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Église Saint-Georges (Saint-Georges-de-la-Rivière)

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Église de Saint-Georges-de-la-Rivière.

L'église Saint-Georges est un édifice catholique situé à Saint-Georges-de-la-Rivière.

Dédiée à saint Georges, elle relève, pour le culte, de la paroisse Notre-Dame-des-Isles centrée à Barneville-Carteret. Autrefois, elle dépendait de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Barneville.

Histoire

Le clocher fortifié.

Elle est construite aux XIVe et XVe siècles et, comme pour Saint-Jean-de-la-Rivière, placée sous le patronage de l'abbaye de Lessay. Elle est alors connue sous le nom de « Saint-Georges-de-Tummeville » [1], vocable adopté au 13e siècle [2]. Elle a la particularité d'être « enterrée » : en effet, l'église primitive et le presbytère qui lui fait face ont été fondés environ un mètre sous le niveau actuel du sol, ce qu'attestent plusieurs ouvertures surmontées [2]. Son clocher fortifié (l'un des dix-sept de la ligne littorale) abrite une salle de garde, autrefois entourée d'une plateforme qui permettait, comme un chemin de ronde, l'observation de la mer et la potentielle arrivée des ennemis anglais lors de la Guerre de Cent Ans [2]. L'escalier à vis de la tourelle est pourvu de trois meurtrières permettant l'usage d'armes à feu par les guetteurs, qui pouvaient aussi actionner une petite cloche afin de prévenir la population du péril [2]. Ce poste d'observation permettait une vie relativement autonome : une chambre était aménagée au-dessus de la chapelle nord, les hommes pouvaient faire du feu dans une cheminée (encore en état de marche) et faire leurs besoins dans les latrines prévues à cet effet [2].

L'édifice se dispose en croix latine, avec une nef unique, flanquée d'une chapelle au nord et d'une autre au sud. Elle est dotée d'un « caquetoire » (autrement dit : un porche) sur sa façade sud ; c'est à cet endroit que se réunissaient les villageois lorsque le notaire, le syndic ou le représentant du seigneur les y avait conviés. Le sol du caquetoire était auparavant en galets roulés, mais la restauration dont il a fait l'objet les a fait disparaître [2].

Si les portes donnant sur la sacristie sont du 17e siècle, celle-ci n'est construite qu'en 1781 [2].

Par arrêté préfectoral en date du 18 novembre 1808, l'église de Saint-Georges-de-la-Rivière est réunie à celle de Saint-Jean-de-la-Rivière, créant le mécontentement au sein du conseil municipal.

D'importants travaux de restauration sont engagés depuis plusieurs années, à l'initiative de l'Association du patrimoine, créée en 2005. Entre 2005 et 2012, 210 000  ont été utilisés aux travaux du clocher, de la toiture de la chapelle sud, de la façade sud, au remplacement de deux portes, à la restauration de deux vitraux et de fresques [3]. L' opus spicatum du portail est mis au jour après grattage de l'enduit [2]. En 2012, l'Association du patrimoine totalise 32 287 euros de dons [3]. Des travaux de peinture sont réalisés à l'été 2023 (plafonds de la nef, du chœur, des chapelles) [4].

On trouve des vestiges de l'époque romane à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église, et notamment les deux croix antéfixes du pignon occidental et du chevet, datées du 15e siècle [2]. Le groupe équestre en calcaire du 15e représentant saint Georges, initialement placé près du portail, est entré dans l'église au début des années 1980 pour lui éviter une usure plus importante [2]. Il se trouve aujourd'hui dans la chapelle sud.

Lorsqu'on entre dans l'église, on observe d'abord le bénitier, un bol du 18e siècle inséré dans la maçonnerie [2]. Toute la voûte est en berceau, mais la chapelle nord est voûtée d'arêtes et retombe sur des culots, notamment un train avant de vache, des masques et des écus bûchés, ce qui fait penser à une chapelle seigneuriale [2].

Mobilier

Le choeur.

L'église abrite plusieurs statues : saint Siméon portant l'enfant Jésus [5], deux statues équestres de saint Georges (en calcaire (15e) et en bois (17e [6]), saint André (en calcaire polychrome du 15e siècle [2]), saint Sébastien (en chêne (19e) [2]), saint Pierre (donnée au président actuel (2023) de l'Association [2]).

Des fresques [7] ornant l'ensemble de l'église sont découvertes en 1976 ; datant des 14e, 15e et 16e siècles, elles sont restaurées en 1978-1979 par Michel Gigon [8]. L'une, du 16e siècle, représente le Dit des trois Morts et des trois Vifs [2].

Le maître-autel dont le devant représente la Cène date de 1898 et est de style néo-gothique [2] ; la prédelle est ornée de statuettes des quatre évangélistes [8].

Les fonts baptismaux avec cuvette intérieure en plomb et couvercle datent du 17e siècle [8].

Parmi les verrières éclairant l'édifice, on remarque celle représentant saint Georges terrassant le dragon réalisée par R. Desjardins, verrier à Angers en 1929.

Parmi la douzaine de vitraux à motifs géométriques, parfois incrustés des symboles des évangélistes, certains, réalisés dans les années 1950, sont signés Paul Bony [8].

Situation

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Notes et références

  1. Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances, vol. 1, p. 191.
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 et 2,16 Conférence donnée par Sylvaine Piette le 30 avril 2023.
  3. 3,0 et 3,1 L'Écho de Saint-Georges-de-la-Rivière, bulletin municipal, n° 30, janvier 2013.
  4. La Presse de la Manche, 23 août 2023.
  5. Originellement positionnée près du presbytère, elle est rentrée plus tard dans l'église et est restaurée en 1992. On ne sait pas la dater.
  6. Aujourd'hui (2023) placée dans la nef, elle était autrefois au niveau du chevet.
  7. On distingue les fresques des peintures murales car elles ont la particularité d'être réalisées sur de l'enduit encore frais, ce qui n'est pas le cas des simples peintures murales.
  8. 8,0 8,1 8,2 et 8,3 Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche, site internet.

Liens internes

Lien externe