Église Saint-Pierre de Naftel (Isigny-le-Buat)
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L'église Saint-Pierre de Naftel est un édifice catholique de la Manche situé à Isigny-le-Buat.
Sous le vocable de saint Pierre apôtre, elle relève de la paroisse Saint-Martin centrée à Isigny-le-Buat.
Histoire
Au milieu du 19e siècle, l'église de Naftel n'est qu'une simple chapelle rectangulaire de vingt mètres sur six, sans sacristie ; le chevet est un mur plat pourvu d'une belle fenêtre à meneaux[1]. Pour ouvertures elle n'a qu'une petite fenêtre romane très étroite au nord, deux fenêtres plus grandes au sud dans le chœur et une belle fenêtre en arc surbaissé dans la nef[1].
Dès sa nomination à Naftel en 1848, l'abbé Couëtil entreprend de réparer les bancs et le confessionnal, repeindre les statues, acheter des ornements et les objets nécessaires au culte et fait fermer le clocher par un plancher[1]. En 1856, il ouvre les fenêtres du côté nord et remonte le niveau du chœur[1]. En 1858, il démolit le mur du pignon du chœur et sa belle fenêtre à meneaux, il prolonge le chœur « de 10 pieds » (3.30m) avec un mur à trois côtés et il ouvre une porte côté sud pour entrer dans la sacristie, derrière l'autel[1].
En 1868, l'abbé Berry fait paver la nef avec des pierres qui restent de la construction du chœur et fait blanchir les murs sales et délabrés [1].
Au début du 20e siècle, l'abbé Le Quertier fait construire au nord une sacristie extérieure pour agrandir le chœur, ouvrir une fenêtre au chevet de l'église ; il fait construire les deux chapelles, l'une dédiée la sainte Vierge, l'autre, devenue la chapelle des baptêmes, dédiée au Sacré-Cœur [2].
Le 11 février 1906, 150 paroissiens appelés par le glas parviennent à empêcher l'envoyé du gouvernement d'entrer dans l'église pour procéder à l'inventaire lié à la séparation des Églises et de l'État. Le 16, le percepteur de Saint-Hilaire, accompagné de huit gendarmes et de 50 soldats surprend la population : on sonne le tocsin, 200 personnes se déplacent, en vain car la troupe cerne déjà le cimetière[2].
Le 4 mai 1961, une tornade endommage l'église, les écoles et le presbytère. La même année, la commission d'art sacré conseille la suppression de la chaire et de l'autel pour mettre en évidence un mobilier précieux[2].
En 1974 Mgr Joseph Wicquart bénit la restauration des travaux de l'église, peintures et électrification des cloches, financés par la vente l'année précédente de l'ancien presbytère[2].
Mobilier
- Une croix d'un mètre de haut, avec médaillon double face finement sculpté de personnages en ronde bosse (15es.) classée monument historique à titre d'objet[3] est l'objet le plus remarquable dans l'église. Cette croix en pierre calcaire tourne sur un pivot dont la base est en granit.
- Une statue de la Vierge à l'Enfant en calcaire peint (fin du 14e s.) est aussi classée monument historique à titre d'objet[4].
- L'église abrite également des statues de sainte Anne et la Vierge (14e s.), saint Antoine (16e s.)...
- Les bancs clos achetés en 1868 par l'abbé Berry pour remplacer les « misérables bancelles » étaient loués le dimanche des Rameaux[1].
- Les fonts baptismaux remplacent une vieille cuve en pierre depuis 1868[1].
- Le chemin de croix gothique en chrome, double coloris, cadres et couronnements dorés à l'or fin date de 1886[1].
- Le vitrail du chevet est en l'honneur des patrons de la paroisse saint Pierre et saint Paul et porte la mention « Don de M. Charles Jouenne, maire de Naftel, 1904 »
- L'église possède trois cloches : deux achetées en 1886 [1], la troisième baptisée « Juliette » en 1931 par Mgr Théophile Louvard[2].
Situation
Bibliographie
- Jules Buisson et Gilles Buisson, « La croix de l'église de Naftel », Art de Basse-Normandie, n° 9, printemps 1958, p. 24-25
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 et 1,9 La Voix des Clochers, n° 71, mai juin 1966, cité par Georges Dodeman
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Blog de Georges Dodeman, « Histoire Isigny-le-Buat, Naftel ».
- ↑ « Notice n°PM50000556 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
- ↑ « Notice n°PM50000557 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.