Actions

« Abbaye de la Lucerne » : différence entre les versions

De Wikimanche

m (→‎Hommages : typo)
(nom complet : abbatia Sanctissimae Trinitatis de Lucerna / étoffement de l'intro (synthèse))
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[File:Abbaye de La Lucerne.jpg|thumb|]]
[[File:Abbaye de La Lucerne.jpg|thumb|]]
L''''abbaye Sainte-Trinité''' est une abbaye de Prémontrés de la [[Manche]], située à [[La Lucerne-d'Outremer]].
L''''abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne''' est une abbaye de Prémontrés de la [[Manche]], située à [[La Lucerne-d'Outremer]]. Fondée au XII{{e}} siècle, ruinée après la Révolution française, elle a été reconstruite et restaurée au XX{{e}} siècle à l'initiative de [[Marcel Lelégard|l'Abbé Lelégard]].


==Histoire==
==Histoire==

Version du 15 octobre 2011 à 11:17

L'abbaye Sainte-Trinité de La Lucerne est une abbaye de Prémontrés de la Manche, située à La Lucerne-d'Outremer. Fondée au XIIe siècle, ruinée après la Révolution française, elle a été reconstruite et restaurée au XXe siècle à l'initiative de l'Abbé Lelégard.

Histoire

L'abbaye est implantée en 1143 dans la vallée du Thar, par des moines de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin (diocèse d'Arras), qui la place sous le vocable de la Sainte-Trinité. Les moines de La Lucerne fondent ensuite les abbayes d'Ardenne (Calvados), de Beauport (Côtes-d'Armor), de Cerisy-Belle-Étoile (Orne) et de Mondaye (Calvados).

En 1162, Guillaume de Saint-Jean donne à l’abbaye de La Lucerne les églises d'Angey et de Saint-Jean-le-Thomas [1] : Ego Willelmus de Sancto Johanne […] dedimus Deo et ecclesie Sancte Trinitatis de Lucerna […] ecclesiam de Sancte Johanne cum omnibus pertinentis suis […] dedimus et ecclesiam de Angeio cum pertinentis suis […] [2].

L'église abbatiale est érigée entre 1164 et 1178, date de sa consécration. Bien que construite sous le règne d'Henri II, il subsiste des traces d'architecture romane. La nef, d'inspiration cistercienne, est composé de sept travées. Elle a été restaurée aux XVe et XVIIe siècles.

De 1282 à 1390, elle est désignée sous le nom de « la Liserne », « la Luiserne », « la Luyserne », « la Luzerne », « la Lucerne », par opposition à « la Vieille Luzerne » qui correspondait à la paroisse de La Lucerne-d'Outremer [3].

En 1327, Jean III de La Mouche, évêque d'Avranches, est inhumé dans l'église abbatiale.

Vendue comme bien national en 1790, l'abbaye est achetée par Louis-Julien Gallien. Il installe dans l'église abbatiale une filature de coton en 1794 et façonne à base des pierres de l'abbaye, un système hydraulique alimentant l'usine, avec un bassin de retenue, un canal d'amenée de 1,8 km, un aqueduc et un canal de fuite. Mise en faillite en 1808, l'usine poursuit son activité jusqu'en 1834, et devient une marbrerie[4].

Le moulin, datant de l'époque de la fondation de l'abbaye, et reconstruit vers 1837, possède quatre roues à eau. Il est destiné, jusqu'à la Libération, à la production de farine de céréales.

À partir de 1959, l'abbé Marcel Lelégard (1925-1994) est l'actif promoteur de la restauration de l'abbaye.

Ses vestiges sont classés Monument historique (MH) le 28 février 1928. Ils comprennent l' église (chœur, ailes nord et sud du transept, croisée avec tour-lanterne, reste de la nef et bas-côté sud, façade occidentale), les restes du cloître et les arcatures du lavatorium avec les deux piles qui le délimitent et la jonction du cloître avec le bas-côté sud de l' église, la porte et la fenêtre du mur nord du prieuré, l'entré de l'ancienne abbaye (aumônerie du XVe siècle) et l'entrée du XVIIIe siècle avec ses piliers, sa grille, le perron décoré d'une niche et les deux escaliers à la suite, ainsi que l'aqueduc. Le sol de l'abbatiale, les bâtiments Sud du cloître (cellier, réfectoire et cuisines), le bâtiment ouest du cloître, le sol du cloître avec les substructions qu'il renferme (galeries et aire, y compris le sol sur lequel des bâtiments étaient construits à l'est et au sud), les ruines du colombier, et les deux gisants du XIIe siècle déposés dans le chœur de l'église abbatiale, sont classés à leur tour le 30 septembre 1959. L'arrêté du 29 février 1964 classe les façades et toitures du corps du bâtiment central, des communs et de la buanderie, le miroir d'eau, les lambris de la salle à manger et du salon, la cheminée de la chambre abbatiale, les boiseries et mangeoires de l'écurie de la maison abbatiale. Enfin, les façades et toitures des deux granges à dîmes du XVIIe siècle de la ferme (maison, écurie, étable et pressoir) et du moulin, ainsi que la maison des cygnes, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 6 novembre 1986[4].

Hommages

En 1980, une rue de Caen (Calvados) est dénommée rue de la Lucerne en référence à cette abbaye, dans un quartier dont les voies évoquent différentes abbayes normandes.

Bibliographie

  • Jean Fournée, « Jean de la Bellière, abbé de La Lucerne, et le réforme de l'Ordre de Prémontré », Revue de l'Avranchin, décembre 1971

Notes et références

  1. Études françaises.
  2. M. Dubosc, Cartulaire de la Lucerne, Saint-Lô, 1878, p. 4-5.
  3. François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 148.
  4. 4,0 et 4,1 « Abbaye de la Lucerne », base Mérimée, ministère de la Culture et de la Communication

Lien externe

48°46′59″N 1°25′41″W48.78306, -1.42806