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Église Notre-Dame (Saint-Lô)

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L'église paroissiale et ancienne collégiale Notre Dame (XIIIe, XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et XXe siècles) est considérée à juste titre comme le symbole de la ville. Cette église dédiée à Notre Dame a pour origine la paroisse du château de Saint-Lô sur le mont Briovère : la paroisse de « l'Enclos » dont le patron était le seigneur du château, à savoir l'évêque de Coutances.

Avec l'activité des foires, de l'activité drapière et du pèlerinage à Notre Dame du Pilier, les bourgeois de Saint-Lô contribuèrent à l'agrandissement et à l'embellissement progressif de leur église paroissiale. La nef de cinq travées barlongues date du premier tiers du XIVe siècle ainsi que ses collatéraux immédiats ; les corbeilles de feuillage des chapiteaux sont très caractéristiques de l'époque. La tour nord date aussi du XIVe et la tour sud date de 1464, d'après une inscription. Il n'y a pas de transept et le chœur est à quatre travées ; le sanctuaire est fermé de six colonnes. L'église possèdent d'anciens vitraux, déposés pendant la période de bombardements, qui datent du XVe siècle dont le vitrail royal qui selon la tradition aurait été offert par Louis XI vers 1470. Il présente le couronnement de la Vierge et l'histoire de saint Crépin et saint Crépinien. La tour sud, carrée à la base, devient octogonale. Les deux tours furent complétées de flèches au XVIIe siècle: ces flèches furent réalisées sur le modèle de celle de St.Pierre de Caen. Le coq en cuivre coiffant la flèche nord conservait dans une ampoule le texte de l'édit de 1685 autorisant la destruction du temple protestant de St. Lô. Désormais, l'église eut cette "façade harmonique" à deux flèches qui donna à l'édifice un faux air de cathédrale qui était la fierté des Saint-Lois et qui rivalisait avec la cathédrale de Coutances: c'est ainsi que l'édifice apparait dans un tableau peint par Corot, conservé au Louvre. L'église Notre Dame devient dès lors le symbole visuel de la ville. Une rare chaire extérieure flanque encore le bas-côté nord juste avant la première abside du chevet. Décrite et croquée par Victor Hugo[36], elle servait plus à donner le prône (annonces officielles) qu'à délivrer le sermon religieux. Elle est composée d'une cuve à cinq panneaux de décor flamboyant surmontée d'une flèche à crochets de feuilles de fougères. Elle donnait autrefois sur la cour intérieure de l'ancien château épiscopal dont il ne reste bien entendu plus aucune trace...

Mis à part le pillage de l'église en 1562 par les protestants, l'édifice ne subit pas de dégradations majeures avant 1944. Au 18 juillet, après les féroces combats de la Libération, l'édifice était détruit à près de 50 % : nef découverte de sa couverture et de ses voûtes, façade effondrée suite au bombardement de la tour Nord par l'artillerie allemande. Seuls la tour Sud sans sa flèche, le chœur et les bas côtés restaient debout à peu près intacts.

La restauration de l'église (1944-1974) fut longue et difficile en raison d'un changement radical dans le parti pris de restauration au cours du chantier. Après les premiers travaux d'urgence, l'architecte des Monuments historiques Louis Barbier prépare un projet de reconstruction à l'identique de la façade ouest en récupérant la plus grande partie des pierres taillées d'origine. Mais en 1947, sur proposition du révérend père Régamey, alors directeur de l'influente revue "Art sacré", il est remplacé par Yves-Marie Froidevaux, qui propose en 1953 le principe de garder la ruine de la façade ouest et d'en faire un mémorial contre la guerre. Mais ce projet fut combattu localement: le conseil municipal ne donna jamais son accord et ne participa pas financièrement à la restauration imposée. Un mur pignon aveugle « cicatrisant » en schiste vert du Nord-Cotentin fut construit en retrait de la façade disparue et les pierres de l'ancienne façade furent dispersées dans divers dépôts lapidaires quand elles ne servirent pas aux remblais nécessaires à la reconstruction de la ville... Confronté à des difficultés techniques imprévues (la taille de la pierre)et à des difficultés financières récurrentes, Yves-Marie Froidevaux n'achèvera son oeuvre qu'en 1972 avec l'installation de trois portes historiées en bronze atténuant ainsi la sévérité de l'ensemble qui fait regretter la disparition de la façade historique.

L'église ainsi restaurée reçut sa nouvelle dédicace à l'occasion du 30e anniversaire de la Libération. En 1994, à l'occasion du 50e anniversaire, l'artiste peintre Bruno Dufour-Coppolani : http://perso.orange.fr/dufour-coppolani ,dressa une toile peinte provisoire représentant l'élévation de la façade disparue devant la béance voulue par l'architecte restaurateur...


Source : Saint-Lô, sur Wikipédia, l'encyclopédie libre. Version du 22 mai 2007 13:23 UTC (Auteurs). Bulletins de la Société d'histoire et d'archéologie de la Manche et informations orales données par + Mgr Bernard Jacqueline