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Toxico, sida and co

De Wikimanche

Toxico, sida and co est un livre édité dans la Manche.

Présentation de l'ouvrage

Ropi Zappeur présente Toxico Sida and Co paraît en 1994 chez Isoète [1], à l'initiative de l'association Imagine, centre d'accueil de jeunes toxicomanes à Cherbourg. Financé par le Conseil intercommunal de prévention de la délinquance de la Communauté urbaine de Cherbourg, cet ouvrage de prévention contre la toxicomanie et le sida chez les jeunes est préfacé par les professeurs Luc Montagnier et Claude Olievenstein [2], et contient des dessins de nombreux autres, dont Bexian, Chanteloup, Cabu, Carali, Solé, Gimenez, Lerouge, Gutierrez, Pichon, Ivars, Guillaume Sorel, Tignous, Lequéré, Siné, Charb, Bernard, Honoré, Luz, Gébé, Willem, Riss, Ouin, Ridel, Nikolaz, Maester et Willem.

Il est présenté au festival de la bande dessinée d'Angoulême en 1994[2].

Affaire judiciaire

Sur la base de l'article L227-24 du Code pénal nouvellement voté par la majorité socialiste, dit « amendement Jolibois » du nom du sénateur UDF à son origine[3], l'Association familiale catholique de Cherbourg et du Cotentin, portée par Me Jean-Marie Lejeune, proche du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers [4], porte plainte contre l'ouvrage dont elle juge certains dessins « à caractère pornographique et de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine », et « présentant sous un jour favorable des actes de nature à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques » [2]. Elle réclame « la saisie et la destruction » de l'ouvrage, et les condamnations d'un des coéditeurs, du directeur de publication et de la présidente de l'organisme financeur [4]. Une première plainte déposée par l'AFC en avril 1994 avait été classée sans suite [5].

Le procès se tient au tribunal de grande instance de Cherbourg, le 19 mars 1996, devant le président Petitjean [4]. La décision est rendue le 18 juin [4]. Suivant les réquisitions du procureur pour qui une réponse négative avait déjà été apportée concernant le caractère pornographique de la bande dessinée et pour qui la prévention du sida est « un problème plus important », et considérant que l'association « n'a pas qualité à défendre l'intérêt public », le tribunal juge la plainte irrecevable et condamne l'association à payer aux accusés 30 000 francs de dommages et intérêts [5].

Notes et références

  1. Isoéte, 78 F, 1994. ISBN 2-905385-51-0.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Mathieu Lindon, « Retour de censure », Libération, 21 mars 1996 (lire en ligne).
  3. « Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 500 000 F d'amende lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur. ».
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Mathieu Lindon, « Des couilles dans la balance », Libération, 21 mars 1996 (lire en ligne).
  5. 5,0 et 5,1 « Procès d'une BD sur le sida : les plaignants condamnés », Le Télégramme, 19 juin 1996 (lien obsolète).

Lien externe