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Située dans le diocèse de Bayeux depuis sa fondation, l'abbaye est rattachée au [[diocèse de Coutances]] avec la création du département de la [[Manche]], et l'église devient paroissiale alors que les bâtiments conventuels, reconstruits dans les siècles précédents, sont vendus comme biens nationaux. Depuis mai [[1747]], l'abbatiale est divisée par une cloison permettant aux Cerisiens d'y célébrer la messe sans s'y croiser. En [[1811]], vendues comme carrière, les cinq premières travées, anciennement réservées aux paroissiens sont détruites comme la façade gothique à trois portails datant du XIII{{e}} siècle, laissant comme nouvelle façade, la cloison aveugle<ref name=abbayes/>.
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L'église est classée parmi la première liste des monuments historiques français en [[1840]], et des restaurations sont entreprises à partir de [[1880]]. Le reste de l'abbaye est classé le [[17 octobre]] [[1938]]. En [[1964]], de nouveaux travaux de restauration sont entrepris<ref name=gavet />
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L’intérieur possède une élévation à trois niveaux.
L’intérieur possède une élévation à trois niveaux.

Version du 4 mai 2018 à 08:59

L'abbaye.
Chœur au début du XXe siècle.

L'abbaye Saint-Vigor, communément abbaye de Cerisy, est un édifice catholique de la Manche, situé à Cerisy-la-Forêt.

Achevée en 1110, l'abside de l'abbatiale est un exemplaire unique dans l'art bas-normand avec ses trois étages de fenêtres.

Historique

Le premier monastère est érigé par Vigor de Bayeux vers 510, à proximité de la voie romaine reliant Coutances et Bayeux (Calvados). La légende veut que, retiré à Reviers dans le diocèse de Bayeux, l'ermite soit sollicité par un riche seigneur local, Volusien, pour chasser un dragon qui dévaste une partie de ses terres. Vigor terrasse la bête par un signe de croix et lui passe son étole au cou, avant d'ordonner à son compagnon Théodomir de la noyer dans la mer. En reconnaissance, Volusien fait don à Vigor des terres qu'il a libérées du dragon sur lesquelles il bâtit une église dédiée à saint Pierre et saint Paul[1].

La vie monastique régulière décline rapidement et se termine avec les invasions normandes au VIIIe siècle. Le 12 novembre 1032[2], le duc de Normandie, Robert le Magnifique, fonde un nouveau monastère, dédié à saint Victor et nomme à sa tête l'abbé Durand, rapidement remplacé par Aumodor. Il le dote de privilèges en 1032 et y fait déposer en 1034 des reliques léguées par le patriarche de Jérusalem. En 1042, l'abbaye reçoit un os du bras droit de saint Vigor ce qui aurait provoqué plusieurs miracles[3].

L'abbaye et son plan d'eau.

Entre 1040 et 1070, les moines bénédictins défrichent autour du site la forêt de Cerisy qui fournit le bois et la charpente nécessaires à la construction voulue par le fils de Robert, Guillaume le Conquérant, d'une grande abbatiale à l'image de l'église Saint-Étienne de Caen, bâtie sur un plan bénédictin traditionnel de la Normandie ducale, dans une architecture romane en pierre de Caen. Les travaux auraient commencé, selon Philippe Gavet, par l'édification de l'abside à trois niveaux d'arcatures entre 1068 et 1072, formant le chevet[2].

La nef.
Plan de l'abbaye avec les modifications.

L'abbaye prospère rapidement, et installe des prieurés sur les anciens oratoires mérovingiens abandonnés tels que Saint-Fromond, Saint-Marcouf et Deux-Jumeaux. La chapelle de l'Abbé est édifiée dans le plus pur style gothique en 1260.

Puis, sous le régime de la commende, l'abbaye décline. En 1738, une partie du croisillon nord s'écroule et est reconstruit "dans un style insignifiant"[3]. Un incendie dû à la foudre détruit le dernier étage de la tour.

À la mort de l'ultime abbé commendataire, Paul d'Albert de Luynes, archevêque de Sens et primat des Gaules, en 1788[1], l'abbaye, qui demeure la plus riche du Cotentin, tombe en régale, avant que les sept derniers moines, dont un prieur, la quittent chassés comme ailleurs, par la Révolution[4].

Située dans le diocèse de Bayeux depuis sa fondation, l'abbaye est rattachée au diocèse de Coutances avec la création du département de la Manche, et l'église devient paroissiale alors que les bâtiments conventuels, reconstruits dans les siècles précédents, sont vendus comme biens nationaux. Depuis mai 1747, l'abbatiale est divisée par une cloison permettant aux Cerisiens d'y célébrer la messe sans s'y croiser. En 1811, vendues comme carrière, les cinq premières travées, anciennement réservées aux paroissiens sont détruites comme la façade gothique à trois portails datant du XIIIe siècle, laissant comme nouvelle façade, la cloison aveugle[1].

L'église est classée parmi la première liste des monuments historiques français en 1840[5], et des restaurations sont entreprises à partir de 1880. Le reste de l'abbaye est classé le 17 octobre 1938[5].

En 1964, de nouveaux travaux de restauration sont entrepris[2]

L’intérieur possède une élévation à trois niveaux.

Musée

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Visiteurs 6 089 6 370 6 059 6 778 6 213 6 640 5 687 6 019 6 098
« Fréquentation des musées », Patrimostat, Direction générale des patrimoines, Département de la politique des publics.

Bibliographie

  • Georges Duval, « L'abbaye de Cerisy », La Normandie bénédictine, au temps de Guillaume le Conquérant, Facultés catholiques de Lille, 1967, p. 179-185

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Frédérique Barbut, La route des abbayes en Normandie, Ouest-France, 1997.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Philippe Gavet, livre 5, chap. 31.
  3. 3,0 et 3,1 André Rhein, « L'église abbatiale de Cerisy », Congrès archéologique de France, LXXVe session tenue à Caen en 1908, Tome II, 1969.
  4. Charles de Gerville, « Recherches sur les Abbayes du département de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Derache, 1825.
  5. 5,0 et 5,1 « Notice n°PA00110359 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

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