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Siméon Luce

De Wikimanche

Auguste Siméon Luce, né à Bretteville-sur-Ay le 29 décembre 1833 [1] et mort à Paris le 15 décembre 1892, est un historien et homme de lettres de la Manche. C'est un spécialiste de la fin du Moyen Âge.

Carrière

Siméon Luce étudie au petit séminaire de Muneville et au lycée de Coutances. Il est admis le premier à l'École des chartes à Paris en 1856 et en sort diplômé en 1858. Il est nommé cette année archiviste du département des Deux-Sèvres et élu en 1859 à l'unanimité auxiliaire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. La même année, il est reçu licencié ès lettres, et se présente au doctorat en 1860. Il publie à cette époque (1859) son Histoire de la Jacquerie et se consacre à l'interprétation du Moyen-Âge français. Il entre aux archives impériales en 1861, puis remplit les fonctions de chef de cabinet auprès du préfet des Bouches-du-Rhône, où il reste deux ans.

Lauréat de l'Institut en 1870 pour ses travaux, il obtient en 1876 le premier prix Gobert pour son Histoire de Bertrand du Guesclin et son époque. En 1882, il est élu membre de l'Académie des inscriptions. Vice-président, il devait en devenir président avant que la mort ne le frappe. Il devient en 1885 titulaire d'une nouvelle chaire à l'École des Chartes ayant pour objet l'étude critique des sources de l'Histoire de France. Fervent admirateur de Jeanne d'Arc, il publie en 1886 son dernier ouvrage, Jeanne d'Arc à Domrémy.

En 1892, un conflit l'oppose à l'évêque de Verdun, Mgr Pagis, au sujet de la démolition de la chapelle de la bergère de Domrémy [2].

Il a été archiviste aux Archives nationales et a participé aux travaux de nombreuses institutions consacrées à l'histoire et aux lettres, ses deux spécialités.

Il a été président de la Société de l'école des chartes, de la Société de l'histoire de France et de la Société des anciens textes français.

Il meurt d'une « apoplexie foudroyante » sur la place du Châtelet, à Paris. Ses obsèques sont célébrées le 18 décembre 1892 en l'église Saint-Jacques du Haut Pas.

Les ouvrages de Siméon Luce sur le Moyen Âge demeurent des références encore aujourd'hui Réf. nécessaire .

Ouvrages

La France pendant la guerre de 100 ans.
  • Histoire de la Jacquerie, 1859 et 1894
  • Chronique des quatre premiers Valois, 1327-1393, 1862
  • Histoire de Bertrand Du Guesclin et de son époque, 1876
  • Chroniques de J. Froissart, 1869-1879
  • Commentaire critique sur quatre années des Chroniques de J. Froissart et du règne de Charles V, 1878
  • Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), publiée avec notes relatives à la défense de la Normandie pendant l'occupation anglaise, Firmin-Didot, 1879-1883
  • Société des anciens élèves de l'École nationale des chartes, banquet du 28 mai 1879, 1879
  • Jeanne d'Arc à Domrémy : recherches critiques sur les origines de la mission de la pucelle, 1887
  • Rapport fait au nom de la Commission des antiquités de la France sur les ouvrages envoyés au concours de l'année 1890, 1890
  • Jeanne Paynel à Chantilly, 1892
  • La France pendant la guerre de Cent ans, 1890/1893
  • L'Éloge de Jean-François Millet, Cahiers culturels de la Manche, 1994
  • Les Clercs vagabonds à Paris et dans l'Ile-de-France sous Louis XI
  • Chronique normande du XIVe siècle

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Hommages et témoignage

« L'Histoire de la Jacquerie est le travail par lequel Siméon Luce, de très regrettée mémoire, a débuté dans la carrière où il obtint de si éclatants et si légitimes succès. [...] Le résultat dépassa les espérances qu'avait pu concevoir le jeune élève de l'École des chartes. La thèse qu'il soutint au mois de novembre 1858, pour obtenir le diplôme d'archiviste paléographe, fut remarquée par les examinateurs. Elle ne tarda pas à être imprimée [et] valut à son auteur le grade de docteur. » Delisle conclut : « Des voies autorisées ont rendu hommage aux qualités supérieures dont les écrits de Siméon Luce portent l'empreinte et au dévouement dont il a fait preuve dans ses fonctions d'archiviste et de professeur ; elles ont rappelé en termes touchants la noblesse et la fermeté de son caractère, son admiration, poussée jusqu'à l'enthousiasme, pour les actes héroïques et pour les belles œuvres d'art, de littérature et de simple érudition. » [3].

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 31 - Page 14/223.
  2. « Nécrologie. M. Siméon Luce », Le Temps, 16 décembre 1892.
  3. Siméon Luce, Histoire de la Jacquerie (nouvelle édition), Bibliothèque de l'École des chartes, volume 56, 1895, pp. 233 et 235.

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