jean et Hasculf de Subligny, dans l'église abbatiale.

En 1162, Guillaume de Saint-Jean donne à l’abbaye de La Lucerne les églises d'Angey et de Saint-Jean-le-Thomas [6] : Ego Willelmus de Sancto Johanne […] dedimus Deo et ecclesie Sancte Trinitatis de Lucerna […] ecclesiam de Sancte Johanne cum omnibus pertinentis suis […] dedimus et ecclesiam de Angeio cum pertinentis suis […] [7].

L'église abbatiale est érigée entre 1164 et 1178, date de sa consécration par l'évêque d'Avranches Richard III. Le clocher est achevé en 1200 [2]. Bien qu'elle soit construite sous le règne d'Henri II, elle présente des traces d'architecture romane. La nef, d'inspiration cistercienne, est composée de sept travées. Elle a été restaurée aux XVe et XVIIe siècles.

Les moines de La Lucerne fondent ensuite les abbayes d'Ardenne (Calvados), de Beauport (Côtes-d'Armor), de Cerisy-Belle-Étoile (Orne) et de Mondaye (Calvados) [2].

De 1282 à 1390, elle est désignée sous le nom de « la Liserne », « la Luiserne », « la Luyserne », « la Luzerne », « la Lucerne », par opposition à « la Vieille Luzerne » qui correspondait à la paroisse de La Lucerne-d'Outremer [8].

Rayonnement

Gisant de Jean de la Mouche, mort en 1302.

L'abbaye de la Lucerne, au Moyen Âge, rayonne sur tout l'Avranchin [1]. En 1327, Jean III de La Mouche, évêque d'Avranches, est inhumé dans l'église abbatiale. Elle est pillée et assaillie à plusieurs reprises durant la Guerre de Cent Ans, du fait du parti pris anglais de l'un des abbés, Philippe Badin (1407-1452), de Saint-Pierre-Langers, qui pose la première pierre de la citadelle du gouverneur sir Thomas Scale, qui deviendra Granville [2].

François Ier se rend à l'abbaye, au début de l'abbatiat de F. de La Guiche (1530-1548) [2]

Odet de Coligny, par François Clouet, 1548.

L'un des plus célèbres abbés de la Lucerne fut Odet de Coligny, dit le cardinal de Châtillon (1517-1571), prélat catholique connu pour sa conversion au calvinisme, frère de l'amiral de Coligny et de François d'Andelot, deux des plus importants chefs militaires protestants pendant les guerres de religion. Archevêque de Toulouse, puis évêque de Beauvais, Odet de Coligny fut excommunié par le pape après sa conversion en 1562, se maria en 1564 et partit en exil en Angleterre en 1568, y trouvant la mort de façon suspecte trois ans plus tard.

Déclin et ruine

Vendue comme bien national en 1790, l'abbaye est achetée par Louis-Julien Gallien. En 1794, il installe dans l'église abbatiale une filature de coton et façonne à base des pierres de l'abbaye un système hydraulique alimentant l'usine, avec un bassin de retenue, un canal d'amenée de 1,8 km, un aqueduc et un canal de fuite. Mise en faillite en 1808, l'usine poursuit son activité jusqu'en 1834, et devient une marbrerie [9].

Le moulin, datant de l'époque de la fondation de l'abbaye et reconstruit vers 1837, possède quatre roues à eau. Il est voué, jusqu'à la Libération, à la production de farine de céréales.

L'abbaye passe à Marie-Amélie Gallien et à son époux, Victor Bunel, qui y installe des équipements industriels. Leur fille Nelly épouse l'architecte Paul Dubufe.

Protection des bâtiments

Les héritiers de Victor Bunel (Gabrielle Dubufe et son mari l'ingénieur Émile Decauville) arrêtent la dégradation des bâtiments, supprimant les équipements industriels et entretenant les ruines, ils vivent à l'abbaye et reçoivent beaucoup [10].

Après la mort de son mari, Gabrielle Dubufe [10] fait classer les vestiges de l'abbaye au titre des monuments historiques (MH) le 28 février 1928[9]. Sont protégés : l'église (chœur, ailes nord et sud du transept, croisée avec tour-lanterne, reste de la nef et bas-côté sud, façade occidentale), les restes du cloître et les arcatures du lavatorium avec les deux piles qui le délimitent et la jonction du cloître avec le bas-côté sud de l'église, la porte et la fenêtre du mur nord du prieuré, l'entrée de l'ancienne abbaye (aumônerie du XVe siècle) et l'entrée du XVIIIe siècle avec ses piliers, sa grille, le perron décoré d'une niche et les deux escaliers à la suite, ainsi que l'aqueduc.

Orgue de tribune de l'église abbatiale.

Le sol de l'abbatiale, les bâtiments sud du cloître (cellier, réfectoire et cuisines), le bâtiment ouest du cloître, le sol du cloître avec les substructions qu'il renferme (galeries et aire, y compris le sol sur lequel des bâtiments étaient construits à l'est et au sud), les ruines du colombier, et les deux gisants du XIIe siècle déposés dans le chœur de l'église abbatiale sont classés à leur tour le 30 septembre 1959.

L'arrêté du 29 février 1964 classe les façades et toitures du corps du bâtiment central, des communs et de la buanderie, le miroir d'eau, les lambris de la salle à manger et du salon, la cheminée de la chambre abbatiale, les boiseries et mangeoires de l'écurie de la maison abbatiale. Enfin, les façades et toitures des deux granges à dîmes du XVIIe siècle de la ferme (maison, écurie, étable et pressoir) et du moulin, ainsi que la maison des cygnes, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 6 novembre 1986 [9].

Restaurations

À partir de 1959, l'abbé Marcel Lelégard (1925-1994) est l'actif promoteur de la restauration de l'abbaye. Il crée une fondation pour financer la reconstruction des bâtiments, en particulier de l'abbatiale, identique au bâtiment d'origine. Le 14 novembre 1960, il gagne 3 millions de francs dans le jeu télévisé « La Route tourne », qu'il consacre à la restauration de l'abbaye [11].


Portrait de l'abbé Lelégard, dans l'escalier du réfectoire.
  • 1960 : déblaiement de la grande salle basse, consolidation des trois premières baies (côté sud), aménagement d'une chapelle près du narthex ;
  • 1964 : début de la restauration du chœur (Monseigneur Guyot pose la première pierre, 800 ans après Achard) ;
  • 1970 : consécration du nouveau maître autel le 18 juillet par Monseigneur Wicquart, 800 ans jour pour jour après le premier ;
  • 1971 : début de la restauration du clocher ;
  • 1981 : inauguration du grand orgue ;
  • 1988 : début de la reconstruction de la nef ;
  • 1993 : achèvement de la toiture de la nef de l'église ;
  • 2010 : réfection du clocher.
  • 2023 : achèvement de la nouvelle toiture du chœur et du transept de l'église ;

Entre 1968 et 1970, près de 2 700 pièces d'or médiévales sont découvertes dans des pots de métal ou en terre cuite, enfouis autour et à l'intérieur de l'église abbatiale. C'est le plus grand trésor de la guerre de Cent Ans, sa vente permet de financer la restauration de l'abbaye. Le musée des Beaux-Arts de Saint-Lô est le seul à avoir acheté des pièces et à les exposer [12].

De 1987 à 2023, Pascal Thomas, maître maçon engagé par l'abbé Lelégard, a poursuivi la rénovation de l'abbaye [13].

Description

L'église abbatiale

L'église abbatiale du XIIe siècle est essentiellement romane, de style cistercien, avec des arcs en plein cintre au-dessus du porche et dans les parties basses de la nef. La construction du chœur a commencé en 1164 ; la nef et la façade occidentale ont été achevées en 1178. La couverture, sur arcs brisés et croisées d'ogives, a été récemment reconstituée. La tour carrée, élevée de 1180 à 1206, est de style gothique normand, avec de longues fenêtres verticales en tiers-point.

La nef et la grande baie vitrée du XVe siècle ornant le chœur ont été restaurées ou reconstruites entre 1988 et 2004.

L'orgue baroque construit en 1514 pour l'église des Franciscains de Chambéry, fut restauré et complété en 1779, il est revendu en 1845 à la cathédrale de Belley (Ain), puis à l'église de Salins-les-Bains (Jura) en 1958 [14]. L'abbé Lelégard le rachète en 1973 avec l'aide de Michel Chapuis qui propose son classement aux monuments historiques [14]. En 2019, les Amis de l'abbaye lancent un appel aux dons pour sa restauration estimée à 40 000  [14].

Le cloître

Le cloître a presque entièrement disparu. On distingue quelques arcs romans et des éléments classiques du XVIIIe siècle. Des portes donnent accès au cellier et au réfectoire de style classique, récemment reconstitué.

Le cellier et le réfectoire

Le cellier du XIIe siècle, restauré, présente des voûtes d'arêtes soutenues par des chapiteaux sur piles cylindriques. Juste au-dessus, le réfectoire d'allure classique est une reconstruction récente.

Le logis abbatial

Le colombier

Le colombier, bâti au début du XVe siècle, est couvert par un dôme percé d'un oculus.

L'aqueduc et les installations industrielles

Des vestiges d'installations industrielles sont visibles au-dessus de la grille d'entrée.

Gestion

La fondation Abbaye de la Lucerne-d’Outremer, propriétaire des lieux depuis 1981, présidée par Yvonne Lelégard, sœur de l'abbé Lelégard [10], assure la restauration et l’entretien de l’abbaye.

L’association Les Amis de l’abbaye de la Lucerne, fondée en 2013, se donne pour mission principale l’animation musicale et culturelle de l’Abbaye.

La Fraternité canoniale de l'abbaye de la Lucerne, créée en 1964 [10] se charge de l’animation liturgique, notamment la messe chaque dimanche en juillet et août.

Le 8 septembre 2022, Mgr Laurent Le Boulc'h procède à l'installation des pères Guillaume Antoine et Henri Vallançon comme recteur et vice-recteur de l'abbaye ; avec la fondation de la fraternité canoniale, ils portent le projet de faire de l'abbaye un lieu habité par une communauté religieuse [15].

Expositions

  • 2006 (juillet-septembre) : « Terre de moines, pierres d'abbaye »

Hommages

Flamme postale, 1995.
  • En 1980, une rue de Caen (Calvados) est dénommée rue de la Lucerne en référence à cette abbaye, dans un quartier dont les voies évoquent différentes abbayes normandes.
  • En 1993, une flamme postale commémore les 850 ans de la fondation de l'abbaye de la Lucerne.

Visites

Les horaires d'ouverture et les conditions de visite, de mars à octobre et pour les fêtes de Noël, sont disponibles sur le site officiel de l'abbaye.

L'abbaye est labellisée Normandie qualité tourisme (au 1er mars 2015) [16].

Maquette de l'abbaye

Situation

L'abbaye est située à proximité du Thar, à l'ouest du village.

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Bibliographie

Livre
  • Danièle Ducœur et Virginie Parmentier, Abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne, éd. Orep, 2008.
Articles
  • Marcel Lelégard, « Messe pontificale célébrée le dimanche 21 août 1966 à l'abbaye de La Lucerne par le cardinal Heenan, primat d'Angleterre », Art de Basse-Normandie, n° 43, [1967], p. 14-18.
  • Jean Fournée, « Jean de la Bellière, abbé de La Lucerne, et le réforme de l'Ordre de Prémontré », Revue de l'Avranchin, décembre 1971.
  • « Abbaye de la Sainte Trinité de la Lucerne », Art de Basse-Normandie, n° 114, 1998, 112 p.
  • Danièle Ducoeur, « La communauté religieuse de l'abbaye de La Lucerne (1143-1790) », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, t. 79, 2002, pp.203-244.
  • Danièle Ducoeur, « Sous les anciens pavements de la nef restituée de l'abbaye de la Lucerne », dans Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, tome 86, année 2009, pp.235-277.
  • Danièle Ducoeur, « La restitution du bâtiment conventuel sud-cellier et réfectoire-de l'abbaye de La Lucerne », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, tome 87, année 2010, pp.279-336.
  • Danièle Ducoeur, « Monseigneur César Le Blanc, évêque d'Avranches (1719-1746), en visite à l'abbaye de La Lucerne », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, Recueil d'études offert en hommage à Emmanuel Poulle , tome 87, année 2010, fasc.425, pp. 627 - 645.
  • Danièle Ducoeur, « Marie-Elisabeth Wrede (1898-1981), artiste peintre, repose à l'abbaye de la Lucerne », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, tome 93, année 2016, pp.41-60.
  • Danièle Ducœur, « Le passage des porte-rouleaux à l'abbaye de La Lucerne du XIIIe au XVIe siècle », Revue de l'Avranchin, tome 96, fasc.459, juin 2019, pp. 119-130.
  • Danièle et Gérard Ducoeur, « Les fouilles archéologiques à l'abbaye de la Lucerne de 1884 à 2006 », Revue de l'Avranchin, tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 191-194.
  • Daniel Mouchel, « La dynastie des peintres Dubufe à l'abbaye de la Lucerne (1840-1956) », Revue de l'Avranchin, tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 195-200.
  • Gérard Simonin, « La renaissance spirituelle de l'abbaye de La Lucerne », Revue de l'Avranchin, tome 96, fasc.460, septembre 2019, pp. 201-212.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 David Nicolas-Méry, Avranches, capitale du pays du Mont Saint-Michel, éd. Orep, 2011, p. 38.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Michel Hébert et André Gervaise, « Les 15 abbayes de la Manche », éd. Corlet, 2002.
  3. Jean Aimar Piganiol de La Force, Nouvelle description de la France, éd. Poirion, Paris, vol. 9.
  4. Dreal de Basse-Normandie, « Site inscrit n° 50036 », Caen, septembre 2013 (lire en ligne).
  5. Marcel Lelégard, « Achard de Saint-Victor, évêque d'Avranches (1161-1171) », [compte rendu], Annales de Normandie, 1971, p. 91-94 (lire en ligne).
  6. Études françaises.
  7. M. Dubosc, Cartulaire de la Lucerne, Saint-Lô, 1878, p. 4-5.
  8. François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 148.
  9. 9,0 9,1 et 9,2 « Notice n°PA00110442 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 Jean Hervet, « Journée granvillaise à La Lucerne », Revue de l'Avranchin, tome 96, fasc.459, juin 2019, p. 165-176.
  11. Roger Montaron, « Un jeune prêtre normand, l'abbé Marcel Lelégard, a gagné hier soir 3 millions », Ouest-France, 15 novembre 1960.
  12. Panneau d'informations au musée des beaux-arts de Saint-Lô.
  13. « L'abbaye de la Lucerne, le chantier d'une vie », Midi en France, émission de France 3, 15 septembre 2015.(voir en ligne).
  14. 14,0 14,1 et 14,2 « L'orgue sera restauré d'ici la mi-2020 », Ouest-France, 5 novembre 2019.
  15. « Deux nouveaux abbés à l'abbaye de la Lucerne », Ouest-France, 9 septembre 2022.
  16. Carte des établissements labellisés 2015, Normandie qualité tourisme, 2015.

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