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Théâtre de la Comédie

De Wikimanche

Le Théâtre de la Comédie,
à gauche.

Le Théâtre de la Comédie est une ancienne salle de spectacles de Cherbourg.

Il est situé au n° 16 de la chasse des Remises (aujourd'hui rue de la Comédie).

Histoire

En 1778, il s'agit surtout d'un magasin appartenant à M. Dumay-Poutas qui y entrepose des marchandises et qui sert, à l'occasion, de local « pour y donner la comédie » [1]. Le lieu est en mauvais état, si l'on en croit une description de l'époque parlant « d'un sol recouvert de carreaux en pierre de Caen très détériorés, de fenêtres aux vitres cassés et d'un plancher du premier étage qui aurait besoin d'être soutenu pour pouvoir être utilisé » [1].

Il commence vraiment à fonctionner en 1804-1805 [2]. Mais ce n'est encore alors, selon Vérusmor, qu'« une sorte de grange, un bien humble local, attristant pour tout le monde et ne plaisant à personne, pas même peu-être à son propriétaire » [2].

Le 28 août 1813, la municipalité n'hésite pourtant pas à y conduire l'impératrice Marie-Louise pour assister, à 20 h, à la représentation d'une pièce intitulée Le Petit matelot jouée par quelques artistes venus spécialement de l'Opéra-Comique de Paris [3][1].

Racheté par François Vauver, l'entrepôt-théâtre a dû subir quelques aménagements car il est décrit ainsi en 1830 : « Un corps de bâtiment couvert en schiste bleuté, composé d'un rez-de-chaussée et de combles. La façade sur rue, de 15 mètres de large, a trois portes, une à chaque extrémité et la troisième au centre. Au-dessus de chaque porte se trouve une petite fenêtre ou éguet et en haut de la façade juste au milieu est suspendu un réverbère. Le bâtiment a une profondeur de vingt mètres avec une petite porte donnant sur le côté. Une gouttière en pierre sur le côté droit et une autre en fer blanc sur le côté gauche amènent l'eau à la rue. À intérieur : un théâtre, un foyer, des loges, un vestibule et des bancs. » [1]. Il pouvait accueillir 250 spectateurs et était loué 30 francs par soirée [1].

En 1830, la salle est de nouveau en piteux état. Alexandre de Berruyer s'indigne : « Rien de plus malpropre et de plus mal entretenu que cette salle. Aussi, à l'exception de la troupe de Caen, qui est obligée par contrat de donner quelques représentations à Cherbourg, ne voyons nous pour ainsi dire jamais d'acteurs » [1].

Le Théâtre de la Comédie cesse toute activité en juillet 1836 et se transforme en magasin de vente au détail, avant d'être démoli en mai 1928 [1].

Un théâtre installé rue de la Paix prend la suite [1]. C'est là que la Société philharmonique donne ses concerts [2]. Il est inauguré le 24 juillet 1836. Les spectateurs regardent les pièces débout dans le « parterre » [2]. L'imprimeur Charles Feuardent souligne que c'était « une cave, décorée du nom de salle, où l'on étouffait en été, où l'on était trempé par la pluie en hiver » [2].

En 1845, son propriétaire propose à la ville de la racheter, ce qui est refusé [2].

En 1854, le propriétaire, M. Gagnon, refuse de faire les travaux qui deviennent indispensables. La salle est fermée.

Le théâtre de l'Alma prend la suite.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Jean Le Jeune, Documents historiques sur le vieux Cherbourg, éd. La Dépêche, 1981, p. 126-131.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 « Le théâtre à Cherbourg », Cherbourg-Éclair, 16 septembre 1912.
  3. Voisin La Hougue, Histoire de la ville de Cherbourg continuée de 1725 à 1835 par Vérusmor, Impr. Boulanger, Cherbourg, 1825, p. 304-319.