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Église Saint-Paul (Granville)

De Wikimanche

L'église Saint-Paul.

L'église Saint-Paul est un ancien édifice catholique de la Manche, situé à Granville.

Histoire

Carte postale ancienne, vers 1925.

À la suite du rattachement d'une partie de Donville et de Saint-Nicolas au territoire de Granville, un décret de l'impératrice Eugénie le 28 décembre 1859, érige en succursale une nouvelle paroisse à Granville sous le vocable de Saint-Paul. Alors que Notre-Dame compte 10 000 paroissiens, Saint-Paul en compte 7 000[1].

En 1860, une chapelle provisoire est érigée sur « les Bissonnets », terrain de la rue Sainte-Geneviève. Elle abrite les offices durant quarante ans [1].

Paul Abadie, architecte du Sacré-Cœur de Paris, propose deux projets, en 1864 et 1877, qui sont rejetés. Finalement, est choisie en 1877 l'église de style romano-byzantin, inspirée de l'éclectisme de la fin du XIXe siècle, de l'architecte bréhalais Paul Héneux, installé à Paris : bâtiment de 66,66 m sur 20,67 m, avec un vaste porche surmonté d'un clocher, une nef, un chœur mi-circulaire, des collatéraux, une chapelle de la Vierge, deux autres dans le transept, deux sacristies, les fonts baptismaux à l'entrée, un dôme en pierre au centre de la croix. Des monuments romains et byzantins elle hérite des arcatures, de la polychromie du décor de la façade, la coupole et les mosaïques en médaillons aux bras du transept [1].

En 1889, le maire Lucien Dior acte la construction [1] qui débute en 1891 [2], et la première pierre est bénie le 28 janvier 1894 par Mgr Germain [1]. Mais la réalisation du dôme en pierre est jugée trop coûteuse, si bien que les frères Ravous, entrepreneurs, le construisent en béton armé, selon le procédé Hennebique. Le chœur n'est pas non plus réalisé, laissant un chevet plat [1].

L'autel majeur offert au sacré Cœur par la paroisse Saint-Paul en actions de grâces pour la protection de la cité en juin 1940 est érigé en novembre 1940, L. C. Pinel étant curé [3].

Les vitraux sont posés en 1919, 1949 et 1964 [1].

En 1965, la partie neuve de la salle paroissiale est construite à la place du chœur [2] qui n'a jamais été réalisé.

En 1999, un diagnostic révèle les faiblesses de l'édifice en plusieurs endroits : fragilité du béton armé réalisé avec du sable de mer, juxtaposition de pierres froides et chaudes de la façade, acier des vitraux corrodés, barres d'acier déformées par l'humidité, infiltration d'eau, maçonnerie dégradée, murs de la nef stabilisés par des tirants, poutrelles métalliques soutenant les voûtes internes [1]...

Des travaux sont effectués. Mais, en 2003, un bloc de béton provenant du dôme se détache. Le bâtiment est alors fermé au public [2]. Un devis est fait pour les travaux les plus urgents. Coût avancé : 8 millions d'euros hors taxes [2].

L'association « Saint-Paul demain » est créée en 2007, avec 200 membres ; une commission extra-municipale est constituée [1]. En 2010, un cabinet d'études de Lyon, Médiéval, est chargé d'envisager l'avenir du bâtiment, entre réhabilitation et démolition. Il livre ses propositions au conseil municipal en janvier 2012. Le coût du projet est estimé à 12 millions d'euros [4]. Il comprend, non seulement la réhabilitation de l'édifice, mais également la construction d'un restaurant panoramique, avec, en option, la création d'un pôle habitat et d'un pôle dédié à la formation et aux séminaires [4].

Le 10 octobre 2017, l'évêché donne son accord à la ville pour désaffecter l'édifice religieux de ses fonctions cultuelles [5].

En octobre 2018, elle est proposée à la location (sous forme de bail emphytéotique au profit de la commune) par l’agence parisienne d’immobilier d’exception Patrice Besse au prix de départ de 30 000 € [6][7].

Le 11 septembre 2019, la dépouille du chanoine Pinel est exhumée avant d'être inhumée au cimetière Saint-Paul et deux reliques déposées dans les autels latéraux de Saint-Joseph et de la Vierge sont retirées pour achever la désacralisation de l'église[8]. D'autres objets religieux sont peu à peu réaffectés.

Vitraux

Des maîtres verriers ont travaillé sur les vitraux de l'église Saint-Paul entre 1946 et 1970 : Lorin, Mauméjan et Gabriel Loire réalisent des dalles de verre montées sur ciment. Seule la verrière de la Vie de Saint Paul est réalisée par le maître-verrier Paul Bony [9]

La verrière représentant la vie de saint Paul est faite de trois lancettes. Au centre saint Paul en pied est représenté avec une épée, il est surmonté d'un ange tenant une palme. À gauche, se superposent la conversion de saint Paul de Tarse et de saint Paul prêchant. À droite, saint Paul et un navire surmontent la scène de la mort du saint [9].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 Panneaux d'information, église Saint-Paul, ville de Granville.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Tangi Loisel, « Granville étudie l'avenir de l'église Saint-Paul », Ouest-France, 14 janvier 2011.
  3. Inscription dans l'église (voir).
  4. 4,0 et 4,1 Mélanie Content, « Granville croit au dôme Saint-Paul », Ouest-France, 30 janvier 2012.
  5. « Granville : désaffectée, l'église Saint-Paul n'est plus un lieu de culte  », La Manche Libre, site internet, 25 octobre 2017 (lire en ligne).
  6. Patrice Besse, site internet consulté le 7 octobre 2018 (lire en ligne).
  7. « Une église mise en vente à 30 000 € à Granville », 20 Minutes, site internet, 5 octobre 2018 (lire en ligne).
  8. Fabien Jouatel, « Le chanoine Pinel exhumé de l'église Saint-Paul », Ouest-France, 14-15 septembre 2019.
  9. 9,0 et 9,1 www.culture.gouv.fr, Notice IM50002389 de l'Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne).

Liens internes

Lien externe