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Église Saint-Thomas (Lithaire)

De Wikimanche

Église de Lithaire.

L'église Saint-Thomas de Lithaire est un édifice catholique de la Manche situé à Montsenelle.

Dédiée à saint Thomas elle relève, pour le culte, de la paroisse Bienheureux Marcel-Callo centrée à La Haye-du-Puits.

L'ancienne église

Dédiée à l'apôtre Thomas, l'ancienne église pourrait avoir eu pour saint patron initial l'évêque saint Thomas Becket, souvent honoré dans les églises normandes [1].

On trouve près des vestiges du château de Lithaire quelques ruines de l'ancienne église  : chœur, sacristie, chapelles, croix et tombeau dans l'ancien cimetière....

Sa nef était d'époque romane (XIe-XIIe siècles) ornée de fenêtres en forme d'ogives qui éclairaient les chapelles [2]. De plan cruciforme, l'édifice avait deux chapelles latérales gothiques dont celle du nord portait un clocher en bâtière [1]. Encore couverte de chaume vers 1860, la sacristie était venue obstruer la baie XIVe du chevet [1].

L'Annuaire du département de la Manche de 1859 en donne la description suivante :

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« On arrive à l’église par des chemins, les uns couverts et d’une pente douce, les autres escarpés et hérissés de rochers de grès quartzeux. La nef, sauf les retouches qu’elle a subies, est de l’époque romane ; ses murs au nord sont encore en grande partie du XIe ou XIIe siècle, et offrent de l’opus spicatum, ainsi que des petites fenêtres cintrées, comme on en faisait à cette époque pour les églises de campagne. Ces fenêtres ont environ deux pieds de hauteur et quatre pouces de largeur.
Le mur méridional de la nef est percé de trois fenêtres à ogive simple, sans ornements. L’église de ce côté a été refaite en grande partie.
Le chœur, au nord, est éclairé par des fenêtres du XIVe siècle. Cette portion de l’église est postérieure à la nef.
Un arc triomphal partage le chœur et la nef ; le mur absidal est droit ; toute l’église est voûtée en bois.
Une porte romane est ouverte dans le mur occidental ; son cintre est en forme d’anse de panier, et un simple cordon forme son archivolte qui retombe sur des colonnes romanes ; le battant de cette porte offre la date de 1695 ; celui de la porte de la chapelle méridionale présente aussi un millésime, celui de 1677 ; ces deux battants sont couverts de têtes de clou dessinant des espèces de losanges. Il est à désirer que ces deux anciennes portes soient conservées avec soin, et qu’on se garde bien de les remplacer par des portes de maison bourgeoise, peintes en imitation de bronze ou de bois veiné, décoration antimonumentale et du plus mauvais goût.
Une tour quadrilatère et couronnée par un toit en bâtière est placée au nord, à l’extérieur, entre chœur et nef : sous son étage inférieur, il existe une chapelle qui est mise en communication avec l’église par une arcade en pierre. Cette tour est privée du coq symbolique et traditionnel.
Le font baptismal se compose d’une cuve octogone dont la circonférence est de 2 mètres 40 centimètres, et la hauteur de 45 centimètres ; un cordon en forme de torsade règne autour ; elle repose sur un pédicule octogonal, haut de 35 centimètres et placé sur un piédestal carré.
La chapelle méridionale de l‘église est sous le vocable de saint Jean—le-Fort (s. Généfort ?). Sur un bas-relief, au pied de la statue du saint, on remarque de petits enfants emmaillotés. Saint Jean le Fort est en grande vénération dans le pays, et on lui présente les enfants malades et infirmes.
Vestiges de l'ancienne église.
On remarque dans le cimetière un de ces ifs antiques et énormes, qui semblent destinés à survivre à toutes les générations et rappellent ce qu’un grand écrivain dit de l’if des cimetières : On aimait à voir le gros if qui ne végétait plus que par son écorce. Sa circonférence est de 5 mètres 8 centimètres ; il est creux, et au milieu s’en trouve un autre dont le contour est d’un mètre 34 centimètres. Ce végétal, aussi curieux pour le naturaliste que pour l’antiquaire, est sans doute contemporain de l’église. J’ai toujours trouvé les plus beaux ifs près des églises des XIe ou XIIe siècles, ce qui donne à penser qu’ils sont contemporains de la construction de l’église près de laquelle ils s’élèvent. »

Jugée trop dégradée et excentrée, accusée d'être sans valeur artistique, la vieille église est condamnée en août 1894 par le conseil municipal : il est décidé que le lieu de culte et son presbytère rejoindraient l'école de garçons et la foire sur la lande de la Peignerie [1].

La nouvelle église

En grande partie financée par la vente des landes, la nouvelle église est consacrée en octobre 1897, sa flèche n'est terminée qu'au printemps suivant [1].

Un bas-relief du XVe siècle, figurant la Crucifixion, provenant vraisemblablement d'un retable aux douze apôtres de l'ancienne église est encastré dans le mur nord de l'édifice [3].

Les fonts baptismaux, d'époque médiévale, sont en pierre calcaire d'Yvetot [3].

L'église est éclairée par des verrières, à motifs géométriques, réalisées en 1961 par Jean Barillet, maître-verrier à Paris [3].

Le 31 janvier 2012, elle est la cible d'actes de vandalisme : trois vitraux sont cassés, des objets religieux brisés, la commande de la sonnerie des cloches saccagée... [4].

Situation

La nouvelle église est au bord de la route départementale 903.

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Panneau d'information sur le site de l'ancienne église.
  2. Remparts de Normandie, site internet (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche, site internet.
  4. Thibault Deslandes, « L'église de Lithaire mise à sac », Tendance Ouest, site internet, 9 janvier 2013.

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