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Abbaye de Blanchelande (Neufmesnil)

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L'abbaye et son parc.

L'abbaye de Blanchelande est un monument historique de la Manche, situé à Neufmesnil.

Avant l'instauration des communes en 1789, elle était sur le territoire de Varenguebec [1].

Histoire

Lithographie, vers 1825

L'abbaye doit son nom à son lieu-dit Blanche Lande. Elle est fondée en 1154 par le baron de La Haye-du-Puits [2] et donnée aux Prémontrés en 1161.

L'abbatiale est construite au XIIe siècle, remaniée au XIVe siècle. L'établissement religieux subit les conflits qui traversent la région : Guerre de Cent Ans et guerres de la Ligue. Elle est abandonnée au XVIIIe siècle.

Charles de Gerville déplore, au début du XIXe siècle, la dégradation des bâtiments qui sont dépeints par le voyageur britannique Henry Gally-Knight. Jules Barbey d'Aurevilly situe son roman L'Ensorcelée (1852) dans la lande de Lessay et à l'abbaye de Blanchelande, hantée par l'abbé de la Croix-Jugan.

Fanny de Robersart (1830-1887), fille du duc Charles Choiseul-Praslin, redonne son lustre à l'abbaye en restaurant le logis abbatial[3]. En 1880, elle lègue l'abbaye aux Sœurs auxiliatrices du purgatoire [3]. Jean de La Varende évoque cette famille dans son roman L'Homme aux gants de toile paru en 1943.

Dans les années 1990, le propriétaire britannique aménage « une éphémère boite de nuit » dans la chapelle [2].

Le bâtiment est inscrit aux Monuments historiques depuis 2000[4]. La porterie Saint-Nicolas et son logis attenant barrent l'accès, mais derrière celle-ci se trouve le logis abbatial, la conciergerie, l'église, un ancien cloître. De plus, un parc et jardin entourent le logis abbatial et un magnifique étang borde la propriété. Les beaux vestiges de l’abbaye de Blanchelande évoquent la nostalgie des contes de fées.

En 2001, l'architecte anglais Tim Jasper rachète l'abbaye avec l'intention d'en faire une résidence pour une clientèle huppée d'Outre-Manche [2]. Un projet estimé à 1,5 million d'euros qui ne sera pas mené à terme.

Chronologie

  • 1154 : fondation de l’abbaye par Richard de la Haye et son épouse Mathilde de Vernon, à la suite d’un vœu. Les chanoines occupent l’abbaye pendant 635 ans ; Pierre-Adrien Toulorge y séjourne de 1788 à 1792
  • 1791 : vente de l’abbaye comme bien national à des fermiers.
  • 1845 : l’église abbatiale est détruite, à l'exception du clocher. Quelques éléments importants de l’abbaye sont sauvés par le maire de Neufmesnil et placés dans l’église paroissiale.
  • 1857 : rachat par la comtesse de Robersart, fille du duc de Praslin. Restauration du parc et de l’intérieur du logis abbatial, construit en 1740.
  • 1880 : arrivée des sœurs auxiliatrices du Purgatoire.
  • 1888 : création de l'hospice Lemperière
  • 1897 : mort de Mme de Robersart. Partage des biens. La comtesse est restée 40 ans à Blanchelande.
  • 1898 : achat des bâtiments de l’abbaye par Adèle-Pauline Lesaffre, veuve de Louis Alphonse Bonduelle, héritier du groupe Lesaffre-Bonduelle, et des deux fermes par M. Fonty de Brocquebeuf.
  • 1940-1944 : l’abbaye est occupée par l'armée allemande, puis, après le débarquement, par l'armée américaine.
  • 1982 : les sœurs auxiliatrices quittent l’abbaye. Elles y sont restées 102 ans. L’abbaye est de nouveau en vente.
  • 1982-1990 : occupation par différentes communautés.
  • 1990 : achat par un Anglais M. Meaden, physicien.
  • 1995 : départ de M. Meaden.
  • 2000 : l’abbaye dans son ensemble est inscrite à l’Inventaire supplémentaires des Monuments historiques.
  • 2001 : achat par Tim Jasper. L’abbaye est ouverte, à certaines occasions, et le parc est entretenu.
  • 2005 : achat par Tim Jasper des bâtiments de la ferme qui jouxtent l’abbaye, côté avenue, sud-ouest.
  • 2010 : achat pour 505 000 euros lors d'une vente aux enchères à Coutances par l'avocat parisien Thibault Le Chanoine[5]. Suite à une surenchère, l'abbaye est remise en vente au printemps 2011.
  • 2011 : le 19 mai, au tribunal de grande instance de Coutances, l'ancien avocat Jean-Luc Pipon, né à Lisieux en 1960, directeur juridique de la banque d'affaires russe Troïka et propriétaire du Courrier de Russie, emporte les enchères pour 920 000 euros face à Thibault Le Chanoine [6].

Situation

Le logis devenu château.
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Bibliographie

Livres
Articles
  • Renault, « Varenguebec (suite) », Annuaire du département de la Manche, vol. 30, 1859, p. 9-34 (lire en ligne)
  • Jean Fournée, « Trois documents inédits sur l'abbaye de Blanchelande  », Revue de la Manche, n° 64, octobre 1974
  • Jean Fournée, « L'abbaye de Blanchelande » : notice historique et descriptive  », Revue de la Manche, n° 77-78 , 1978
  • Edmond Lemonchois, « Le dossier du RP Toulorge (1757-1793), religieux de l'abbaye Saint-Nicolas de Blanchelande », Revue du département de la Manche, n° 144, 1994
  • J.-M. Bouvris, « Autour des anciennes orgues de l'abbaye prémontrée de Blanchelande », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, tome LXIII, 1994-1997, pp. 61-114

Notes et références

  1. « Varenguebec (suite) », Annuaire du département de la Manche, vol. 30, 1859, p. 9
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Christophe Leconte, « Avis, abbaye de Blanchelande à vendre ce jeudi », Ouest-France, 15 décembre 2010.
  3. 3,0 et 3,1 René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 436.
  4. « Notice n°PA50000015 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  5. « L'abbaye de Blanchelande vendue aux enchères pour 505 000 € », Ouest-France, 17 décembre 2010.
  6. « 920 000 euros pour l'abbaye de Balnchelande », La Manche Libre, site internet, 19 mai 2011 (lire en ligne), ; Ouest-France, 20 mai 2011.

Liens internes